Alors qu’il avait pris le commandement de la gendarmerie de Bourgogne le 1er août 2008, le général Jean-Robert Bauquis va quitter la région pour rejoindre la Bretagne. A partir du 1er mai 2011, il sera commandant en second de la région de gendarmerie de Bretagne et commandant de la gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Ouest, qui regroupe la Basse-Normandie, la Bretagne, le Centre, la Haute-Normandie et les Pays de la Loire. Un nouveau défi quand on sait que la Basse-Normandie – et Deauville plus particulièrement – seront au cœur de l’actualité avec l’accueil du sommet du G8, les 24 et 25 mai 2011…
Une pluie d’éloges…
Ainsi, mercredi 27 avril 2011, en présence de la préfète de Bourgogne, Anne Boquet, du procureur général près la cour d’appel de Dijon, Jean-Maire Beney, ainsi que de l’ensemble des représentants de l’État et des forces de l’ordre, Jean-Robert Bauquis a fait ses adieux à l’État-major du quartier Deflandre de Dijon, dans lequel il officiait depuis août 2008. Sous ses ordres : près de 2.700 gendarmes répartis dans 179 casernes bourguignonnes.
« La région est orpheline », considère pour sa part le colonel Patrick Gens, chef d’état-major de la région de gendarmerie de Bourgogne, qui souligne l’autorité de son ancien commandant. Il étaye même son propos d’une citation du Général de Gaulle, qui expliquait cette vertu comme passant obligatoirement par le prestige (*). « Je soulignerais quatre qualités principales, poursuit-il. L’accessibilité, l’humanité et la bienveillance, le pragmatisme et la confiance soit, dans des termes génériques : l’authenticité et le naturel […]. Nous vous voyons partir avec fierté mais aussi avec émotion. »
Un discours élogieux qui sera reproduit par le procureur général de Dijon, Jean-Maire Beney, qui pointe « l’intérêt constant du général Bauquis aux problèmes judiciaires nombreux » et les qualités de « sa gestion particulièrement transparente et humaine ».
« Notre cœur est toujours du côté des militaires »
Depuis l’arrivée du général Bauquis, la gendarmerie a subi de profonds changements : placement sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et mutualisation des besoins avec la police notamment. De fait, les deux hélicoptères de la gendarmerie sont désormais à la disposition de la police en cas d’opération aérienne et les contrôles techniques et réparations de la flotte de véhicules – 1.000 engins pour la gendarmerie – sont mis en commun. « Il a activement participé aux réformes touchant la gendarmerie, explique Anne Boquet, préfète de Bourgogne. Maintenant que c’est réussi, on peut dire que c’était facile ». Et de rappeler que son prochain devoir sera « la sécurisation du G8 qui se déroulera à Deauville les 24 et 25 mai 2011″.
Père de trois enfants, ce natif de Meaux, en Seine-et-Marne, est passé par l’école de Saint-Cyr et a officié à trois reprises dans la région : chef de l’escadron de gendarmerie mobile d’Auxerre en 1987, commandant de la compagnie de Beaune de 1990 à 1993 et enfin, commandant de la région Bourgogne depuis 2008. Cependant, avant son départ et en guise de bilan, il a souhaité revenir sur trois points qui l’ont particulièrement marqués : les décès de gendarmes en service ou de maladie, les affaires encore non résolues telle l’affaire du petit Grégory, ou encore la nécessité de gérer la région « comme un père de famille » – le budget étant limité à 2,5 millions d’euros « hors chauffage et énergie ».
« Cependant, nos résultats sont plutôt excellents sur 2009 et 2010, ajoute-t-il. Mais je ne suis pas l’artisan de ce travail, même s’il est vrai que l’on trouve toujours une reconnaissance à travers ces chefs », conclut le général, rappelant les différents événements qui ont ponctué son passage au commandement comme le concert de la garde républicaine au zénith de Dijon, les championnats de France de cyclisme à Pouilly-en-Auxois (Lire notre article ici) ou encore la cavalerie de la garde républicaine au lycée de la ,à Châtillon-sur-Seine (Voir notre diapo ici). « Même si nous sommes rattachés au ministère de l’Intérieur, nous sommes toujours des militaires et notre cœur est et sera toujours du côté des militaires. »
(*) De Gaulle écrit dans Le fil de l’épée (Plon, 1944, p 66) : « Fait affectif, suggestion, impression produite, sorte de sympathie inspirée aux autres, le prestige dépend d’un don élémentaire, d’une aptitude naturelle qui échappent à l’analyse. Le fait est que certains hommes répandent, pour ainsi dire de naissance, un fluide d’autorité dont on ne peut discerner au juste en quoi il consiste et dont même on s’étonne parfois tout en subissant ses effets. Il en va de cette matière comme de l’amour, qui ne s’explique point sans l’action d’un inexplicable charme ».