355 personnes sont mortes sur les routes de France pour le seul mois d’ avril 2011, soit 59 de plus qu’en en avril 2010. En réaction, l’État a décidé de mettre en place d’ici l’automne tout un panel de mesures destinées à renforcer la sécurité sur la route, à commencer par la suppression des panneaux de radars. Cependant, tant chez les automobilistes que dans le monde politique, les critiques se multiplient. dijOnscOpe a ainsi rencontré Yves Lemaire, directeur départemental de l’Association de prévention routière de Côte-d’Or, plutôt sceptique vis-à-vis des nouvelles mesures annoncées…
Fiche d’identité
-Nom : Association de prévention routière
-Date de création : 1949 avec la présence de comités dans la quasi totalité des départements français au moment de sa création
– Nombre de membres : 1.500
– Responsable : Yves Lemaire, directeur départemental
– Membres du bureau de Dijon : deux salariés à temps partiel : le président et la secrétaire
– Adhésion : 36 euros, déductibles à 50% des impôts car l’association est reconnue d’utilité publique
– Historique : Dans la France d’après-guerre, les accidents de la route se multiplient du fait de la croissance rapide du trafic automobile, du réseau routier encore dévasté et de nombreux véhicules peu surs. Les sociétés d’assurances et les professions de l’Union routière de France décident alors de créer l’association Prévention Routière, association loi 1901. En 1955, elle est reconnue d’utilité publique.
– Objectifs : « étudier et mettre en œuvre toutes les mesures et encourager toutes les initiatives propres à réduire la fréquence et la gravité des accidents de la circulation routière » (article 1 des statuts de l’association).
– Actions : L’association s’appuie sur son réseau de bénévoles (12 en Côte-d’Or) et 1.500 dans toute la France pour pour sensibiliser les usagers de tous les âges et milieux aux risques de la circulation. Initiation des scolaires à la sécurité routière en vertu d’un partenariat exclusif avec l’Éducation nationale, stages de récupération de points, etc.
– Victoires sur le terrain : « Impossible de parler de victoire mais heureusement, les chiffres de la prévention routière en Côte-d’Or sont plutôt bons vis à vis de la moyenne nationale », pour Yves Lemaire.
dijOnscOpe : Yves Lemaire, bonjour. Face à la recrudescence du nombre de tués sur les routes, le Gouvernement a décidé de nouvelles mesures de sécurité routière. Quel regard portez-vous sur celles-ci et notamment sur la suppression annoncée de la signalisation des radars (Lire notre article ici) ?
Yves Lemaire : « Il est clair que les chiffres de la sécurité routière du début de l’année ne sont pas bons. Pour le seul mois d’avril, le nombre de tués est en augmentation de 20% par rapport à l’an passé. En tant que membre de l’Association de sécurité routière, j’estime que l’aspect pédagogique doit rester présent. Il faut savoir que la quasi-totalité des radars sont placés dans des zones dangereuses. Ils font office de piqûre de rappel. Je trouve donc dommage de supprimer ce qui peut inciter l’automobiliste à ralentir car c’est prendre là un risque important. Globalement, la vitesse a baissé de 1% depuis 2002, ce qui se traduit par une baisse de la mortalité de 4% ; c’est une preuve de l’efficacité des radars. Alors j’attends de voir mais je suis très réservé vis-à-vis des nouvelles mesures gouvernementales.
D’après une étude conjointe de l’Inserm et de l’institut et de l’Ifsttar, un accident corporel sur dix serait dû à l’utilisation d’un téléphone au volant. Pourtant l’utilisation du kit mains-libres ou des oreillettes est toujours possible…
Pour ma part, je suis vraiment stupéfait que l’emploi du téléphone au volant sont toujours possible même avec le kit bluetooth ! Lorsqu’il téléphone, le champ visuel du conducteur se trouve en fait limité ; de même, le conducteur est mois attentif à son environnement, inconsciemment, il essaye de reconstituer le mouvement des lèvres de son interlocuteur d’après ce qu’il entend; c’est aujourd’hui scientifiquement prouvé. En revanche, écouter la radio ou parler avec son passager n’implique pas de problèmes spécifiques pour la conduite…
Au delà des chiffres alarmants à l’échelle nationale, quelle la situation en Côte-d’Or ?
Pour la Côte-d’Or, les chiffres sont plutôt bons. Je serais tenté de les expliquer par l’efficacité des forces de police et de gendarmerie auxquelles s’ajoute la bonne qualité des infrastructures routières, d’autant que nous sommes un département étendu [ndlr : la Côte-d’Or serait le quatrième département le plus étendu en superficie], qui comporte des zones de relief et que nous connaissons des périodes d’enneigement et de verglas. De surcroît, nous sommes un département de passage, qui draine un fort trafic automobile le long des axes principaux. Pourtant, actuellement, en Côte-d’Or, les accidents ont baissé et en nombre et en gravité. »











































