Le podium des hommes les plus recherchés du monde vient à nouveau de s’effondrer. Après l’opération menée contre Oussama Ben Laden dimanche 01 mai 2011, Ratko Mladic, ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, a été arrêté lundi 26 mai… Responsable du massacre de 8.000 Musulmans à Srebrenica en juillet 1995, le « Boucher des Balkans » passera devant la justice internationale pour génocide, crimes contre l’humanité, exterminations, meurtres et déportations.
Juillet 1995. Depuis deux mois, l’enclave musulmane de Srebrenica, en Bosnie, n’a pas reçu le moindre ravitaillement de nourriture et d’essence. Le 11 du même mois, les 44.000 habitants de la ville assistent à l’entrée du général serbe Ratko Mladic dans la ville. Un survivant, cité par LeFigaro.fr, rapporte les premiers mots du général : « Ils tueront tous les hommes et les jetteront dans le fleuve Drina pour nourrir les poissons, ainsi ces hommes ne tueront jamais plus d’enfants serbes dans la vallée serbe du Drina. Mais ils laisseront partir les femmes pour qu’elles puissent souffrir » (Lire ici l’article). Le lendemain de l’assaut, les familles sont séparées de force. « Des cars arrivent dans l’enceinte pour déplacer les femmes et les enfants en territoire musulman. On estime que 23.000 d’entre eux ont quitté la ville en à peine trente heures. Au même moment, les Serbes réunissent tous les hommes âgés de 12 à 77 ans pour « interrogatoire pour crime de guerre potentiel », raconte LeMonde.fr (Lire ici l’article). Le 18 juillet 1995, ces 8.000 Musulmans avaient péri sous les armes des troupes de Mladic.
Lundi 26 mai 2011, aux alentours de midi, presque seize après les faits. Le site internet de la radio belgradoise B92 évoque l’arrestation d’un homme qui pourrait être Ratko Mladic… « Mladic capturé ? » pouvait-on alors lire sur les sites web des principaux médias serbes. Une heure plus tard, le point d’interrogation était devenu un point d’exclamation. L’homme arrêté par la police serbe était bien Ratko Mladic », raconte CourrierInternational.com (Lire ici l’article). Il est aujourd’hui l’objet de quinze chefs d’inculpation devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. « Les plus importants sont « génocide », « complicité de génocide », « crimes contre l’humanité », « exterminations », « meurtres », « déportations », « actes inhumains », « prises d’otages » et « violations des lois et coutumes de la guerre » : le « Boucher des Balkans », comme il est parfois surnommé, encourt la prison à perpétuité », détaille pour sa part LeMonde.fr (Lire ici l’article).
Au-delà de son poids historique, cette arrestation pourrait voir la Serbie se rapprocher un peu plus de l’Union européenne… « La Serbie vient de faire un pas important dans son processus d’adhésion à l’Union européenne. L’arrestation du général serbe Mladic et son extradition vers La Haye, où siège le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, devrait en effet permettre de lever un verrou important à la candidature du pays. Les Pays-Bas notamment, dont les casques bleus n’avaient pas réussi à empêcher le massacre de Srebenica, faisaient de l’arrestation de son responsable une condition indispensable à l’examen de la candidature serbe. Le président de la Commission européenne, comme Paris et Rome, ont d’ailleurs immédiatement tenu à souligner qu’une « étape importante » venait d’être franchie », relève LeFigaro.fr (Lire ici l’article). Seule ombre au tableau lundi 26 mai 2011 : les ultra-nationalistes serbes ont fait savoir leur mécontentement dans les rues de Bosnie, générant blessures et arrestations… « Ratko Mladic est perçu par de nombreux nationalistes serbes comme un héros de la guerre de Bosnie », rappelle NouvelObs.com (Lire ici l’article). Mais nul doute qu’entre l’arrestation de l’homme le plus recherché du monde et les échauffourées nationalistes du lundi 26 mai 2011, l’histoire retiendra le premier événement…