Dijon : Quels projets pour améliorer la vie des séniors ?

Labellisée « Ville-amie des aînés » en octobre 2010 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la ville de Dijon s’engage depuis à l’amélioration de la vie des seniors. vendredi 29 avril 2011, le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, a présenté les premiers résultats des actions menées et les projets envisagés pour le futur. A ses côtés notamment : Geneviève Jurgensen, rédactrice en chef du magazine Notre Temps, Geneviève Laroque, présidente de la Fondation nationale de gérontologie (FNG), Carla Salas-Rojas, représentante du département Vieillissement et qualité de vie de l’OMS…

F. Rebsamen : « La politique d’âge est une urgence »

Depuis novembre 2010, trois ateliers participatifs ont été organisés à Dijon. Les seniors et les experts ont proposé ensemble des solutions pour faciliter la vie des personnes âgées en abordant plusieurs sujets : transport, habitat, activités, loisirs, santé, formation, emploi, bénévolat, communication,  accessibilité des services.  »Il ne peut pas y avoir de réflexions sur les grands sujets de la société sans que la population elle-même y soit associée et participe », explique François Rebasamen. « Nous allons construire une société où les liens sociaux seront renforcés entre les individus mais aussi entre les générations. La politique d’âge est une urgence. Nous souhaitons améliorer l’information, la communication et l’accès aux services existants ».

Exemples concrets de cette urgence : le guide des seniors – qui a été entièrement repensé -, le service Allô-Mairie – qui agit en 48 heures maximum après l’appel – , la création du forum « Job 45 + » – car  »dans le monde des entreprises, on devient vieux de plus en plus jeunes ! », selon Michèle Dion, responsable du Master 2 Vieillissement et société à l’université de Bourgogne (Lire notre article sur le sujet ici).

Qu’en pensent les séniors dijonnais ?  »Je suis née en 1933 mais je ne me rappelle plus de mon âge car ça change chaque année ! », plaisante Marie-Thérèse.  »Je suis d’accord avec tout ce qu’était dit aujourd’hui, avec toutes les actions. Je ne m’ennuie pas en retraite. C’est vrai que je vis seule, mais je fait partie de plein d’associations… et je fais le ménage dans ma maison !  », explique elle. Pour Alain, ‘lLes réunions sont très importantes. On aborde des sujets qu’on n’a jamais abordés. Pendant les ateliers, nous étions divisés en deux groupes qui se sont réunis trois fois. L’inscription a été volontaire ; j’ai vu l’annonce dans le magazine Dijon Notre Ville. Mes activités en retraite ? L’arbitrage de golf, sport, brocante, jardinage, bricolage, lecture et un peu de télé ». 

2012 : Congrès international « Droit de vieillir » à Dijon

Une autre activité des seniors, mais beaucoup moins évidente, est l’inscription à l’université ! Selon Pierre Ancet, maître de conférence en philosophie à l’Université de Bourgogne et dirigeant de l’Université pour tous (UTB), 60% des élèves de l’UTB sont justement des retraités !  »Ce sont les gens qui n’ont pas eu dans leurs vies la possibilité de faire des études et maintenant, ils ont finalement trouvé l’occasion. Ils viennent de tout niveaux sociaux et s’intéressent à tous les domaines : histoire, histoire de l’art, sociologie, psychologie, philosophie, astronomie, botanique », explique Pierre Ancet.

De fait, la ville de Dijon s’engage à faciliter l’accessibilité et le déplacement des personnes âgées, mais aussi d’instaurer une mixité intergénérationnelle dans les nouveaux immeubles en construction, sans oublier de développer l’accès aux soins dans chaque quartier.  »Notre but est de construire une nouvelle politique d’âge basée sur quatre axes forts », précise le sénateur-maire de Dijon : « L’évolution de l’Office des personnes âgées à Dijon (Opad), la mise en place d’une maison des seniors, la création d’un observatoire de l’âge dont la mise en œuvre est prévue pendant la Semaine bleue [ndlr : semaine nationale des retraités et des personnes âgées] en octobre 2011. Enfin, nous continuerons de travailler sur la thématique de la participation citoyenne des seniors.  Dans ce cadre-là, nous accueillons en janvier 2012 le congrès international « Droit de vieillir ».

 

L’origine du projet Ville-amie des aînés

Carla Salas-Rojas, représentante de l’OMS explique l’historique du projet Ville-amie des aînés :  »A l’origine, l’initiative revient à Healthy cities. En 2006, nous avons créé un programme spécial qui concernait uniquement les personnes âgées, qui sont devenues des acteurs actifs pour améliorer leurs vies. Nous avons développé un réseau mondial comptant aujourd’hui une centaine de villes, dont New York, première ville à avoir rejoint le réseau. Notre devoir ? Donner un soutien technique aux villes ». Rappelons qu’en 2006, 33 villes seulement étaient labellisées « Ville-amie des aînés ». Parmi la centaine de villes-amies, toutes ne sont pas encore labellisées mais elles agissent d’ores et déjà pour améliorer la vie des seniors.

A noter qu’une plateforme internet est en place, permettant aux villes de s’inscrire pour échanger leurs pratiques, partager les informations et leurs expériences.  »Il existe des mesures très faciles a mettre en place, mesures qui donnent de très bons résultats », explique Carla Salas-Rojas. Et Geneviève Laroque, présidente de la FNG, de rappeler le besoin de  professionnels qualifiés :  »Être âgé n’est pas la même chose qu’être malade ou handicapé ! On ne s’occupe pas de quelqu’un parce qu’il est âgé mais parce qu’il a besoin d’aide […]. Grandir c’est vieillir ; vieillir, c’est grandir. Au fur et à mesure que je grandis, j’oublie des choses, je ne sais plus faire certaines choses. Mais d’un autre côté, en vieillissant, j’apprends de nouvelles choses. Bref, on est jamais trop vieux pour apprendre ».

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