Cantonales 2011 en Côte-d’Or : Face-à-face dans le canton de Saint-Jean-de-Losne

Un petit tour sur les rives de Saône, ça vous tente ? Pour le dix-huitième débat d’idées précédant les élections cantonales du dimanche 20 mars 2011, dijOnscOpe porte son regard sur le canton de Saint-Jean-de-Losne, où les candidats en lice – Rémi Boursot (Front national), Roger Ganée (Forces de progrès), Delphine Helle (Front de gauche) et Jean Perrin (Initiatives Côte-d’Or) – se sont prêtés au jeu des questions-réponses…

  • Portrait-robot du canton

Le canton de Saint-Jean-de-Losne compte 11.130 habitants selon l’Insee. Les dix-sept communes qui le composent sont Aubigny-en-Plaine, Brazey-en-Plaine, Charrey-sur-Saône, Echenon, Esbarres, Franxault, Lapierre-sur-Plaine, Losne, Magny-lès-Aubigny, Montagny-lès-Seurre, Montot, Saint-Jean-de-Losne, Saint-Seine-en-Bâche, Saint-Symphorien-sur-Saône, Saint-Usage, Samerey et Trouhans. Il compte 11,1% de chômeurs contre 8,8% en Côte-d’Or et 22,4% de retraités contre 21,1% en Côte-d’Or.

  • Quatre candidats

Liste Front National : Rémy Boursot. Le candidat n’a pas répondu aux questions de dijOnscOpe.  

– Parti socialiste (Liste Forces de progrès: Roger Ganée, 65 ans, cadre de France télécom retraité, maire de Saint-Usage.

– Gauche unitaire (Liste A Gauche vraiment) : Delphine Helle, 27 ans, étudiante.

UMP-NC (Liste Initiatives Côte-d’Or) : Jean Perrin, 62 ans, président de l’Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), vice-président du conseil économique, social et environnemental de Bourgogne. Le candidat n’a pas répondu aux questions de dijOnscOpe.

→ Le conseiller général actuel du canton est Roger Ganée, 65 ans, cadre de France télécom retraité, maire de Saint-Usage.

  • Le canton en cinq questions…

1 – Premier port de plaisance fluvial en France, carrefour entre le canal de Bourgogne, la Saône et le canal « entre Rhin et Rhône » : Saint-Jean-de-Losne tire de nombreux avantages de sa position en bordure de fleuve. Quelles pistes de développement imaginer aujourd’hui pour renforcer cet atout ?

– Rémy Boursot (FN) : Réponse non parvenue. 

– Roger Ganée (Forces de progrès) : « Le port de Saint-Jean-de-Losne a une situation géographique exceptionnelle, dans un cadre environnemental remarquable et paisible. C’est un espace dédié naturellement au tourisme fluvial et au tourisme vert. Il faut créer son identité touristique, sa marque. La communauté de communes Rives de Saône, compétente dans le domaine touristique et économique, a obtenu de Voies navigables de France la délégation de service public de gestion du port de Saint-Jean-de-Losne. Son ambition, en partenariat avec la Région Bourgogne, le Département et l’Office de tourisme, est de développer des espaces de haltes fluviales (54 emplacements) pour accueillir des bateaux en courte ou moyenne durée, de construire la capitainerie et de gérer la station de ravitaillement en carburants.

L’animation du territoire doit être accompagnée de visites guidées du patrimoine local, d’activités de loisirs comme la randonnée pédestre, cycliste, les promenades à cheval et les croisières en bateau (le Vagabondo) ainsi que la découverte du canoë-kayak. Je suis persuadé que cette économie touristique a de l’avenir chez nous et je participe à son essor ».

– Delphine Helle (Front de gauche) : « Certes, il y a le tourisme qui doit être soutenu et développé au niveau social car nous savons que pour beaucoup de familles – et donc d’enfants – « partir en vacances  » ne veut rien dire. Les activités nautiques et autres du canton devraient permettre un accueil du tourisme social.

Au niveau économique, le transport fluvial de marchandises devrait être développé avec le canal, le Technoport de Pagny… en lien avec le transport ferroviaire. De l’argent public a été investi dans des infrastructures : il faut réfléchir à un schéma de développement des transports de marchandises au niveau départemental et régional et inciter les entreprises (les plateformes logistiques notamment) à s’installer près des lieux de transports « propres » et pas systématiquement près des autoroutes. Les canaux de Bourgogne doivent aussi servir aux transports de marchandises, je souhaite qu’une étude soit engagée ».

– Jean Perrin (Initiatives Côte-d’Or) : Réponse non parvenue.

2 – Au contraire, comment penser l’aménagement du canton sans pour autant entrer dans un lien de dépendance unique avec le fleuve ?

– Rémy Boursot (FN) : Réponse non parvenue. 

– Roger Ganée (Forces de progrès) : « D’une part, le canton de Saint-Jean-de-Losne a la particularité d’avoir deux pôles de bassin de vie : le Pays Losnais (Echenon, Losne, Saint-Jean-de-Losne et Saint-Usage…) et le pays de Brazey-en-Plaine. C’est un point fort de notre territoire. Il faut dynamiser l’économie locale en valorisant les zones d’activités économiques artisanales de ces deux pôles et en mettant à la disposition de leurs habitants des services à la population de qualité. Je contribue à cette dynamique.

D’autre part, le canton est concerné directement par le Port de Pagny (le port intérieur de Marseille). En effet, la communauté de communes Rives de Saône compétente en économie, la Région Bourgogne et le conseil général, y développent le concept de la logistique de massification avec la trimodalité du transport (eau, rail et route). Je milite résolument pour son développement et pour sa promotion ».

– Delphine Helle (Front de gauche) : « En valorisant cet atout de transport et les autres (le fer) et en ayant une véritable politique industrielle au niveau du pays. Le canton de St-Jean-de-Losne peut  se développer et en terme d’aménagement tel que le développement des  services publics, l’accueil pour les personnes âgées, le logement public : il y a de quoi améliorer la satisfaction des besoins des habitants ! ».

– Jean Perrin (Initiatives Côte-d’Or) : Réponse non parvenue.

3 – Le canton compte 20,5% d’habitants âgés de 0 à 14 ans selon l’Insee : quelle politique mèneriez-vous en direction de la petite enfance et de l’adolescence ?

– Rémy Boursot (FN) : Réponse non parvenue. 

– Roger Ganée (Forces de progrès) : « Une maison de l’enfance et de la jeunesse doit être construite pour accueillir une crèche, une halte-garderie, le périscolaire et le centre de loisirs pendant les vacances scolaires dans le secteur du chef-lieu de canton. Ce bâtiment a déjà été envisagé après une réflexion d’un groupe de travail intercommunal qui préparait la création de la communauté de communes Rives de Saône. C’est pourquoi la communauté de communes Rives de Saône a pris la compétence Enfance/Jeunesse. Je suis convaincu que la création d’équipements sociaux comme la maison de l’enfance à la disposition des familles et des jeunes, accompagnée d’une animation sportive et culturelle, apportera une avancée sociale dans notre canton. Elle sera très appréciée par toutes et tous ».

– Delphine Helle (Front de gauche) : « Il faut tout d’abord impulser la création de crèches et le département peut être un acteur fort pour aider les communes ou communautés de communes (d’autres départements en France gèrent des crèches départementales). Mais la droite départementale et nationale ne veut pas investir dans ces équipements publics et même en détériore le fonctionnement par une augmentation du nombre d’enfants par professionnel et la baisse des qualifications requises. C’est pourquoi je soutiens les actions des professionnels de la petite enfance et du collectif « pas de bébés à la consigne » et prèfère laisser les parents se débrouiller ou ne vante que la solution de la garde par des assistantes maternelles ; il faut plusieurs possibilités de modes de garde qui sont complémentaires et peuvent travailler ensemble au bénéfice de tous et en premier pour les enfants.

Pour les adolescents, il y a besoin et de lieux de loisirs, de culture et des structures d’accueil, d’écoute, non pas pour les « occuper » mais pour leur permettre de s’épanouir ; il y a besoin aussi dans les collèges et les lycées de lieux de prévention et d’écoute… donc plus de personnel médico-social ».

– Jean Perrin (Initiatives Côte-d’Or) : Réponse non parvenue.

4 – A contrario, le canton compte 11,1% de chômeurs contre 8,8% en Côte-d’Or : quelle seront vos priorités en terme de politique sociale ?

– Rémy Boursot (FN) : Réponse non parvenue. 

– Roger Ganée (Forces de progrès) : « La difficulté principale rencontrée par les chômeurs de notre territoire et en particulier par les plus jeunes, est le manque de mobilité et de moyens de transport. Il serait donc nécessaire et utile de faciliter, par une aide financière, l’accès aux différents permis de conduire (motocyclettes, voitures) et d’assurer le prêt ou la location de moyens de transport individuel sous certaines conditions.

Il serait intéressant de mettre en place un transport intra et intercommunautaire à la demande comme Mobiplaine. La mutualisation de ce service, entre plusieurs communautés de communes rurales et voisines, peut être une solution économique et durable à bien des déplacements transverses en dehors de Dijon qui est accessible par le train et l’autobus (Transco).

Il serait bon aussi de prendre en charge la formation d’animateurs de centres de vacances et de loisirs pour favoriser le premier emploi des jeunes ».

– Delphine Helle (Front de gauche : « Il faut bien évidemment une politique de l’emploi : interdire les délocalisations et les licenciements boursiers ; réduire la précarité par des mesures contraignantes, revenir sur le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux et embaucher dans les secteurs en sous-effectif – santé, éducation, Poste , SNCF… la liste est longue. Ce que ce gouvernement et Sarkozy refusent  de faire, comme d’ailleurs messieurs Sauvadet et Perrin. Au contraire, toute la droite (Nouveau Centre – UMP – Démocrate-chrétienne – Indépendante) préfère   satisfaire l’accaparement des richesses produites par les travailleurs par quelques grosses fortunes ou actionnaires plutôt que d’augmenter les salaires et développer les services publics.

« Travailler plus pour gagner plus « , « Une France de propriétaires », comme le propose encore Mr Perrin , »la hausse du pouvoir d’achat  » : tout cela n’a été que mensonge et les habitants de ce canton, qui souffrent de la crise et pour beaucoup ont de bas salaires ou de petites retraites doivent pouvoir bénéficier des mesures sociales du Département pour les aider. En matière de santé et de perte d’autonomie, je souhaite que le Département développe un plan d’accompagnement, d’accueil pour ces personnes et que les moyens d’aide en personnels qualifiés, en intervention, soient à la hauteur de la dignité humaine. Je suis pour qu’en France, un pôle public de la perte d’autonomie soit créé avec les Départements, la Sécurité sociale, les structures publiques ou à but non lucratifs et les associations ».

– Jean Perrin (Initiatives Côte-d’Or) : Réponse non parvenue.

5 – Pouvez-vous évoquer un projet qui vous tient à cœur ?

– Rémy Boursot (FN) : Réponse non parvenue. 

– Roger Ganée (Forces de progrès) : « Il faut anticiper la difficulté importante d’installation de nouveaux médecins dans notre territoire (trois médecins n’ont pas été remplacés). Je pense qu’il serait intéressant de penser dès aujourd’hui à la création d’une maison médicale qui regrouperait différentes professions médicales et paramédicales. Dès maintenant, il faut proposer et soutenir, avec toutes les bonnes volontés, des projets qui améliorent la situation de la présence médicale en milieu rural. Brazey-en-Plaine porte un projet de maison médicale, je faciliterai son aboutissement et sa réussite.

Je crois aussi qu’il est urgent de faire de l’entretien des routes et de la sécurité routière une priorité. La dégradation des voiries départementales et communales est catastrophique ».

– Delphine Helle (Front de gauche) : « Je suis étudiante, salariée, et je connais les difficultés de précarité de la majorité des jeunes : chômage, travail en intérim, stages, études à financer etc. Aussi, je pense qu’il faut créer une allocation permettant à chaque jeune de pouvoir vivre dignement et s’assumer. En Côte-d’Or, le soi-disant RSA Jeunes de Mr Hirsch ne bénéficie qu’à quelques jeunes tellement les conditions d’accès sont difficiles ; et Mr Sauvadet vante cette mesure !

Pourquoi les jeunes de plus de 18 ans ne pourraient-ils pas bénéficier du RSA aux mêmes conditions que les plus de 25 ans ? Pourquoi n’auraient-ils pas les mêmes droits que les autres alors qu’ils ont les mêmes devoirs ? Plutôt que de vouloir sacrifier une génération comme le fait la droite quand elle ne la montre pas du doigt comme dangereuse ou la stigmatise, il vaudrait mieux l’aider à construire l’avenir ! ».

– Jean Perrin (Initiatives Côte-d’Or) : Réponse non parvenue.

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