Cantonales 2011 en Côte-d’Or : Une soirée de fête et de défaites…

Les jeux sont faits ! Depuis dimanche 27 mars 2011, la droite est réélue à la tête du conseil général de Côte-d’Or. A l’heure où le groupe majoritaire savoure sa victoire, l’opposition déplore les carences du découpage électoral et le Front national, malgré sa défaite, sabre le champagne… Tour d’horizon des réactions politiques à l’issue du scrutin.

A droite : « Un triple carton rouge du peuple contre la gauche »

La soirée électorale du dimanche 27 mars 2011 sera passée en un éclair ! Dès vingt heures, la moitié des résultats du second tour étaient déjà connus et même les points-presse des présidents de groupe ont été avancés par rapport au programme initial… Pressés d’en finir, nos politiques ? Du côté d’Initiatives Côte-d’Or, l’humeur était plutôt à la fête. « Vous pouvez me rappeler un peu plus tard ? Je suis en train de trinquer avec mes militants ! », notait ainsi Charles Barrière, nouveau conseiller général d’Is-sur-Tille, lors du premier appel de dijOnscOpe… Par la suite, celui qui a fait basculer le canton de gauche à droite lors du second tour se réjouira que son « projet d’aménagement équilibré du territoire ait plu aux électeurs. Aucun village ne doit être oublié par le conseil général : c’est la politique du groupe Initiatives Côte-d’Or et le peuple y a adhéré. Je prends donc ma charge avec beaucoup de responsabilité et d’humilité ».

Après avoir remercié un à un tous les conseillers généraux d’Initiatives Côte-d’Or élus lors de ce scrutin – à grand renfort d’applaudissements du public -, François Sauvadet, président du conseil général, a analysé cette élection comme un « véritable échec de la gauche ». « Le leader des « Forces dites de progrès » et François Rebsamen, chef de file du Parti socialiste au niveau local, avaient fait la chronique un peu précipitée d’une victoire de la gauche : ils avaient oublié le peuple. C’est toujours lui qui a le dernier mot », commence-t-il. Et de préciser : « Ces résultats sont un triple carton rouge attribué par les citoyens. Ils signent l’échec de la sénatrice suppléante de François Rebsamen à Mirebeau-sur-Bèze, l’échec de la gauche à Dijon VI et j’attribuerai moi-même le dernier carton rouge – sous forme de ticket de Transco Vitteaux/Dijon – à Didier Martin, adjoint au maire de Dijon parachuté sur mon canton ». Pour François Sauvadet, malgré la forte abstention, « il n’y a pas de victoire en demi-teinte : on a gagné. Ce qui n’exclut pas pour autant notre sens des responsabilités ! ».

A gauche : « La faute au découpage électoral »

Pour Jean-Claude Robert, chef de file des Forces de progrès, la défaite de la gauche est dûe au découpage électoral. « Avec une majorité de voix, nous sommes toujours minoritaires en sièges… Et trouvez-vous normal qu’Alain Houpert puisse être élu avec 420 voix à Grancey-le-Château et que Laurent Grandguillaume doive en récolter 4.800 pour emporter la mise à Dijon V ? », remarque-t-il. Et d’ajouter : « Bien sûr, je félicite le président du conseil général pour son élection. Mais je déplore qu’avec ce système, la gauche ne puisse jamais gagner la majorité ». La victoire à Selongey ? « Nous l’espérions ! ». Sa réélection à Gevrey-Chambertin ? « Les électeurs ne se sont pas laissé abuser par la campagne odieuse qui a été menée contre moi », note-t-il (Lire ici notre article). Et d’admettre que dans certains cantons, « l’unité de la gauche a manqué : elle nous aurait donné une meilleure longueur d’avance à Montbard par exemple ».

Malgré ces résultats du groupe Forces de progrès, des membres de la liste ont tout de même créé la surprise ! C’est le cas de Gérard Leguay, à Selongey, qui fait basculer le canton à gauche… « La campagne a été très difficile, notamment à cause des moyens mis en oeuvre par la majorité départementale… Mais nous avons pu compter sur un gros score à Selongey, notre fief, et même certains villages ont esquissé une bascule de notre côté ! », remarque-t-il. Et de conclure : « Ma victoire est toutefois un peu amère car je sais que d’autres cantons sont tombés et que la majorité va rester la même… ».

Front national : « On fête notre victoire au champagne ! »

Du côté du Front national, Rémy Boursot enregistre 48,43% des suffrages à Saint-Jean-de-Losne, à quelques points de son adversaire des Forces de progrès, Roger Ganée (51,57%)… « Lui, il fête sa victoire avec du crémant de Bourgogne. Nous, nous arrosons la nôtre au champagne ! », exulte le candidat frontiste. Car malgré la défaite dans les urnes, « ce score est une vraie victoire », note-t-il. L’assemblée départementale ne comptera pas pour autant de représentant FN dans ses rangs.

« Je n’ai pas besoin de la politique pour vivre. J’ai mis les mains dans le cambouis pour sortir les Français du carcan dans lequel ils s’enferment… Mais il faut croire qu’ils aiment prendre des coups ! Les cantonales présentaient une chance unique de changement face à « l’UMPS », à la baisse du pouvoir d’achat et à la hausse continuelle des taxes : les citoyens en redemandent ! Ils se sont trompés encore une fois », conclut Rémy Boursot.

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