Les Bourguignons suspicieux n’osant se rafraichir dans les eaux régionales peuvent désormais être rassurés ! Selon l’Agence régionale de santé Bourgogne (ARS), 97% des eaux de baignade sont aux normes. Les résultats des dernières analyses de 2011 ainsi que le bilan de la campagne 2010 ont été présentés lundi 27 juin 2011. Attention toutefois : les habitants sont invités à signaler et à éviter les lieux de baignades non autorisés, où aucune analyse n’a pas été réalisée…
Le nombre de baignades varie chaque année
»Les premiers résultats de 2011 sont très bons pour la région, ainsi que les résultats de 2010, quand 54 points de baignade sur 56 analysés étaient aux normes, soit 96,4% des lieux », explique Monique Cavalier, directrice générale de l’agence régionale de santé Bourgogne (ARS). « Ces résultats montrent une qualité meilleure que l’année 2009 et se situent légèrement au dessus de la moyenne nationale de 95% pour les eaux douces ». Chaque année, le nombre de baignades varie pour plusieurs raisons : mauvais résultats d’analyses, problèmes financiers des communes, travaux, taux de fréquentation peu élevé…
En Côte-d’Or, le lac de Marcenay a été interdit à la baignade à cause du potentiel hydrogène (PH) de l’eau qui n’est pas conforme aux impératifs réglementaires. En ce qui concerne la Nièvre, le site de Tazilly n’est plus fréquenté par les baigneurs parce que les gestionnaires de la baignade ont préféré mettre une piscine à disposition des campeurs. L’accès au site de la Nocle Maulaix a été interdit du fait de contraintes associées au financement d’une surveillance et au respect des règles de sécurité. Quant à elle, la baignade de la caisse centrale d’activités sociales sur la commune de Montsauche-les-Settons a été supprimée cette année en raison de la faible fréquentation de zone associée à la proximité de la baignade de la presqu’île des Branlasses, aux Settons. Enfin, la baignade de Vitry Laché n’existe plus ; auparavant utilisée par une colonie de vacances, elle est aujourd’hui fermée.
En Saône-et-Loire, l’Etang de Bondilly, à Ecuisses, sera fermé à la baignade pour la saison 2011 pour raison de travaux. Le plan d’eau de Louvarel, à Champagnat, est depuis répertorié dans la catégorie des baignades artificielles la saison 2010 et fait l’objet d’un contrôle sanitaire spécifique, qui est dans l’attente d’une réglementation adaptée. La baignade du camping à Saint-Boil n’a pas été ouverte au public en 2010 pour cause de vidange et nettoyage – elle sera à nouveau ouverte en 2011. Du fait de leur faible fréquentation, les communes Bazarnes, Tanlay et Augy, dans l’Yonne, n’ont pas eu de contrôle sanitaire en accord avec les maires des municipalités concernées. La mairie de Vinneuf a décidé de fermer sa baignade au début de la saison 2010. La commune de Coulange sur l’Yonne a déposé une déclaration d’ouverture pour l’année 2011 parvenue à la délégation territoriale de l’ARS de l’Yonne.
A noter enfin que deux sites, Varzy dans la Nièvre et Nolay en Côte-d’Or, présentent des baignades où l’eau peut momentanément être polluée.
Les eaux sont analysées tous les 15 jours pendant la saison balnéaire
»Sur les sites où l’eau est de bonne qualité, les analyses sont effectuées toutes les deux semaines, ce qui représente à peu près cinq contrôles par saison. Dans les eaux où la qualité est moyenne, la surveillance est renforcée. Les contrôles microbiologiques réglementaires portent sur la présence de germes témoins de contaminations fécales : escherichia coli et entérocoques intestinaux. Des évaluations visuelles sont également faites sur certains caractères physico-chimiques comme la présence de mousses, d’huile minérale et de résidus goudronneux », précise l’ARS Bourgogne.
Les premiers résultats de la saison 2011 seront à la disposition du public dès le début du mois de juillet par affichage dans les mairies, syndicats d’initiative et lieux de baignade. Tous les résultats d’analyses seront également disponibles 72 heures après les prélèvements sur le site internet du gouvernement (Voir ici). L’édition 2011 de la carte indiquant la qualité des eaux de baignade en Bourgogne sera aussi bientôt mise à disposition des habitants. La carte indique les eaux de bonne qualité – quand les résultats sont inférieurs aux valeurs guides ; les eaux de qualité moyenne – quand les résultats sont supérieurs aux valeurs guides mais restent inférieurs aux valeurs impératives ; les eaux de mauvaise qualité – les résultats sont supérieurs aux valeurs impératives.
Rappelons que les responsables d’une eau de baignade – les maires ou les gérants des sites touristiques – sont tenues d’élaborer le profil de celle-ci. Ce document, réalisé avant le 1er décembre, prévoit des procédures pour prévenir et gérer les pollutions. »À partir de la saison 2013, l’évaluation et le classement de la qualité des eaux de baignade seront effectués selon de nouvelles règles », précise Francette Meynard, directrice de la santé publique de l’ARS Bourgogne. « Les limites de qualité des eaux douces seront plus sévères que celles fixées par la directive précédente. Le classement se fera par une méthode statistique sur la base des analyses réalisées pendant quatre années consécutives. Pour mieux informer le public, le classement du site, la description générale non technique et des informations en cas de situation anormale et d’interdiction permanente seront disponibles à proximité du site de baignade ».
Quels sont les risques de baignade finalement ?
Le risque le plus important est le risque de noyade. Chaque année, plus de 500 décès accidentels sont enregistrés en France. Chez les enfants, la noyade représente la deuxième cause de décès accidentel. Par ailleurs, pour diminuer les risques de contamination, il est déconseillé de se baigner en eau stagnante ou en cas de blessures. Attention également au sable, qui peut être à l’origine d’affections dermatologiques. Évitez de vous y allonger directement et utilisez plutôt des serviettes ou autres dispositifs. Il est nécessaire d’assurer une propreté rigoureuse du sable en effectuant un enlèvement régulier les déchets déposés sur les plages et en interdisant leur accès aux animaux domestiques.
Que pensent les visiteurs du lac Kir, à Dijon, des risques possibles ? »Je viens très souvent mais je ne me baigne pas ! Chaque été, je viens surtout pour le bronzage », admet Martine. »Je viens ici pour bronzer. Je me suis aussi baigné même lorsque le lac n’était pas propre », explique Vincenzo. « Je ne m’inquiète pas trop des risques d’infections. Même si les analyses montrent que la qualité de l’eau est bonne, je trouve que les résultats ne signifient rien. Comment savoir si c’est vraiment la vérité ?… ». François lui vient chaque lundi avec ses petits-enfants. »Ils jouent sur le sable, ils se baignent un peu. J’ai confiance dans les contrôles effectués ». Et Christian de conclure : « Je me baigne ici chaque été ; je n’ai jamais eu de maladies. De toute façon, si je tombe malade, je ne peut pas savoir exactement si ça vient de l’eau ou d’autre chose ! ».
