Grève à La Poste de Dijon : « Nous ne sommes que des pions ! »

Les salariés de La Poste ont peur pour leur emploi et tiennent à le faire savoir. Mardi 29 mars 2011, une trentaine d’employés ont installé leur piquet de grève devant le centre financier de Dijon pour une matinée de protestation…

« L’impératif de productivité va croissant au sein du groupe et, dans le même temps, 43 emplois vont être supprimés en Côte-d’Or et dans l’Yonne d’ici deux ans », témoigne Jean-Luc Sac, secrétaire départemental de la CGT-FAPT. Une situation qu’il explique « par l’ouverture de La Poste à la concurrence en 2011 » et le besoin qui en découle pour la direction de « produire plus à moindre frais »… « De surcroît, l’activité de service public n’étant pas suffisamment rentable selon nos dirigeants, ceux-ci introduisent de nouvelles tâches plus « productives » au guichet, comme la vente de téléphonie mobile ! Au final, c’est le salarié et l’usager qui trinquent », note le syndicaliste.

Du côté du syndicat SUD, le constat est le même. « Personnellement, je travaille au centre financier de Dijon et remarque qu’on nous met la pression pour faire du chiffre, au détriment de notre activité de gestion de compte… En clair : il faudrait être plus efficace pour la vérification des impayés que pour la gestion à long terme du portefeuille des clients ! », note Yves Hollinger, représentant du syndicat SUD.

Et les usagers dans tout ça ? « Oui, certains bureaux de poste ont été réaménagés et sont beaucoup plus agréables… Encore faut-il des gens pour y travailler ! Aujourd’hui, on a plutôt tendance à nous faire croire que des automates peuvent tout faire à notre place », souligne Jean-Luc Sac. Et Yves Hollinger de poursuivre : « De notre côté, au centre financier, nous remarquons surtout que les gens souffrent de la perte du vrai contact avec leur conseiller, au profit d’un répondeur téléphonique qui invite à cliquer sur 1, 2 ou 3 selon leur demande ». « Face à la réorganisation actuelle du travail à La Poste, nous avons l’impression de n’être plus que des pions ! », conclut Jean-Luc Sac.

Pour lutter contre cette situation, les organisations syndicales CFDT, CFTC, CGT, FO et SUD demandent, par le biais d’une motion transmise à la direction en marge de la manifestation, « l’arrêt des suppressions d’emploi ; l’arrêt des pressions managériales ; le remplacement de tous les départs en retraite et la transformation des CDD en CDI » ou encore « l’augmentation des salaires pour rattraper la perte du pouvoir d’achat ».

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.