
Après une enquête minutieuse, qui sera publiée en intégralité ce jeudi 16 juin dans la Gazette de Côte-d’Or, il s’avère que Gaston Gérard a eu une attitude plus que complaisante vis-à-vis de l’occupant allemand pendant la Seconde guerre mondiale. Problème, le stade et une place portent son nom.
« Considérant que non seulement il n’est pas établi que l’intéressé ait effectivement participé à la lutte contre l’ennemi, mais qu’encore il a manifesté en diverses occasions son attachement au pseudo-gouvernement de Vichy »… Par ces mots, le jury d’honneur, le 9 décembre 1945, confirme l’inéligibilité de Gaston Gérard. Mais au moment du procès, tous les éléments sur le passé trouble de l’ancien député maire de Dijon n’étaient pas connus. Son ambition n’ayant d’égal qu’avec son égo, il n’a pas hésité à s’acoquiner avec les plus vils collaborateurs tels que Max Cappe, le rédacteur en chef du Progrès de la Côte-d’Or, le quotidien pétainiste du département, ou encore Manglof, rédacteur en chef de l’Echo de Nancy, journal à la botte de l’occupant.
Mais Gaston Gérard ne s’est pas arrêté en si bon chemin et a participé à des manifestations de la Ligue française de Costantini (les mêmes qui ont tenté de tuer le chanoine Kir), ou encore des Ailes de Bourgogne (sorte de structure de recrutement de pilotes destinés à être enrôlés dans l’aviation allemande).
« Il ne cesse d’intriguer par tous les moyens »
Ami de Pierre Laval, Gaston Gérard lui a demandé quelques services. Il a eu la même attitude avec le maréchal Pétain, et les occupants allemands. « Il ne cesse d’intriguer par tous les moyens pour être appelé de nouveau à la mairie de Dijon » écrit le préfet à l’amiral Darlan, ce que reprend la thèse de Pierre Gounand Une ville française sous l’occupation : Dijon 1940-1944.
Quand Gaston Gérard meurt en 1969, le parc des Sports prend le nom de ce collaborateur notoire. Pire, dans les années 2000, sur la place Gaston-Gérard, placée à proximité du stade, un monument aux morts, en mémoire des soldats tombés pendant les conflits en Indochine et en Corée, est érigé. Interrogée, la mairie n’a pas souhaité répondre sur cette association malencontreuse. En attendant, l’image de la ville reste associée à Gaston Gérard.