Archive | 4 mars 2011

David Zuddas : « En cuisine, je ne me mets jamais la pression ! »

Sortie lundi 28 février 2011, la nouvelle édition du Guide Michelin promet 571 tables étoilées. En Côte-d’Or, pas de surprise puisqu’aucun nouveau restaurant ne reçoit la distinction mais aucun ne la perd non plus. Reste donc dix tables qui conservent leur première étoile*, dont quatre se trouvent dans la capitale des Bourgogne, à Beaune, ainsi qu’une triplement étoilée. Néanmoins, cette distinction tant espérée serait-elle vécue ensuite comme une pression ? David Zuddas, ancien chef étoilé, aujourd’hui seul aux commandes de DZ’Envies à Dijon, répond à nos questions…

En Côte-d’Or rien de nouveau

Avec onze tables étoilées, le palmarès est identique à l’année précédente en Côte-d’Or. Il faut dire que cette année, le célèbre guide rouge a presque été avare en récompense puisqu’aucun nouveau chef ne gagne une troisième étoile. Pire : l’un d’eux la perd. Mais, s’il en est une qui peut souffler, il s’agit bien de Dominique Loiseau. Avec Patrick Bertron derrière le piano, elle dirige depuis 2003 – et avec des mains de maître -, le relais portant le nom de son mari, Bernard Loiseau, à Saulieu. Un relais qui célèbre depuis lundi 28 février 2011 sa vingtième année triplement étoilée. Une victoire pour celle qui a reçu en 2008 la légion d’honneur des mains de Nicolas Sarkozy. 

Pourtant, cette histoire ferait presque oublier que le 24 février 2003, une rétrogradation de 19/20 à 17/20 dans le guide Gault-Millau et des critiques peu élogieuses et humiliantes de la part du critique Francois Simon auraient poussé Bernard Loiseau à mettre fin à ses jours. Patrick Bertron le secondait alors. Le 31 mai 2010, il nous déclarait d’ailleurs connaitre le chef depuis 1982, date à laquelle il était arrivé à Saulieu : « Il témoignait d’une telle dynamique et d’un tel amour du métier, qu’il le transmettait aux clients à travers sa cuisine. Elle se basait sur les produits et le fait de mettre en avant la matière pour la faire déguster aux clients. La cuisine est universelle et je crois que quelqu’un qui veut faire ce métier, dans n’importe quel pays, le fait avec la même passion » (Lire notre article ici).

Comme un vent de liberté

S’il a aujourd’hui troqué son étoile pour un restaurant – DZ’Envies – qu’il veut plus accessible, David Zuddas n’oubliera jamais le moment où il a appris, en 1998, l’obtention de sa première étoile : « J’étais bien entendu super heureux. Ce moment est très important car il célèbre la qualité de la maison. Cela a également joué beaucoup sur l’affect car c’est Bernard Loiseau lui-même qui m’a annoncé que j’avais mon étoile ! ». Celui qui aime à dire qu’il cuisine depuis l’âge de huit ans et que son rêve de gosse était déjà de devenir cuisinier – ses parents tenant eux-mêmes un restaurant – enchaine même avec un 17/20 dans le Gault-Millau !

Pourtant, n’allez pas lui dire qu’il a envoyé valser son étoile ! Au contraire, avide de voyages et de découvertes, il voulait juste se lancer un nouveau défi et a donc simplement vendu une affaire. Après quatorze années passées derrière le piano de l’Auberge de la Charme à Prenois (21), il voulait conjuguer des envies, ses envies. Alors aujourd’hui, comme hier, il l’affirme : il ne se met pas la pression… « Je me sens toujours libre de cuisiner, même après ma première étoile Michelin, j’ai gardé ma liberté », sans doute pour ne pas dénaturer sa cuisine, qu’il dit d’opinion et militante. Cependant, dans son « bistrogastro », le mot gastronomie prime toujours… 

Une étoile = +30% d’activité !

Une étoile, équivaut à 30% de chiffre d’affaires en plus l’année suivante. Ainsi, David Zuddas reconnaît que « lorsqu’on en obtient une, c’est la fête ». Mais avec une centaine de couverts par jour contre une cinquantaine à l’Auberge de la Charme, « le propos de mon restaurant a changé, souligne-t-il. Car avant, on se concentrait beaucoup sur les petites intentions : avant, pendant et après le repas ». Aujourd’hui la cuisine ne pourra peut-être pas prétendre à une étoile, « mais ce n’est pas le propos de mon restaurant », réaffirme-t-il. Ses successeurs à l’Auberge de la Charme ont, eux, conservé leur première étoile dans l’édition de 2011…

* Les dix restaurants une étoile en Côte-d’Or : la table Stéphane Derbord (Dijon), l’Abbaye de la Bussière (La Buissière-sur-Ouche), l’Auberge de la Charme, le Bénaton (Beaune), le Charlemagne (Beaune), le Chassagne (Chassagne-Montrachet), le Pré aux Clercs, l’Hostellerie de Levernois (Beaune), l’Hostellerie du Chapeau Rouge, Loiseau des Vignes (Beaune).

Côte-d’Or : Norges-la-Ville, une terre open !

Pour la quatrième année consécutive, le Tennis club de Norges-la-Ville accueille les futures stars du tennis mondial à l’occasion de son open en collaboration avec GDF-Suez. Alors que les pré-qualifications touchent à leurs fins, 56 jeunes joueuses vont participer à ce tournoi doté de 10.000 dollars de « prize money » (7.164 euros), du 05 au 13 mars 2011. Permettant aux apprentis tenniswomen de remporter des points WTA, ce genre de compétition a vu s’affronter des joueuses qui évoluent aujourd’hui dans les deux cents premières mondiales, comme Amélie Moresmo ou Alizé Cornet. Denis Liébé, directeur d’Avenir Tennis, le club de Norges-la-Ville (21), présente la compétition…

Un tournoi international

L’Open GDF-Suez est en quelque sorte la première marche vers le circuit professionnel. Compétition inscrite dans le cadre des tournois internationaux féminins dotés de 10.000 dollars, conformément à la réglementation Women’s tennis association (WTA), l’Open GDF-Suez de Bourgogne fait partie des treize étapes du circuit Open, dont la plus prestigieuse s’est déroulée la semaine dernière au stade Coubertin à Paris, avec un prize money de 618.000 dollars (443.000) pour le seul tournoi simple (En savoir plus ici). « Durant cette compétition, introduit Dennis Liébé, directeur d’Avenir Tennis, le club de Norges-la-Ville (21) nous aurons un tableau de qualification de 32 joueuses, ainsi qu’un tableau final avec à nouveau 32 joueuses en simple et de seize équipes en double ».

« C’est le meilleur plateau depuis la création de ce tournoi », a-t-il ainsi estimé expliquant que les « dix-huit têtes de série étaient classées entre la 193ème et la 449ème place mondiale ». Durant toute la semaine, du 05 au 13 mars 2011, les joueuses vont s’affronter selon un schéma classique avant la grande finale, dimanche 13 mars. En 2010, l’Ukrainienne Ganna Piven était venue à bout de la Française Anaïs Laurendon (6-4, 7-5). Cette année, pas moins de dix-sept nationalités seront représentées pour lui succéder. « C’est un véritable tournoi international, avec des joueuses qui viennent de Thailande, des États-Unis, etc. », ajoute le directeur.

Une tête d’affiche : Ana Vrljic !

À la clé, certes une belle somme d’argent mais surtout la possibilité de gravir des échelons au niveau mondial et d’entrer dans des tableaux du tournoi du grand chelem comme Roland Garros par exemple : « Lorsque l’on n’a pas ou très peu de points WTA, on ne peut pas rentrer dans les grands tournois. Les joueuses vont donc faire leurs classes, participer à des plus petits tournois comme l’Open de Dijon, de façon à accumuler ces points et monter dans la hiérarchie du classement mondial ».

En tête d’affiche, Ana Vrljic est actuellement 193ème mondiale : « C’est trop peu, précise Denis Liébé. Car pour être dans les qualifications de Rolland Garros, il faut être dans les 170 meilleures joueuses mondiales ». Fraîchement remise de sa participation au premier tour de l’Open Gaz de France, la Croate de 26 ans devait initialement participer à un tournoi en Égypte qui, doté de 100.000 dollars (72.000 euros), a été annulé. « Pour notre tête de série numéro un, il faut encore gagner quelques points pour envisager une participation à Rolland Garros ».

Le tennis fauteuil en exhibition

Derrière cette joueuse, plusieurs autres tenteront de sortir du lot : « Il y a celles que l’on a envie de suivre car elles sont du cru, même si elles sont aujourd’hui au pôle France : je pense notamment à Julie Gervais. Mais il y a aussi évidement les Françaises, avec Claire Feuerstein, ou encore l’Italienne Anna-Giulia Remondina, qui a gagné l’année dernière l’Open de Lyon« . Rendez-vous désormais incontournable des amoureux de la petite balle, ce tournoi reste un événement unique en Bourgogne et devrait prendre de l’ampleur.

Créé en 2008, l’Open est doté d’un budget de 80.000 euros, financé par GDF-Suez et BNP Paribas : « Pour avoir le droit d’organiser un tournoi de cette ampleur, il faut obtenir une accréditation de la Fédération française de tennis (FFT) mais aussi de la Fédération international de tennis (ITF). Nous avions un an pour faire nos preuves avant de se voir délivrer un contrat sur trois ans et nous avons été reconduits avec l’objectif de monter en gamme et de passer à la catégorie supérieure dès l’année prochaine, avec un tournoi à 25.000 dollars (17.900 euros) », qui serait l’assurance d’attirer des joueuses de plus gros calibres.

Mais, en parallèle de cet événement qui n’est autre que le plus grand tournoi féminin que la Bourgogne ait jamais accueilli, Denis Liébé tient à mettre en lumière un événement qui lui tient particulièrement à cœur : « Avec BNP Paribas, nous avons souhaité organiser un match exhibition de tennis en fauteuil roulant, avant la finale du dimanche 13 mars 2011. Un double mixte entre deux joueurs de niveau mondial et deux joueuses du circuit. Le but est bien sûr de mettre cette pratique en lumière, admirable en sachant que la seule différence avec du tennis « valide » est l’autorisation d’avoir recours à deux rebonds ».

Cantonales 2011 en Côte-d’Or : Face-à-face dans le canton de Fontaine-lès-Dijon

Après trois escales urbaines sur les cantons de la ville de Dijon, cap vers son agglomération ! Pour le neuvième épisode de son tour de Côte-d’Or en prévision des élections cantonales de mars 2011, dijOnscOpe porte son regard sur les terres de Fontaine-lès-Dijon, où les candidats en lice – Emmanuel Debost (Forces de progrès), Jean-Michel Dorlet (Front de gauche), Roland Essayan (Alliance écologiste), Emilie Mallet (Europe écologie/Les Verts/CAP 21) et Gilbert Menut (Initiatives Côte-d’Or) – se sont prêtés au jeu des questions-réponses…

  • Portrait-robot du canton

Le canton de Fontaine-lès-Dijon compte 33.225 habitants selon l’Insee. Les treize communes qui le composent son Ahuy, Asnières-lès-Dijon, Bellefond, Daix, Darois, Etaules, Fontaine-lès-Dijon, Hauteville-lès-Dijon, Messigny-et-Vantoux, Norges-la-Ville, Plombières-lès-Dijon, Savigny-le-Sec et Talant. Il compte 8% de chômeurs contre 8,8% en Côte-d’Or et 23,1% de retraités contre 21,1% en Côte-d’Or.

  • Cinq candidats

– Parti socialiste (Liste Forces de progrès) : Emmanuel Debost, 52 ans, médecin généraliste et conseiller municipal de Plombières-lès-Dijon.

– Parti de gauche (Liste Front de gauche) : Jean-Michel Dorlet, 47 ans, cadre administratif.

Alliance écologiste : Roland Essayan, 56 ans, enseignant de biologie en lycée.

Liste Europe Écologie/Les Verts/CAP21 : Emilie Mallet. Réponses non parvenues de la candidate. 

UMP (Liste Initiatives Côte-d’Or) : Gilbert Menut, 63 ans, maire de Talant et vice-président du Grand Dijon chargé des relations avec la collectivité départementale.

→ Le conseiller général actuel du canton est Gilbert Menut, 63 ans, maire de Talant et vice-président du Grand Dijon chargé des relations avec la collectivité départementale.

  • Le canton en cinq questions…

1 – A Asnières-lès-Dijon, Equi’Sens est la première association de France à proposer une thérapie par le cheval pour les enfants, adolescents et adultes handicapés : quelles autres pistes pensez-vous développer en direction de l’insertion sociale à l’échelle du canton et du département ?

– Emmanuel Debost (Forces de Progrès) : « Oui, Equi’Sens est une association exemplaire pour le travail qu’elle mène auprès des adolescents à travers une thérapie par le cheval. Elle est d’ailleurs financée en partie par le conseil régional de Bourgogne. Les structures de ce type souffrent actuellement du désengagement financier du conseil général de Côte-d’Or. Je souhaite inverser cette logique et développer les aides en faveur des associations qui traitent du handicap.

De manière générale, ma volonté est de favoriser l’insertion sociale et professionnelle. Pour les jeunes de 18 à 25 ans, je souhaite doubler le nombre des dossiers de fonds d’aide aux jeunes. C’est un soutien financier pour favoriser leur insertion sociale et professionnelle. Il peut aussi  apporter une aide temporaire pour faire face à des besoins urgents. L’avenir de notre canton et du département réside en partie dans notre capacité à permettre aux jeunes de retrouver un emploi. Aider les jeunes à s’insérer est un investissement sur l’avenir, meilleur rempart contre la délinquance ».

– Jean-Michel Dorlet (Front de gauche) : « Plus essentiel que le loisir thérapeutique, il faut inscrire l’autonomie des « handicapés » dans l’exercice d’une activité professionnelle et dans l’habitat, problème crucial, en particulier pour le handicap psychique dans notre agglomération.  Il faut également un CDI pour tous à plein temps : l’inverse des conditions d’embauche des plus pauvres ! D’ici là, Esat, chantiers et entreprises d’insertion sont essentiels. Il faut leur donner les moyens de vivre.

La politique du Département se recentre sur les bénéficiaires du RSA socle, laissant une part croissante de publics exclus des structures d’accompagnement, aberration dictée par les restrictions. Il faut réunir les conditions préalables à l’insertion : survie (aides d’urgence, épiceries sociales), accès aux soins, émancipation (aides à la garde d’enfants et au transport, lutte contre l’illettrisme au-delà du bénévolat), réapprentissage d’une vie sociale et culturelle… Quant aux carences de l’Etat : il a bloqué fin 2010 la conclusion des Contrats uniques d’insertion et a baissé leur prise en charge à 70%, hypothéquant ainsi le devenir de nombre de bénéficiaires de minima sociaux ! ».

– Roland Essayan (Alliance écologiste) : « Beaucoup de personnes (re)trouvent un équilibre auprès d’animaux, dès lors que les relations à l’animal ne sont pas régies par un rapport de domination/soumission ou de capture/consommation. Je me réjouis donc de cette initiative, que l’on peut coupler avec des activités liées à la nature, les aides au CUI/CAE : entretien du verger conservatoire de Fontaine, maraichage bio (jardins de Cocagne), entretien des chemins de découverte contre l’embroussaillage et les dépots de déchets, etc. Nous devons comprendre qu’on ne peut intégrer nos activités qu’en lien avec la nature et ses cycles, et jamais contre elle ».

– Emilie Mallet (EELV-CAP 21) : Réponses non parvenues. 

– Gilbert Menut (Initiatives Côte-d’Or) : « Équi’Sens est en effet exceptionnelle par la nature de son activité mais aussi par l’esprit dans lequel l’équipe d’animation mène son combat. Il y a là quelque chose qui ne se mesure qu’en termes de qualités humaines : c’est très précieux.

Le canton de Fontaine-Lès-Dijon est aussi le lieu d’implantation à Ahuy de la Maison de l’Enfance qui accueille des enfants à « l’abandon » : abandon matériel ou abandon forcé lorsqu’il s’agit de retrait d’un milieu familial délabré. C’est une compétence obligatoire du conseil général qui accueille là en permanence plusieurs dizaines d’enfants, du nourrisson à l’adolescent, de l’enfant battu au jeune abandonné sur un quai de gare. Une nouvelle maison va être construite. Cet accueil est le premier temps d’arrêt de la dérive, pour les premiers pas vers l’insertion sociale dans la diversité des aspects de l’éducation d’un enfant. Cela illustre sur ce canton, l’engagement du conseil général dans tout le département : sait-on assez que 2.000 jeunes en Côte-d’Or ont besoin de cette aide ? ».

2 – La future Lino va impacter directement la vie du canton : d’une manière générale, êtes-vous partisan d’une promesse de financement du conseil général pour des travaux d’élargissement à « deux fois deux voies » ou pensez-vous suffisant de conserver sa forme actuelle, à « deux fois une voie » ? Pourquoi ?

– Emmanuel Debost (Forces de Progrès) : « Lors de sa mise en service dans sa configuration à deux fois une voie, la Liaison intercommunale Nord-Ouest ou Lino va permettre une meilleure circulation entre les communes de l’agglomération Dijonnaise et réduire le trafic à travers Plombières-lès-Dijon, Talant, Fontaine-lès-Dijon, Hauteville, Ahuy et Daix. L’arrivée du Tram à l’automne 2012 et la montée en puissance des circulations douces, vont bouleverser les flux et les volumes de trafic dans l’agglomération dijonnaise et sa périphérie.

Aujourd’hui il faut raisonner en terme de mobilité durable : envisager dès maintenant un passage à deux fois deux voies est irresponsable. Car l’élargissement  entrainerait un appel de poids lourds inéluctable et une saturation rapide de la Lino. La nuisance environnementale serait énorme et le risque d’accidents augmenté. Je m’opposerai donc à une promesse de financement des travaux d’élargissement à deux fois deux voies ».

– Jean-Michel Dorlet (Front de gauche) : « Quelle gabegie ! 35 ans pour que le contournement Nord de Dijon devienne réalité : en attendant, on a fait croire que rien ne se fera et on a laissé l’expansion immobilière se développer. C’est le contre-exemple de la planification écologique. Aujourd’hui, l’impact des nuisances sonores des travaux comme de la circulation à venir est sous-estimée, et c’est déjà le cas pour les nouveaux logements construits à Nachey en sortie de tunnel !  Avec la liaison deux fois une voie, on a fait aujourd’hui les choix d’hier. Elle suffira à condition qu’on limite le flux automobile. La Lino ne doit pas devenir une autoroute urbaine.

Ne prenons pas à nouveau 35 ans de retard : interrogeons-nous à temps sur la pertinence de tous les déplacements automobiles et sur des choix de transports alternatifs, à l’heure de l’épuisement des ressources pétrolières. Il faut promouvoir le covoiturage d’entreprise et les transports publics pour les 5.000 trajets professionnels effectués chaque jour vers Dijon, en optimisant les circuits : d’Ahuy aux facs, le bus met trois quarts d’heure ! Enfin, il faut encourager les ménages au remplacement progressif des petits déplacements automobiles pour l’école, les loisirs ou la consommation.

– Roland Essayan (Alliance écologiste) : « Je suis catégoriquement opposé à une Lino à deux fois deux voies. Parce que c’est stupide dans son principe : la futilité de gagner quelques dizaines de secondes sur le parcours, compte tenu des limitations de vitesse ; l’emprise de la Lino sur les derniers vergers et terres agricoles est déjà  bien assez important ; enfin, poursuivre indéfiniment les aménagements routiers en faveur de l’automobile et des camions n’a pas de sens dans un avenir de nécessaire modération de la consommation et de relocalisation des activités. La Lino n’est qu’un moyen, pas une fin en soi : elle n’a pas pour vertu de devenir une autoroute péri-urbaine. Par contre, je suis favorable à une gestion écologique de ses talus et délaisses, où une part de biodiversité naturelle devrait trouver refuge et nourriture (plantes mellifères sauvages pour les abeilles, par exemple) ».

– Emilie Mallet (EELV-CAP 21) : Réponses non parvenues. 

– Gilbert Menut (Initiatives Côte-d’Or) : « Pour la Lino, les engagements devront enfin être tenus : la Déclaration d’utilité publique est faite pour une route à deux fois deux voies ! Pas pour une moitié de Lino… Le vrai problème est en effet celui du financement, et les querelles du deux fois une voie sont l’arbre qui cache la forêt, le moyen de ne pas traiter la vraie question.

Il y a actuellement quatre financeurs pour un projet de maîtrise d’ouvrage de l’Etat. L’Etat devra donc prendre ses responsabilités et dans ce cadre, je souhaite que le Département prenne sa part. Il ne pourra pas, ne devra pas prendre en charge la part des autres. C’est ce que je soutiens. Quant à rester à deux fois une voie avec un rond-point à la sortie d’un tunnel, c’est une sottise ; mais on ne les compte plus dans ce dossier vieux de quarante ans ».

3 – Darois a son pôle d’excellence rurale, Innov’Aéro, qui contribue au développement du canton. Quelles seraient vos actions dans le domaine économique ?

– Emmanuel Debost (Forces de Progrès) : « Notre canton n’est pas très développé économiquement et les entreprises mériteraient d’être davantage aidées. Je pourrai participer à la redynamisation des zones d’activités comme celle de Talant, notamment. Nous ferons  de l’artisanat un des éléments essentiels de la politique d’équilibre économique. Avec plus de 7.500 entreprises, ce secteur, le premier du département, occupe près de 18.000 salariés en Côte d’Or (15 % de la population active du secteur privé). L’implication du Département dans l’artisanat se caractérisera également par le soutien d’actions engagées en partenariat avec la Chambre de métiers. Les aides pourront concerner la création d’entreprises avec l’apport de caution, le développement des prêts aux artisans, à la recherche ou bien la création d’emplois dans les sociétés coopératives ouvrières de production (Scop). Nous favoriserons également  au niveau départemental une politique de développement, d’aménagement, de promotion et de commercialisation touristique en collaboration avec les professionnels et l’ensemble des acteurs publics, associatifs et privés concernés par le tourisme ».

– Jean-Michel Dorlet (Front de gauche) : « Il faut déjà préserver les emplois existants. Ainsi, depuis le rachat des laboratoires Fournier par le Suédois Recipharm, la pérennité du centre de recherche de Daix n’est plus assurée. Les changements d’actionnaires ne doivent entraîner ni fermetures ni suppressions d’emplois. Il faut également favoriser l’activité économique réelle des PME et TPE, et non la finance. Les collectivités locales n’ont pas se substituer aux banques. Ce sont plutôt les banques que l’on doit contraindre à accompagner le développement économique, à présent qu’on les a renflouées.

L’aide publique doit être consacrée à la recherche, à l’exportation, à l’implantation de commerces de proximité pour revitaliser les villages. Une revalorisation des prestations de service à domicile contribuerait à mieux former et rémunérer les personnels de la Fedosad, de la Mutualité, de l’ADMR. Mieux vaut développer les PME de l’aéronautique légère à Darois que financer à fonds perdus le projet Renaissance pour l’aéroport de Longvic. Les emplois locaux importent plus que les profits des compagnies low-cost ! Nous conditionneront les aides aux engagements sociaux, éthiques, environnementaux. »

– Roland Essayan (Alliance écologiste) : « L’aviation a toujours fasciné les hommes ; l’aviation légère est devenue une passion, un passe-temps pour une partie de la population aisée. Les activités de loisir, comme les sports mécaniques, drainent encore un large public de passionnés, qui retouvent là une échappatoire, un investissement à visée ludique. Or ce genre d’activité est lié à un pétrole à bas coût, ce qui n’est qu’un relent du passé. Devant le renchérissement inévitable du coût des hydrocarbures, les activités de loisirs mécaniques ne pourront perdurer des décennies. Je pense que les structures et entreprises de Darois devraient plutôt servir à promouvoir des alternatives aériennes moins énergivores, comme les mini-dirigeables ou avions prototypes à énergie solaire ».

– Emilie Mallet (EELV-CAP 21) : Réponses non parvenues. 

– Gilbert Menut (Initiatives Côte-d’Or) : « Le développement économique du canton est à concevoir sur la base des implantations existantes, dont Innov’Aéro est la plus originale par son implantation comme par sa nature.

Darois est un peu le Toulouse de l’aviation légère en Europe. Il faut le renforcer plutôt que le tracasser. Les zones d’activité sont nombreuses et les implantations diffuses sont abondantes sur toutes les communes, le tout d’une manière intégrée à l’habitation comme aux paysages.

C’est ce qu’il faut continuer et la force publique doit s’impliquer à travers les différents documents de son ressort : le Scot et les PLU, bien sûr, le Plan départemental de développement durable – même s’il n’a pas  force réglementaire -, le schéma d’implantation des carrières – notoirement insuffisant-, etc. Je veillerai, après l’étude de la protection des paysages déjà réalisée à ma demande, à une approche cohérente et renforcée de ces documents. Cela débordera du canton, probablement : Darois, par exemple, ne peut ignorer ce qui se passe à Prenois.

4 – La question de la couverture de Plombières-lès-Dijon en très haut débit a longtemps tenu le haut de l’affiche sur ce secteur : quel plan d’action mener pour garantir un accès optimal sur tout le canton ? Plus largement, pensez-vous nécessaire d’engager un « Plan Marshall » pour éradiquer définitivement la fracture numérique dans le département ?

– Emmanuel Debost (Forces de Progrès) : « Les Technologies de l’information et la communication (TIC) figurent parmi les leviers d’action mis à disposition des élus locaux pour les aider à relever les enjeux de la société de demain. En effet, l’accès à la téléphonie mobile et à l’Internet haut et très haut débit, à un coût abordable, constitue un enjeu économique et social essentiel pour l’attractivité et le désenclavement de nos territoires.

Travaillant à Plombières-lès-Dijon et toujours sans accès internet à haut débit, je suis particulièrement sensibilisé à ce problème. C’est pourquoi, je m’engage à soutenir les investissements nécessaires pour  permettre à tous les habitants et les entreprises du canton de Fontaine-lès-Dijon un accès rapide à l’internet haut débit. Au niveau départemental, je souhaite que le développement de l’accès internet fasse l’objet d’un vrai « Plan Marshall » qui permettra aux entreprises de s’installer dans notre département et d’y réussir, à celles déjà installées de s’y développer et de gagner sur le marché national et international, à chaque côte d’orien, d’avoir accès au meilleur de la technologie pour travailler, se soigner, pour se former, se divertir : c’est notre ambition pour demain ».

– Jean-Michel Dorlet (Front de gauche) : « Convenons-en, l’éradication doit être réservée à la variole et à la peste bovine ! Mais il y a nécessité impérieuse de créer les conditions d’accès de tous à l’ADSL et une couverture de toutes les zones. C’est ce qu’illustre l’installation de nœuds de raccordement à Plombières où les habitations sont éloignées du répartiteur. Le co-financement du très haut débit, en aidant les communes, est nécessaire et doit se poursuivre, notamment sur Hauteville-lès-Dijon.

La fracture numérique n’est pas qu’une question de tuyaux ! L’ADSL partout, avec des facilités d’accès pour tous, ne règle pas en soi la fracture numérique : celle-ci est aussi affaire d’intégration sociale, de culture numérique et de budget. Les ménages ne peuvent consacrer aux communications qu’une part limitée de leurs ressources. Le Département doit aussi aider chacun à maîtriser l’usage du numérique. L’éducation numérique de tous, des plus âgés aux plus jeunes, et spécialement des parents est capitale. La communication ce n’est pas que de la consommation, c’est aussi de l’éducation et de la culture. C’est à ce titre qu’elle participe à l’émancipation des peuples. Et c’est tant mieux ! ».

– Roland Essayan (Alliance écologiste) : « Internet est devenu le « cerveau » de l’humanité. Je suis favorable à une connexion filaire ADSL sur l’ensemble du canton, et du département, mais suis totalement opposé au Wimax, dont les effets sanitaires sont en débat et dont on ne peut moralement pas accepter les risques sur la santé de certaines personnes sensibles « sacrifiées sur l’autel de la technologie ». Il est temps de poser la responsabilisation envers des technologies controversées ; un politique doit tenir compte de cela avant de se lancer tête baissée vers le premier chant de sirène entendu ».

– Emilie Mallet (EELV-CAP 21) : Réponses non parvenues. 

– Gilbert Menut (Initiatives Côte-d’Or) : « La question de la couverture en très haut débit du canton est presque derrière nous. Plombières-lès-Dijon est équipée pour recevoir le haut-débit grâce à l’action conjuguée de Dijon et du Département. Reste à faire la desserte de proximité. Pour Hauteville-Lès-Dijon, ce sera fait dans le courant de l’année. Fin 2011 – mi-2012, tout cela devrait être terminé.

À l’échelon départemental, le conseil général a favorisé une marche à petits pas multiples mais rapides, contrairement à d’autres qui rêvent de grands plans avec de gros moyens qu’ils n’ont pas. Employer toutes les techniques, suivre leur évolution rapide, passer si nécessaire par des stades intermédiaires ou provisoires… Bref ! Etre pragmatiques et économes pour apporter les meilleurs services, tels sont les principes de base du plan actuellement à l’étude. S’agit-il d’un « Plan Marshall » ? Il s’agit de l’engagement du groupe Initiatives Côte-d’Or avec sur ce point un engagement constant et fort du président Sauvadet ».

5 – Pouvez-vous évoquer un projet qui vous tient à cœur ?

– Emmanuel Debost (Forces de Progrès) : « Nous vivons de plus en plus vieux et de mieux en mieux grâce au progrès de la médecine. Les personnes âgées souhaitent à plus de 90% rester à domicile. Certaines vont devenir dépendantes. Je veux relever le défi de la prise en charge de la dépendance. L’Allocation personnalisée pour l’autonomie doit être maintenue y compris pour les personnes âgées faiblement dépendantes.

Pour permettre le maintien à domicile de ceux qui le souhaitent, des investissements doivent être réalisés dans l’adaptation et la rénovation de logements. Il faut dans le même temps développer des structures d’accueil à la journée pour soulager les familles et les aidants. Enfin il faut valoriser les emplois d’aides à domicile en permettant leur qualification par des formations adaptées ».

– Jean-Michel Dorlet (Front de gauche) : « Placer les femmes au cœur de la politique départementale et les y associer pleinement !  Sur le plan social, les femmes seules, avec ou sans enfant, doivent bénéficier en priorité de l’aide d’urgence que nous voulons mettre en place : premières à être exposées au précariat et à l’exclusion, elles sont aussi en première ligne pour réagir face à la perte d’autonomie d’un parent ou d’un conjoint. Il faut leur garantir une aide professionnelle. Le Département doit œuvrer à l’émancipation des femmes en soutenant sans réserve la planification familiale et l’accès à l’IVG. Il doit maintenir et développer les aides aux associations du secteur social, dont les actions et les emplois sont actuellement remis en cause par les baisses drastiques de subventions.

Enfin, deux points me tiennent à cœur, du fait de mes engagements associatifs actuels et passés : le soutien du conseil général aux prises en charge thérapeutiques non seulement des victimes, mais aussi des auteurs de violences conjugales et familiales, comme à Althea ; la garantie du Département de refuser toute discrimination dans l’agrément d’adoption, fondée sur la situation conjugale ou sur l’orientation sexuelle ».

– Roland Essayan (Alliance écologiste) : « Un projet n’est pas nécessairement quelque chose que l’on bâtit, que l’on construit physiquement. En matière de relocalisation énergétique, une petite centrale de cogénération ou de méthanisation gérée collectivement permettrait de s’affranchir partiellement de la dépendance des fournisseurs d’énergie historiques soumis à leur actionnariat. Ici, par petites touches, j’aimerais que le canton s’implique dans la modération des impacts humains, dans la préservation des ressources, des milieux et soit un exemple. Aussi bien en matière d’urbanisme convivial, moins énergivore, qu’au niveau de ses ressources naturelles, qui sont un bien « immatériel » très précieux pour les générations futures. Il faut revenir à une relation apaisée avec l’environnement, cesser la fièvre des infrastructures, du bâti de prestige (pollution des carrières), et préserver nos milieux naturels, qui possèdent encore de magnifiques sites et espèces intéressantes ».

– Emilie Mallet (EELV/CAP 21) : Réponses non parvenues. 

– Gilbert Menut (Initiatives Côte-d’Or) : « Il y en a plein, comme diraient les enfants au moment de choisir leur cadeau de Noël. Deux me paraissent très symptomatiques de ma démarche dans ce canton. Le premier est la protection des coteaux de l’Ouche à Talant et Plombières. Le projet intercommunal est en train de prendre tournure pour préserver le paysage et la biodiversité des friches calcaires sèches, du Parc de la Fontaine-aux-Fées à la Combe de la Cité « La Flamme » : l’étude est en cours avec l’aide financière du conseil général dans le cadre du contrat Ambitions Côte-d’Or entre le département et l’agglomération.

Le second est le problème de l’entrée sur Dijon par le Nord : comment la route d’Is-sur-Tille – quand le contournement de Savigny-le-Sec sera réalisé par le conseil général en fin d’année – et la route de Langres arriveront sur la Lino et la Rocade Nord, avec le terminus de la ligne principale du tramway et la réalisation de la zone d’activité Valmy ? La question est posée ! J’espère qu’on y répondra plus vite que pour la Lino ! ».