Bourgogne : Quand l’Europe vous colle à la peau…

Savez-vous comment un patch de nicotine adhère à la peau de celui qui l’utilise ?… Réponse : grâce à l’Europe ! Car si les fonds européens n’avaient pas aidé Plasto, entreprise implantée à Chenôve (21), à financer sa recherche et développement en la matière, des méthodes d’un autre temps auraient encore cours pour arrêter de fumer… A l’occasion d’une campagne de communication dédiée à ces aides de l’Europe, Anne Boquet, préfète de Bourgogne, et François Patriat, sénateur et président du conseil régional, ont découvert lundi 04 avril 2011 leurs effets concrets au cœur de l’entreprise Plasto. Une visite pour souligner que l’Europe – même si sa présence n’est pas toujours perceptible à l’œil nu -, est bien présente au quotidien dans la vie des Bourguignons…

Mission : communication

« Si c’est bien : c’est grâce à la France. Si cela ne l’est pas : c’est la faute à l’Europe ». Pour Anne Boquet, préfète de Bourgogne, et François Patriat, sénateur et président du conseil régional, cette vieille antienne avait besoin d’un bon coup de chiffon ! En visite lundi 04 avril 2011 dans les locaux de l’usine Plasto, à Chenôve (21), la première représentante de l’Etat dans la région a d’abord dit sa volonté de « sortir de cette perception – qu’ont encore certains de nos concitoyens – selon laquelle l’Europe est une insitution très technocratique et très éloignée de nos préoccupations ».

Même son de cloche du côté de François Patriat, qui convoque Mitterrand pour évoquer sa vision de l’Europe… « Vous connaissez la formule célèbre ? « La France est notre patrie, l’Europe notre avenir, le monde notre marché ». Elle montre bien aujourd’hui que l’avenir de l’Europe doit être décliné dans les territoires. Les représentants politiques le savent. Les habitants beaucoup moins. Et au moment où l’Europe est considérée comme un bouc émissaire, au moment où certains pays – L’Irlande, le Portugal – connaissent des difficultés, il est temps de montrer combien elle apporte quotidiennement à tous les citoyens, chez eux comme chez nous », souligne le président du conseil régional. Selon un sondage relayé par la préfecture de Bourgogne, seuls 30% des Français pensaient bénéficier personnellement d’actions financées par l’Union européenne en 2008…

Pour aller à l’encontre de cette vision, l’Europe, l’Etat et la Région ont lancé une campagne de communication basée sur un affichage de masse – 550 panneaux en Bourgogne -, la distribution de cartes postales ou encore la création d’un site internet spécialement dédié à l’utilisation des fonds européens en Bourgogne (Lire ici).

L’Europe, premier moteur de l’économie locale ?

« Les fonds européens sont souvent les premiers déclencheurs pour le financement d’un projet. Ces 20% d’Europe permettent ensuite aux collectivités locales d’apporter le complément nécessaire en confiance. Ce premier apport financier est en général le plus exemplaire, parfois même le plus efficace », remarque François Patriat. « Car les critères de sélection de l’Europe sont basés avant tout sur la qualité du projet et son caractère innovant : ce premier pas européen est un gage de confiance », continue Anne Boquet. Depuis 2008, la commune de Pouilly-en-Auxois, en Côte-d’Or, accueille un centre de recherche contre le cancer de la plèvre. « Si aujourd’hui l’Université de Bourgogne est à Pouilly-en-Auxois, c’est parce qu’il y a eu 20% de crédits européens pour monter ce centre… Et grâce à l’Europe, vous avez aujourd’hui dans la région une station qui fait de la chirurgie expérimentale et de la thérapeuthique expérimentale à très haut niveau ! », souligne François Patriat.

16.000 projets soutenus depuis 1994, plus d’un milliard d’euros injectés en Bourgogne depuis la création des fonds européens… L’Europe est là, même si cela ne se voit pas ! Elle finance tout d’abord des projets liés à l’emploi par l’intermédiaire du Fonds social européen (FSE). Dans la région, le programme 2007-2013 prévoit de verser 102,2 millions d’euros pour aider les organismes publics et privés dans leur aide aux « groupes les plus exposés au chômage et à l’exclusion, aux travailleurs âgés afin de favoriser la reconnaissance de leur expérience professionnelle, aux jeunes à la recherche d’un premier emploi » ou encore « aux salariés bénéficiant peu de la formation professionnelle » selon la page de présentation du fonds (Lire ici). Le Fonds européen de développement régional (Feder), quant à lui, s’adresse plus directement aux entreprises avec pour objectif de « faire de l’innovation et du développement durable les moteurs de la compétitivité régionale » (Lire ici). Pour le programme 2007-2013, l’Union européenne prévoit de consacrer 185,6 millions d’euros au Feder en Bourgogne.

Comment est effectué le tri entre les projets ? D’après leur qualité, bien sûr, mais également suivant les thématiques prioritaires définies par les Etats-membres : la recherche et l’innovation ; le développement de l’usage des nouvelles techonolgies de l’information ; le développement durable – préservation du milieu naturel, soutien aux énergies renouvelables, transports alternatifs à la route ; et l’accès à l’emploi. « Au-delà des montants financiers, l’Europe nous tire vers le haut. Par son exigence, elle invite à faire mieux, aller mieux, chercher et trouver à répondre au maximum aux attentes de nos concitoyens », relève Anne Boquet.

« L’Europe est notre accélérateur »

Chez Plasto, entreprise bourguignonne depuis plus d’un demi-siècle, « l’Europe est un soutien et un horizon », constate Roland de la Brosse, son P-DG. Au fil des ans, ses adhésifs techniques ont investi le secteur automobile, celui de la santé – étiquettes pour poches à sang, pansements – ou encore l’industrie avec ses plastiques de protection et ses étiquettes de traçabilité… « Pour moi, l’Europe est un accélérateur. C’est-à-dire que nous aurions tout de même mené nos projets sans elle mais grâce à son soutien, on arrive à enchaîner les actions avec plus de rapidité et plus d’efficacité », remarque-t-il.

100.000 euros du Feder ont par exemple permis à Plasto de concevoir des patchs transdermiques « pour arrêter de fumer » ; 190.400 euros ont par ailleurs contribué à la collaboration de l’entreprise avec l’Allemand BASF « pour produire des adhésifs sans solvants »… Par ailleurs, « 350 salariés travaillent chez nous à Chenôve. Il est de notre responsabilité de les faire évoluer, de leur permettre de s’adapter aux évolutions de leurs métiers : l’Europe nous a ainsi aidé à monter des programmes de formation », souligne Roland de la Brosse. Pour ces 350 salariés, l’Europe a aujourd’hui un sens. En sera-t-il de même pour tous les Bourguignons après la campagne de communication déployée dans la région jusqu’au lundi 11 avril 2011 ? La question mérite d’être posée…

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