Dijon, base arrière de la campagne de François Hollande ?

À Semur-en-Auxois le 10 mai 2011, dans le quartier de la Fontaine d’Ouche à Dijon dix jours plus tard, au siège du Grand Dijon le 19 juillet… François Hollande ne quitte plus la Côte-d’Or ! Force est de constater qu’avec neuf Bourguignons dans son équipe de campagne, le candidat à la primaire socialiste a quelques bonnes raisons de revenir aussi souvent dans la région… Mardi 19 juillet, il réunissait justement son équipe afin de mener une réunion devant fixer l’agenda de la campagne. L’occasion de rassembler officiellement tous ses soutiens, qu’ils soient nouveaux ou anciens…

Dijon : Je t’aime

  • François Hollande : « Dijon est toujours un bon souvenir. Chaque fois que j’y suis venu, soit j’ai gagné moi-même – à l’occasion d’un congrès -, soit ceux que j’y ai soutenu ont gagné. C’est donc une ville symbole ; on devient superstitieux à force de faire de la politique. On pense qu’en revenant sur des lieux, on obtient de bons résultats. Je ne suis pas encore dans un pèlerinage mais si tout va bien, peut-être que chaque année je viendrai à Dijon… si je suis élu président de la République. » 

> À Dijon comme en Bourgogne, François Hollande n’y a pas que de bons souvenirs : il y possède aussi de bons amis. Pas moins de neuf Bourguignons – majoritairement des Dijonnais – font en effet partie de son équipe de campagne : le sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen, est en charge de l’animation des réseaux et des élus ; le directeur de l’Entreprise publique locale d’aménagement de l’agglomération Dijonnaise (Eplaad), Thierry Lajoie, est au poste de directeur de cabinet, et la conseillère régionale Safia Otokoré est conseillère presse. Laurent Grandguillaume, adjoint au maire de Dijon et membre du conseil politique de l’équipe de campagne, est mandataire départemental de François Hollande.

Mais encore : François Patriat, sénateur de Côte-d’Or et président du conseil régional de Bourgogne, Michel Neugnot, vice-président du conseil régional de Bourgogne, Christophe Sirugue, député-maire de Chalon-sur-Saône (21), Nisrine Zaibi, conseillère municipale de Chalon-sur-Saône, Benjamin Griveaux, vice-président du conseil général de Saône-et-Loire (Lire ici notre article sur le sujet).

L’équipe : Je t’aime moi non plus 

  • François Hollande : « Il était important que nous nous retrouvions tous : parmi ceux qui nous soutiennent, certains l’ont fait depuis de long mois, d’autres nous ont rejoints plus récemment dont une bonne partie des amis de Dominique Strauss-Kahn et d’autres amis qui avaient été avec Ségolène Royal pendant plusieurs mois et qui sont aujourd’hui derrière ma candidature. Je voulais que tout cela soit fusionné. Je remercie d’ailleurs tous ces participants qui ont fait un choix de candidat mais aussi un choix de renouvellement à travers ma candidature. (…) Je crois beaucoup à l’amitié et à l’esprit d’équipe. Rien n’est possible pour un candidat s’il n’y a pas avec lui des hommes, des femmes qui se trouvent engagés par l’amitié, la confiance et le respect. (…) Je voulais rassembler des hommes et des femmes qui, dans leur parcours, avaient un cheminement qui n’était pas le même. Et tout ceux qui n’auront pas choisi ma candidature, si je suis moi-même désigné, devront se retrouver avec nous pour la suite. » 

> Du côté des anciens « amis » de Dominique Strauss-Kahn présents à la réunion mardi 19 juillet 2011, se trouvait notamment Pierre Moscovici, devenu coordinateur de l’équipe de campagne après avoir apporté à la fin du mois de juin près de 90% de ses amis Strauss-kahniens (Lire ici l’article du Parisien.fr sur le sujet). Du côté des anciens « amis » de Ségolène Royal, se trouvaient notamment Aurélie Filippetti, députée de la Moselle, qui avait soutenu la candidate lors de l’élection présidentielle de 2007, et Vincent Peillon, comptant parmi les trois porte-parole de Ségolène Royal en 2007 et lieutenant de cette dernière jusqu’en 2008. Au journal Les Échos.fr, Vincent Peillon affirmait qu’il « faut supprimer le divorce entre les discours et les actes. Il y a eu trop souvent d’ambiguïté dans notre ligne politique entre ce que l’on dit et ce que l’on peut faire. Ces combats que nous avons menés, François Hollande peut les réaliser »  (Lire ici l’article). 

« François Hollande a estimé nécessaire un temps d’échanges pour montrer la méthode qui est la sienne, affirme Michel Neugnot, vice-président du conseil régional de Bourgogne. Durant la réunion, chacun est intervenu librement et je suis surpris de l’osmose sur la façon de voir les choses ». 

La primaire, un désamour ? 

  • François Hollande : « La question que je me suis posée tout au long de cette journée est de savoir comment faire venir les Français pour voter à la primaire socialiste du 09 octobre. Beaucoup ignorent encore qu’ils peuvent en être les électeurs ; beaucoup pensent que la désignation des candidats socialistes est une affaire de militants. Non, il suffit d’avoir un euro dans sa poche et sa carte d’électeur ! Quelles que soient les différentes sensibilités, je souhaite que nous fassions une campagne commune pour qu’il y ait la mobilisation de tous les Français. Je ne veux pas d’une campagne de soutien à tel ou tel candidat qui se fasse dans la rue. Cette campagne doit unir tous les socialistes et après, chacun fera son choix. (…) Je suis favorable à un débat entre les six candidats, comme cela avait été fait en 2006, avec des journalistes qui puissent poser des questions à tous les candidats. Cela me paraît être l’ordre naturel des choses pour une primaire devant les Français. » 

> L’option d’un tel débat n’est pourtant pas envisagé par le PS. Cependant, deux autres candidats à la primaire socialiste, Manuel Valls et Ségolène Royal, ont manifesté leur souhait d’organiser une confrontation entre les prétendants à l’investiture. Pierre Moscovici a également émis ce souhait sur France Inter : « Nous n’avons pas à avoir peur des débats. Dès lors qu’il y a une primaire, les Français doivent pouvoir connaître les différences entre les candidats », a-t-il affirmé, précisant : « Nuances, différences mais pas attaques personnelles » (Écouter ici l’interview). 

Mais, selon le Figaro.fr, « pour l’heure, Martine Aubry se montre plutôt hostile à l’idée d’organiser une confrontation entre candidats. « Il n’y en aura pas », prédit un membre du bureau national du PS. Le risque serait trop grand de voir dégénérer l’affrontement entre les prétendants, surtout si l’écart demeure faible entre les deux favoris (Lire ici l’article).

L’actualité 

  • François Hollande au sujet de l’affaire Tristane Banon : « Cette enquête préliminaire est engagée par madame Banon pour une agression qui s’est produite, d’après la version qu’elle donne, en 2003. Moi je l’ai toujours dit : j’ai été alerté la mère de madame Banon il y a donc déjà huit ans. Et je lui avais dit que s’il s’était passé quelque chose, il fallait aller déposer plainte. Si je dois être auditionné par la justice pour avoir été informé non pas de ce qu’il s’était passé mais d’un incident supposé , j’y suis tout à fait prêt et j’aimerais que cela se fasse le plus rapidement possible. En revanche, ce que je n’accepte pas, c’est la manipulation et la manoeuvre d’une affaire, qui n’est pas la mienne ni celle du parti socialiste, à des fins politiques. Je demande que cela cesse. Ce type de rumeurs a déjà été dénoncé par Martine Aubry il y a quelques jours » (Pour en savoir plus sur cette affaire, lire ici l’article de La Dépêche.fr). 
  • François Hollande au sujet du débat sur la dette de la France et de la rigueur : « Nicolas Sarkozy a augmenté d’un tiers la dette publique durant son mandat : 65% de la richesse nationale en 2007 ; 85% aujourd’hui. La vérité est que nous sommes dans une nécessité de maîtriser notre endettement. La vérité est que nous avons des spéculateurs et des marchés qui n’attendant qu’une défaillance de notre part pour s’engouffrer dans la brèche. Il ne s’agit pas de dire que nous ne pouvons rien y faire mais il s’agit de montrer qu’une priorité engage la France : stopper la spirale de l’endettement. Ma volonté est de se concentrer pour que nos marges de manoeuvres qui existent soient tournées vers la jeunesse. Et enfin, il existe un préalable à tout : si un effort doit être demandé aux Français, après 2012, il doit être juste et suppose une réforme fiscale. La grande faute de Nicolas Sarkozy, c’est d’avoir dégradé les finances publiques et qu’il a allégé les impôts des plus favorisés. Cela fait quand même beaucoup pour certains et peu pour d’autres » (Pour en savoir plus sur cette affaire, lire ici l’article de 20minutes.fr). 

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