Affaire DSK : La presse mondiale se lâche !

Les médias français ne parlent plus que d’elle : depuis dimanche 15 mai 2011, pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle révélation surgisse dans « l’affaire DSK »… Mais que pensent les médias du monde entier des accusations d’acte sexuel criminel, de tentative de viol et de séquestration qui pèsent aujourd’hui sur Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds monétaire international (FMI) et membre éminent du Parti socialiste ?

  • En Angleterre : « Jamais la presse anglaise n’aurait permis son accession à tant de pouvoirs ! »

« Dominique Strauss-Kahn laissera un grand vide. La reprise mondiale est fragile, le système financier encore faible, la dette un problème presque partout. Nous avions besoin qu’il nous serve de guide intellectuel. Pour l’avoir vu au FMI et à Davos, Strauss-Kahn paraissait un personnage impressionnant et même appréciable. Il avait un comportement adulte, raisonnable, sain, ouvert et subtil : un homme véritablement aux commandes. Autant de qualités qui, hélas, semblent cruellement manquer dans sa vie privée », commence le journal anglais The Independent, lundi 16 mai 2011 (Lire ici l’article).

Un portrait flatteur politiquement, moins personnellement, qui lui aurait, selon le journal, fermé les portes de toute ascension en Angleterre… « En Grande-Bretagne, il est impossible d’imaginer que quelqu’un présentant une telle combinaison de dons et de tares puisse accéder au sommet. C’est comme si un professeur de la London School of Economics était devenu maire de sa ville, puis ministre des Finances, s’était marié trois fois, avait brillamment dirigé le FMI et s’était retrouvé presque au seuil du n°10 (ndlr : l’adresse du Premier ministre britannique, sur Downing Street, à Londres). Jamais la presse britannique ne l’aurait permis, tout simplement », souligne The Independent.

  • Aux États-Unis et en Australie : La « loi du silence » des médias français pointée du doigt

« Une loi du silence protégeait le chef du FMI », titre mercredi 18 mai 2011 The Australian (Lire ici l’article, en anglais). Et de continuer : « Quand il s’agit de sexe, de mensonges et de politique, les Français et nous, les Anglo-Saxons, venons de planètes différentes », affirme le quotidien australien. Une phrase qui synthétise les critiques répétées de la presse anglo-saxonne suite à l’affaire DSK, qui soulignent la discrétion des médias français dont aurait profité Dominique Strauss-Kahn à propos de sa vie privée…

« De façon historique, les Français font le commerce des rumeurs et des secrets », note pour sa part le New York Times, cité par LeFigaro.fr (Lire ici l’article), pour qui ces pratiques remontent « à l’époque de la cour royale ». Et le quotidien américain de rappeler le silence qui a entouré la fille cachée de François Mitterrand jusqu’en 1994 : « Les Français ont été complices en acceptant cette façon de garder le secret ».

  • En Suisse : « Le chaos, la poésie en moins »

Pour la Tribune de Genève, « les déviances sexuelles prêtées à un seul homme pourraient dérégler le climat mondial comme le battement d’ailes du papillon peut provoquer le chaos, la poésie en moins » (Lire ici l’article). « DSK inaugure l’ère du scandale mondial. Rarement les supposées déviances d’un seul homme n’auront eu un impact politico-économique d’une telle puissance, et cela alors que les faits ne sont pas encore établis. Hier, la Grèce craignait de sombrer en enfer financier parce que celui qui se trouvait chargé d’organiser son sauvetage était derrière les barreaux (…). Cela sans parler bien sûr des phénoménales répercussions de l’affaire en France où DSK portait déjà les espoirs, raisonnables ou pas, d’un retour historique de la gauche au pouvoir », remarque le journal.

Et de conclure : « Il convient enfin d’ajouter les relations de défiance qui menacent de s’installer entre Paris et Washington. Les Américains, confortés dans la vision la plus méprisable qu’ils peuvent avoir des Frenchies, auront humilié la France, en livrant DSK aux caméras dans une mise en scène spectaculaire à laquelle pas un média ne résiste. En lui refusant la libération sous caution, ils confirment ».

  • En Italie : « Un vide immense »

En Italie, la Repubblica de Rome souligne pour sa part le « vide » que laissera DSK dans les politiques économiques mondiales (Lire ici l’article)… « L’arrestation du patron du FMI prive les Européens d’un allié précieux sur la scène internationale. En effet, Dominique Strauss-Kahn avait su mâtiner de social les interventions du Fonds auprès des États frappés par la crise et faire peser l’Europe auprès d’une institution souvent perçue comme le fer de lance du néo-libéralisme », commence-t-il.

En 2007, il hérite de la direction du FMI, qui semble alors en voie d’extinction. « Puis, en quelques mois, c’est l’apocalypse : le monde est précipité dans une crise financière sans précédent depuis la Grande dépression. DSK devient l’homme de la providence. Il dirige énergiquement le FMI, qui redécouvre sa vocation d’intervention. Il se précipite pour endiguer une crise après l’autre : au Pakistan, en Ukraine, en Islande. Il est indispensable d’éteindre les incendies à la périphérie de l’UE. L’Irlande, le Portugal, la Grèce deviennent les étapes régulières des tournées internationales de DSK », commente la Repubblica. Et de conclure : « DSK travaillait à une solution socialement viable. Les Américains le qualifiaient avec admiration de vrai « micro-manager » pour saluer le soin qu’il portait à l’étude de chaque détail des dossiers de crise. « Micro-manager » exemplaire, de tout, sauf de lui-même »…

  • En Chine, la « scène du crime » en film d’animation…

En Chine, alors que la ligne de défense de Dominique Strauss-Kahn n’avait pas encore été dévoilée, une vidéo faisait déjà le tour du web : réalisée par le journal Apple Daily, elle interprète en images d’animations la scène présumée de violences, dans la chambre 2806 de l’hôtel Sofitel new-yorkais où Dominique-Strauss Kahn avait passé la nuit (Voir ici la vidéo)…

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