Les averses qui sont tombées ces derniers jours sur le département, ne suffisent pas à effacer les conséquences de la sécheresse. Les pertes sont irréversibles en ce qui concerne les fourrages, et la quantité de pluie n’est pas suffisante pour promettre des jours meilleurs aux agriculteurs.
Déjà, la situation n’était pas brillante dans le secteur de l’élevage. Elle est devenue difficile avec cette année de sécheresse exceptionnelle qui a limité les quantités de foin disponibles. Alors que les précipitations avaient fait leur grand retour depuis le début du mois, tous pensaient que les événements s’étaient améliorés pour les agriculteurs. Mais il n’en est rien comme le confirme Dominique Chambrette, Président de la Chambre régional d’agriculture : « toutes les pertes sont définitives. Le déficit de fourrage récolté est acté. Les exploitants comptent entre 30 et 75% de perte selon les secteurs ». Pour permettre à l’herbe de repousser, les cumuls de pluie devraient atteindre 100 millimètres, ce qui n’est pas le cas pour le moment : « d’ici un mois, l’herbe repoussera peut-être mais il a fait trop chaud en juin pour qu’elle pousse en ce moment. Il faut attendre ». Seuls les producteurs de maïs semblent bénéficier de ces grosses averses : « même si la qualité n’est pas la meilleure, au moins les grains poussent avec la pluie ». Alors que les agriculteurs, notamment ceux qui produisent le maïs, réclament de la pluie, Dominique Chambrette n’approuve pas totalement l’arrivée du mauvais temps : « quand il pleut, les agriculteurs ne peuvent pas moissonner. Le temps ne s’annonce pas bon jusqu’au milieu de la semaine prochaine au moins. Pendant ce temps là, on ne peut pas récolter la paille ».
Des aides qui se multiplient
Pour aider les agriculteurs les plus touchés, on apprenait la semaine dernière que la Côte d’Or était reconnue au titre des calamités agricoles. « Le dossier doit encore être affiné, mais c’est une bonne nouvelle. C’est le seul moyen pour les agriculteurs de s’en sortir », se réjouit Dominique Chambrette. Grâce à cette reconnaissance, le département va pouvoir bénéficier de mesures de soutien, comme celle qui propose l’exonération des tarifs de péage pour les transporteurs qui acheminent la paille : « on a reçu l’information hier soir, c’est une mesure intéressante. Il faut que la Chambre d’Agriculture de Bourgogne réussisse à l’organiser. Mais elle est lourde à mettre en place : il faut d’abord trouver de la paille, puis un transporteur et négocier le prix » A savoir que le prix du transport de la paille représente 3 à 4 fois le prix de la paille.
François Patriat interpelle Bruno Le Maire
Mardi 19 juillet, François Patriat adressait une lettre à Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture. Dans son courrier, le Président de la région interpelle l’Etat sur « la situation catastrophique » des éleveurs qui viennent de subir la sécheresse. Il demande notamment « une année blanche en matière de remboursement d’annuités d’emprunt ». Dominique Chambrette salue cette initiative qui pourrait, selon lui, être bénéfique aux jeunes exploitants qui viennent de s’installer : « cet argent qui aurait du leur servir à rembourser leur prêt, ils vont pouvoir le garder dans l’exploitation. Mais pour cela, l’Etat et les banques doivent faire un effort. » Dominique Chambrette a expliqué à GazetteINFO.fr qu’il avait été difficile dans le passé de faire accepter cette mesure. Ils espèrent que cette année, les choses vont changer.

























