Chenove change progressivement d’image. En plus d’une importante opération de rénovation urbaine, qui doit donner naissance à un véritable centre-ville, la commune veut faire vivre son histoire…
Daniel TAÏEB : « On a souvent le sentiment que l’histoire de Chenôve débute au milieu des années 50 avec la construction des grands ensembles d’habitation …«
Jean ESMONIN, maire de Chenôve : « C’est une perception répandue mais erronée. Les gens ne le savent pas assez, mais Chenôve a une longue histoire et bénéficie d’un patrimoine ancien. Cette authenticité, longtemps éclipsée par des barres HLM, nous voulons aujourd’hui la valoriser aux yeux des Cheneveliers comme des touristes.«
Chenôve, destination touristique, ça paraît plutôt surprenant de prime abord. Qu’est-ce qui pourrait bien attirer les cars de touristes dans le sud de l’agglomération dijonnaise ?
Le « trésor » des Bombis ce sont les pressoirs des Ducs de Bourgogne. Ces énormes engins en bois, dotés de contrepoids mobiles en pierre de Bourgogne, datent du XVe siècle. Ils servaient à écraser le raisin, mission qu’ils ont parfaitement remplie jusqu’en 1926 ! En 1934, ce véritable symbole de l’artisanat local est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques. Mais Chenôve abrite d’autres richesses patrimoniales telles que la maison seigneuriale du Chapitre, le clocher de l’église Saint-Nazaire, la place Anne Laprévote et le quartier du vieux village vigneron. Enfin la commune a aussi su préserver des espaces naturels. Le plateau de Chenôve offre ainsi 240 hectares classés Natura 2000, qui permettent d’agréables balades et une vue sur les vignes de l’AOC Marsannay.
Point de départ de la route des Grands Crus
La tradition viticole, justement, semble encore être la meilleure façon d’attirer des touristes dans la région. D’où la candidature des climats de Bourgogne au Patrimoine mondial de l’Unesco. Et Chenôve participe à l’aventure … En effet, dans ce grand puzzle constitué de 36 communes, figure Chenôve, qui a signé la Charte des climats en présence d’Aubert de Villaine. N’oublions pas qu’elle consacre 65 hectares de son territoire à la vigne, et c’est une tradition qui remonte loin. Elle demeure en outre la première des étapes sur la route des Grands crus. Si le dossier bourguignon est retenu par l’Unesco, cela représenterait alors une formidable publicité pour la région. De 4 000, le nombre de visiteurs aux Pressoirs pourrait passer à 20 000. Au-delà du prestige, on imagine les retombées, notamment économiques.
Faire vivre la vigne
Cet héritage, il y a d’autres façons de le faire vivre. Plusieurs initiatives ont été entreprises à Chenôve pour le pérenniser.
Oui, c’est vrai notamment pour la gastronomie. La municipalité a fait l’acquisition de l’ancien « Café de la place », place Laprévote, qu’elle a fait restaurer. L’idée est de faire vivre les recettes d’antan en les accompagnant de vins produits ici. Un pari réussi grâce au chef Philippe Poillot, la maison attirant de nombreux clients qui jusque là ne se rendaient pas souvent à Chenôve. Autre exemple de notre volonté de valoriser le patrimoine : la Fête de la Pressée, qui aura lieu du 16 au 18 septembre. Comme tous les ans, la mécanique des Pressoirs sera huilée et remise en marche le temps de broyer les premiers raisins fraîchement cueillis. L’occasion de goûter le « bourru », le jus, et de prendre part aux nombreuses animations folkloriques et dégustations organisées .
