Philip Andre Rourke Jr, dit Mickey Rourke, né le 16 septembre 1952 à Schenectady[1],[2], dans l’État de New York, est un boxeur américain devenu acteur et scénariste.
Mickey Rourke fut l’une des icônes du cinéma américain des années 1980. Après une longue traversée du désert d’une quinzaine d’années, il connaît un succès renaissant à partir de 2005, qui se confirme en 2009 avec l’obtention d’un Golden Globe et une nomination aux Oscars pour son rôle de catcheur (lutteur) dans The Wrestler.
Sa carrière cinématographique a débuté dans les années 1980 avec entre autres : 1941, L’Année du dragon, 9 semaines 1/2 (qui lança également la carrière de Kim Basinger) et Angel Heart. Mickey Rourke était considéré, à ses débuts, comme un formidable espoir. Francis Ford Coppola le comparait à un Marlon Brando, notamment grâce à son physique de boxeur, sport qu’il pratique depuis très jeune, et sa gueule de voyou. Il tourna avec les plus grands comme Coppola, Alan Parker, Michael Cimino et Barbet Schroeder.
Mickey, de son vrai nom, Philip Andre Rourke Jr[3], naît à Schenectady dans l’État de New York dans une famille chrétienne d’origines française et irlandaise. Sa date exacte de naissance vire, pour certains, à la polémique. Certains avancent l’année de 1954, d’autres 1956. Ses parents sont Ann et Philip Andre Rourke senior.
Sa famille déménage à Miami dans le ghetto de Liberty city, en Floride. Il intègre la Miami Beach Senior High School. Durant son adolescence, Mickey est plus attiré par le sport que par la comédie. Battu par son beau-père[4], il prend des cours de self-défense au Boys Club of Miami. C’est là qu’il développe le goût de la boxe et qu’il décide d’entamer une carrière amateur. À douze ans, Mickey gagne son premier combat. Durant ses jeunes années, il s’enregistre sous le nom d’André Rourke.
Il continua son apprentissage de la boxe dans une fameuse salle de sport locale, là où avait commencé Mohamed Ali, sur la 5ème rue dans Miami Beach. Il rejoint ainsi le programme de la Ligue athlétique de boxe de la police. En 1969, Mickey, plus lourd, est entraîné par l’ancien champion du monde des poids moyens Luis Rodriguez. À cette époque Rodriguez était classé numéro un des poids moyens dans le monde. Il s’entraînait aussi avec Nino Benvenuti. Rourke déclara avoir subi une commotion cérébrale durant ses matchs d’entraînement.
En 1971, durant un match des Florida Golden Gloves, il fut victime d’une autre commotion. Les médecins lui conseillèrent de prendre une année sabbatique et de se reposer. Mickey se retira temporairement des rings. Durant sa carrière amateur de 1968 à 1971, il accumula un palmarès de 20 victoires contre 6 défaites, avec 17 K.O. Il fut disqualifié à 4 reprises et perdit deux fois par décision de l’arbitre. Il enchaîna une série de 12 victoires consécutives.
Mickey Rourke repart pour New York, sa ville de naissance, à l’âge de dix-neuf ans. Il y exerce divers métiers[3] (gardien de parking, marchand ambulant, videur de boîte de nuit…) tout en suivant les cours d’art dramatique à la Lee Strasberg Institute. Après quelques petits rôles à la télévision, il fait ses premiers pas au cinéma en apparaissant dans le parodique 1941 (1979) de Steven Spielberg et le troublant La Fièvre au corps (1981) de Lawrence Kasdan, ou encore la Porte du Paradis qui a pour particularité d’être un des plus gros échecs commerciaux de l’histoire du cinéma et sa première collaboration avec Michael Cimino. Le 31 janvier 1981, il se marie avec Debra Feuer. En 1983, Rusty James de Francis F. Coppola le révèle véritablement aux côtés de Matt Dillon. En 1984, il tient un des premiers rôles dans le Pape de Greenwich Village. Bien qu’il soit considéré sur le tard comme un petit film culte, notamment par Johnny Depp et tout le staff américain de HBO, il fut un échec commercial à sa sortie.
En 1985, dans l’Année du dragon, qui est la deuxième collaboration avec Cimino, il interprète un capitaine de police un peu raciste voulant éradiquer les triades chinoises de New York, avec un John Lone en chef mafieux. Mais c’est 9 semaines 1/2 (1986), qui le consacra auprès du grand public. À partir de ce film pseudo-érotique, une image de sex-symbol lui colle à la peau. Il ne pouvait la supporter. Il tenta même de la casser en interprétant un rôle de pilier de bar, poète et écrivain de génie maudit par la vie dans Barfly de Barbet Schroeder. Ce film, par ailleurs encensé par la critique pour le travail de Mickey qui se calque sur la vie autobiographique de l’écrivain Charles Bukowski, qui en fut le scénariste. En 1987, Dans Angel Heart, Mickey Rourke interprète avec maestria un rôle de détective de 1955, à la recherche de Johnny Favorite, manipulé par un inquiétant et énigmatique Louis Cyphre, qui a quelque chose de diabolique… Le rôle est interprété par un Robert de Niro magistral de perversité. Dans ce film, Mickey est considéré par les critiques comme étant parvenu au sommet de son art.
Dans Harley Davidson et l’homme aux santiags, Mickey a pour partenaire Don Johnson, héros de Miami Vice : Deux flics à Miami. Ce film finit d’asseoir sa notoriété mais discrédite son travail d’acteur. Il avoue plus tard avoir fait ce film juste pour l’argent (2 250 000 $). Sa carrière sombra au début des années 1990 après des échecs commerciaux retentissants dus à des films mauvais et une vie un peu dissolue. Tout d’abord, il divorça de Debra Feuer en 1989. Puis il se remarie avec l’actrice-mannequin Carré Otis, le 26 juin 1992, qu’il rencontra sur L’Orchidée sauvage en 1990. L’idylle tourna mal. Cette dernière porta plainte pour des violences conjugales. Ils divorcèrent en décembre 1998. De ses relations de l’époque, on pouvait compter le rappeur Tupac Shakur avec qui il tourna Bullet, le mafieux John Gotti, au procès duquel il assista, et le fameux escroc français Christophe Rocancourt. Son comportement borderline fit qu’il fut rejeté par le milieu cinématographique et les réalisateurs. Comme Alan Parker qui dit de lui, à cette époque, que Mickey est un « cauchemar » sur le lieu de tournage car on ne sait jamais ce qu’il va faire, il est absolument « incontrôlable », comme le jour où il a débarqué avec ses copains Hell’s angels sur un plateau de tournage. De plus, ses choix artistiques douteux comme L’Orchidée sauvage ou Johnny Belle Gueule finirent par le discréditer complètement. À tel point qu’il fut désigné candidat au Razzie Awards en tant que pire acteur de l’année 1990 pour L’Orchidée sauvage et sa scène de sexe simulée, et pour La Maison des otages.
De plus, il refusa de nombreux rôles à succès comme celui d’Eliot Ness dans Les Incorruptibles, et le rôle de Jack Crawford dans Le Silence des agneaux.
Se dégoûtant lui-même en tant qu’acteur, Mickey Rourke tente alors une carrière de boxeur professionnel en 1991, à l’âge de 39 ans, sous le surnom el marielito. Son entraîneur est le Hell’s angels Chuck Zito. Sa stratégie est de disputer seize combats pro avant de concourir pour le titre mondial. Son premier combat lui rapporte 250$. À la fin de sa deuxième année de boxe, il a gagné plus d’1 000 000 $[1]. Malgré son palmarès (huit combats dont six victoires et deux nuls), Mickey Rourke n’est pas considéré comme ayant été un bon boxeur[4] : trop âgé, il ne peut envisager de combats de haut niveau. Il arrête sa carrière en 1995 et doit subir plusieurs opérations chirurgicales au visage, pour réparer ses nombreuses blessures (langue déchirée, nez cassé, pommettes écrasées..). Son visage en reste marqué[5]. Lui-même déclare par la suite que le chirurgien esthétique contacté pour réparer les dégâts subis par son visage avait fait un mauvais travail, et laissé ses traits dans un état déplorable[6]. À la fin de sa carrière de boxeur, Mickey Rourke sombre, ruiné et divorcé. Il entreprend alors une thérapie, qui durera huit ans, pour se guérir de ses pulsions auto-destructrices. Il reconnaît avoir entrepris une carrière de boxeur car il avait fini par se détester en tant qu’acteur. C’était une tentative d’auto-destruction et de déni de soi.
6 victoires (4 knockouts, 2 decisions), 0 défaites, 2 nuls
| Résultat |
Score |
Adversaire |
Type |
Rd., Time |
Date |
Lieux |
Notes |
| Nul |
6-0-2 |
Sean Gibbons |
nul par décision des arbitres |
4 |
8 septembre, 1994 |
Davie, Floride, USA |
Score : 37-39 pour
Gibbons, 38-38 et 38-38. |
| Gagné |
6-0-1 |
Thomas McCoy |
TKO |
3 (4) |
20 novembre, 1993 |
Hambourg, Allemagne |
|
| Gagné |
5-0-1 |
Bubba Stotts |
TKO |
3 (4) |
24 juillet, 1993 |
Joplin, Missouri, USA |
|
| Gagné |
4-0-1 |
Tom Bentley |
KO |
1 (4) |
30 mars, 1993 |
Kansas City, Missouri, USA |
|
| Gagné |
3-0-1 |
Terry Jesmer |
Décision |
4 |
12 décembre, 1992 |
Asturias, Espagne |
|
| Nul |
2-0-1 |
Francisco Harris |
Nul par décision des arbitres |
4 |
25 avril, 1992 |
Miami Beach, Floride, USA |
Score : 38-39 pour
Harris, 38-38 et 38-38. |
| Gagné |
2-0 |
Darrell Miller |
KO |
1 (4), 2:14 |
23 juin, 1991 |
Tokyo, Japon |
|
| Gagné |
1-0 |
Steve Powell |
Décision unanime |
4 |
23 mai, 1991 |
Fort Lauderdale, Floride, USA |
Score : 38-37, 38-37
et 39-37. |
En 1997, Mickey Rourke interprète un rôle de méchant, face à Jean-Claude Van Damme, dans le film d’action Double Team, première incursion de Tsui Hark sur les plateaux américains, qui reçut un certain succès. De plus, il se fit remarquer dans des rôles secondaires de qualité comme celui de L’Idéaliste de Coppola ou Buffalo ’66 en 1998. Petit film intimiste qui retrace une histoire d’amour au travers d’un Vincent Gallo pris par ses démons intérieurs et incapable de communiquer ses émotions, le tout dans un univers d’Amérique profonde. Ce film, réalisé et interprété par Vincent Gallo, fut récompensé par de nombreux prix et est considéré par le magazine américain Empire comme le 36e meilleur film indépendant jamais réalisé. Il alterne ainsi avec des seconds rôles de marque mais aussi une flopée de navets au budget médiocre.
Dans les années 2000, il interprète un travesti vivant de ses charmes dans l’univers carcéral hyper oppressant américain du film Animal Factory. Dans Get Carter, il est le méchant trafiquant de drogue Cyrus Paice face à un Sylvester Stallone en usurier mafieux. Ce film, qui se base sur la présence et l’opposition de ces deux poids lourds, manque un peu sa cible. Cependant en 2001, à la suite d’un énième caprice, Mickey Rourke est renvoyé du tournage d’un petit film de série Z Luck of the Draw. Sans emploi, ruiné, il doit vendre sa collection de motos et son manoir de Los Angeles pour rembourser ses créanciers et est interné momentanément lorsque ses amis s’inquiètent de ses tendances suicidaires[4]. Plus de 30 millions $ se sont envolés, il ne sait pas comment[4].
Mais le film de Robert Rodriguez en 2003 Il était une fois au Mexique fait que son personnage secondaire est le plus vu. Sa carrière connaît un renouveau.
Nouveau coup dur en 2004, il perd son demi-frère Joey Rourke d’un cancer.
Depuis 2005, grâce à des films comme Sin City et Domino, les premiers rôles lui sont confiés. Il redevient un acteur à succès pour l’industrie cinématographique. Ce retour en grâce est le fait de certains réalisateurs, comme Quentin Tarantino et Robert Rodriguez[3], qui sont attristés de ne le voir jouer que de petits seconds rôles et d’être considéré comme un has-been. Ils décident de lui donner à nouveau sa chance. De fait, Mickey ne se cantonne qu’à un type de rôle, celui de l’anti-héros un peu en marge du système. Ces rôles sont comme sa marque de fabrique qui lui permettent de jouer dans de grosses productions et font son succès. De plus son travail d’acteur dans Sin City est couronné par de multiples récompenses dont un Saturn du meilleur acteur.
Avec The Wrestler de Darren Aronofsky, Rourke se retrouve être la vedette de la 65ème Mostra de Venise, le 6 septembre 2008. Le président du jury, Wim Wenders, déclare qu’il donne « une performance à briser le cœur ». Rourke n’a pas reçu le prix Volpi du meilleur acteur, juste parce que le Lion d’Or a été donné au film et que l’on ne peut attribuer les deux à la fois[7]. Il obtient le 11 janvier 2009 le Golden globe de meilleur acteur dans un drame toujours pour The Wrestler ainsi qu’une nomination à l’oscar du meilleur acteur.
Par ailleurs, il s’essaya au travail de scénariste sous le pseudonyme Sir Eddie Cook ou Mickey Rourke, notamment pour F.T.W., Homeboy et Bullet, mais aussi trois autres scripts qui, pour l’instant, n’ont jamais été adaptés au cinéma : Killer Moon, Penance et Pain. Il doubla la voix de Jericho dans la version originale du jeu Driver 3.
L’estime de la profession retrouvée, Mickey s’engage dans deux gros films en 2010 : The Expendables de Sylvester Stallone et surtout il apparaît en bad guy dans Iron Man 2.
Il possède sept tatouages sur le corps dont une tête de tigre sur son épaule gauche, un crâne de taureau sur son biceps droit, un trèfle sur le bras droit et des tatouages sur les doigts des deux mains.
Actuellement, Mickey sort avec un top-model russe de vingt-quatre ans, Eugenia Volodina, puis il enchaîne avec Elena Kuletskaya, sa fiancée actuelle.
En 1989, dans ses années rebelles, il dit soutenir l’action de l’IRA et déclare avoir versé toutes ses indemnités du film Francesco à l’organisation irlandaise, soit 1 500 000 $ et s’être fait tatoué le symbole de l’organisation terroriste. Plus tard, après avoir suivi une thérapie pour se guérir de ses mauvais penchants, il reniera ce choix.
En 2006, il approuve même l’action de George W. Bush après les attentats du 11 Septembre, estimant que « personne n’aurait géré la situation mieux que lui ». Il n’est cependant pas un fervent républicain comme en témoigne ses déclarations en faveur du mariage homosexuel après que Sean Penn a reçu l’oscar du meilleur acteur pour le rôle d’ Harvey Milk, oscar pour lequel Mickey Rourke concourait également.
- 1979 : 1941, de Steven Spielberg : Pvt. Reese
- 1980 : City in Fear (TV), de Jud Taylor : Tony Pate
- 1980 : Au nom de l’amour (Act of Love) (TV), de Jud Taylor : Joseph Cybulkowski
- 1980 : Fondu au noir (Fade to Black) de Vernon Zimmerman : Richie
- 1980 : Viol et mariage, un cas de conscience (Rape and Marriage: The Rideout Case) (TV), de Peter Levin : John Rideout
- 1980 : La Porte du Paradis (Heaven’s Gate), de Michael Cimino : Nick Ray
- 1981 : La Fièvre au corps (Body Heat), de Lawrence Kasdan: Teddy Lewis
- 1982 : Diner, de Barry Levinson : Robert ‘Boogie’ Sheftell
- 1983 : Rusty James (Rumble Fish), de Francis Ford Coppola: The Motorcycle Boy
- 1984 : Le Pape de Greenwich Village (The Pope of Greenwich Village), de Stuart Rosenberg : Charlie
- 1984 : Eureka, de Nicolas Roeg : Aurelio D’Amato
- 1985 : L’Année du dragon (Year of the Dragon) de Michael Cimino : Stanley White
- 1986 : 9 semaines 1/2 (Nine 1/2 Weeks) d’Adrian Lyne : John
- 1987 : Angel Heart – Aux portes de l’enfer (Angel Heart) d’Alan Parker: Harry Angel
- 1987 : L’Irlandais (A Prayer for Dying) de Mike Hodges : Martin Fallon
- 1987 : Barfly de Barbet Schroeder : Henry Chinaski
- 1988 : Homeboy de Michael Sereesin : Johnny Walker
- 1989 : Francesco, de Liliana Cavani : Francesco
- 1989 : Johnny belle gueule (Johnny Handsome) de Walter Hill : John Sedley a.ka. Johnny Handsome / Johnny Mitchell
Années 1990-1999
Années 2000-2009
Années 2010
Scénariste
Récompenses
2009 : Golden Globe – Meilleur acteur dans un drame pour The Wrestler[9]
2006 : gagné un Saturn Award comme meilleur acteur pour Sin City (2005)
2006 : gagné un CFCA Award comme meilleur acteur pour Sin City (2005)
2005 : gagné un Audience Awards comme meilleur acteur international pour Sin City (2005)
2006 : gagné un OFCS Award comme meilleur acteur pour Sin City (2005)
1983 : gagné un BSFC Award comme meilleur acteur pour Diner (1982)
1983 : gagné un NSFC Award comme meilleur acteur pour Diner (1982)
Nominations en tant qu’acteur
1988 : désigné candidat pour un Independent Spirit Award comme meilleur acteur masculin pour Barfly (1987)
1991 : désigné candidat pour les Razzie Awards pour le pire acteur de l’année pour La Maison des otages (Desperate Hours) (1990) et pour L’Orchidée sauvage (Wild Orchid) (1990).
2005 : désigné candidat pour un Satellite Award pour un second rôle dans un rôle dramatique pour Sin City (2005)
2009 : désigné candidat pour un Oscar comme meilleur acteur masculin pour The Wrestler (2009)