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Jean SIMMONS

Jean Simmons est une actrice anglaise, née le 31 janvier 1929 à Crouch Hill (Royaume-Uni) et morte le 22 janvier 2010 à Santa Monica (Californie).

Elle est apparue notamment dans Un si doux visage (1952), La Tunique (1953), Blanches colombes et vilains messieurs (1955), Elmer Gantry, le charlatan et Spartacus (1960). Elle a été mariée à l’acteur Stewart Granger et au réalisateur Richard Brooks.

Star adolescente, la ravissante Jean Simmons se fait remarquer dès La Route des étoiles d’Anthony Asquith, fait la preuve d’un tempérament sensationnel dans Les Grandes Espérances de David Lean, d’après Charles Dickens, et irradie de sensualité exotique dans Le Narcisse noir. Sous contrat avec le studio Rank, qui enseigne aussi bien le talent que le charme, tandis qu’elle continue d’habiter une modeste banlieue londonienne avec ses parents, son prétendant vient la chercher dans une voiture plaquée d’or… Choisie par Laurence Olivier pour jouer son Ophélie, elle remporte un prix d’interprétation à Venise.

Jean Simmons devient l’actrice préférée des Britanniques, friands de beautés de plus en plus érotiques, quitte à les importer : face aux blondes Brigitte Bardot et Diana Dors, Jean incarne cependant une forme de réserve, même si elle précède Brooke Shields dans Le Lagon bleu. La jeune star retrouve le beau Stewart Granger (ils s’étaient déjà croisés sur le tournage de César et Cléopâtre avec Vivien Leigh en vedette) et ils forment le plus beau couple de l’époque dans Adam et Evelyne. Mais Granger est marié et ils doivent se montrer discrets un temps. La jeune première a par ailleurs pour partenaires Dirk Bogarde dans un suspense de Terence Fisher et Trevor Howard dans une adaptation de et par Somerset Maugham.

Ses producteurs et le public s’y attendaient sûrement mais la séparation a dû être difficile : Simmons part pour Hollywood, où l’attend un contrat avec la Fox, tandis que Granger, qui a quitté sa femme, est pris sous contrat par la MGM. Jean s’impose simultanément dans de luxueuses productions historiques (Androclès et le lion d’après George Bernard Shaw, La Tunique, premier film en Cinemascope, avec son compatriote Richard Burton, L’Égyptien de Curtiz d’après le roman de Mika Waltari, La Reine Vierge avec Granger, Deborah Kerr et Charles Laughton (tous des compatriotes !), Désirée avec Brando en Napoléon, jusqu’à Spartacus de Kubrick, où elle est la seule star féminine parmi Kirk Douglas, Laurence Olivier, Tony Curtis et Peter Ustinov – comptez une moitié d’Anglais…) et dans des drames modernes signés par les prestigieux Otto Preminger, George Cukor et son deuxième mari Richard Brooks (le méconnu The Happy Ending avec John Forsythe récemment disparu aussi). Pendant sa carrière hollywoodienne, l’actrice s’essaie également, avec un bonheur variable, au western (Les Grands Espaces de Wyler) au film musical (Blanches Colombes et Vilains Messieurs de Mankiewicz avec Brando et Sinatra), à la comédie (Ailleurs l’herbe est plus verte de Stanley Donen avec Cary Grant), au thriller victorienDes pas dans le brouillard avec Stewart Granger

Souvent comparée à Elizabeth Taylor, autant pour sa grâce naturelle que pour sa beauté brune et ravageuse, Jean Simmons aurait préféré ressembler à Joan Greenwood. Grande séductrice de l’écran, Jean Simmons a eu également pour partenaires Mitchum, Lancaster, Newman, Peck, Dean Martin et Rock Hudson. Des rumeurs persistantes lui attribuent des aventures avec Burton et Brando – le premier s’en est vanté cruellement aux dépens de Granger, et le second réserve à sa partenaire son meilleur souvenir dans ses mémoires… Après tout, Granger avait aussi trompé sa première femme et avait fini par la quitter pour Jean. Et alors que le plus populaire bretteur du cinéma (Scaramouche, Le Prisonnier de Zenda, Les Contrebandiers de Moonfleet avec Greenwood justement) résistait aux avances de Grace Kelly ou Ava Gardner, sa jeune épouse, elle, faisait face au plus courant des chantages, exercé par Darryl Zanuck, le pape de la Fox. Finalement, le poing de l’acteur britannique le plus populaire depuis Laurence Olivier s’écrasa sur le visage du producteur et sa carrière sombra dans les navets.

Il faut dire que Zanuck avait beau jeu : dans les années 40 et 50, la Fox disposait d’une écurie d’actrices et de beautés incomparable : les anciennes (les brunes Gene Tierney et Linda Darnell, la blonde Betty Grable, la rousse Maureen O’Hara) purent y côtoyer les nouvelles : Marilyn Monroe sur le fil et sous payée, Jayne Mansfield sa remplaçante désignée, Susan Hayward aussi rousse et inébranlable que Maureen O’Hara, et la petite dernière, une jeune et ravissante Anglaise, brune aux yeux verts elle aussi, ayant pour modèles Taylor et Simmons et qui s’ennuyait ferme dans la ville des anges : Joan Collins, ex étudiante de la Rank.

Tout ce joyeux monde (en apparence) courait les cocktails entre deux films. L’alcool et les drogues faisaient souvent partie de leur quotidien. Jean Simmons reconnut plus tard un sérieux problème d’alcool contracté alors (et sa prestation dans The Happy Ending prend plus de sens encore).

Nommée à l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour Hamlet, Simmons sera scandaleusement ignorée (comme tant d’autres d’ailleurs) par l’Académie qui ne la renomme qu’une seconde fois, tardivement, pour The Happy Ending. Elle n’obtiendra au final qu’un Golden Globe pour sa « carrière très variée » (cf. Le Blog d’Ecran Noir).

Après les triomphes de Elmer Gantry et Spartacus, sa carrière cinématographique marque le pas inexplicablement (encore que cela s’explique par la volonté constante de renouvellement des cheptels manifestée par les producteurs, et pour les années 60 et 70 par une profonde mutation du paysage hollywoodien : triomphe de la télévision, « Nouvelle Vague » européenne, affranchissement des stars « atypiques » telles que Brando et Taylor – dont les carrières vont d’ailleurs vite décliner, quitte à reprendre ensuite)…

Pas de retour spectaculaire pour Jean Simmons ! Ses derniers films – par exemple Divorce American Style en 1967 et Mr. Sycomore en 1975, les deux avec Jason Robards – passent inaperçus. Pire : le film d’horreur Dominique, réalisé par Michael Anderson en 1978, est qualifié de « sinistre » par la critique. Après cet échec, la vedette d’Un si doux visage ne revient plus au cinéma qu’à de rares occasions : Le Patchwork de la vie, auquel participent Winona Ryder et Anne Bancroft, en 1995, et Shadows in the Sun, sorti en 2009.

Comme beaucoup d’acteurs de cinéma de sa génération, avec plus de constance que la plupart pourtant, Jean se tourne vers la télévision. Heidi de Delbert Mann, avec Maximilian Schell et Michael Redgrave, remporte un triomphe. Elle y interprète la gouvernante. Dans The Dain Curse d’après Dashiell Hammett, elle vampe James Coburn. Au fil des téléfilms, Jean a pour partenaires Glenn Ford, Edward Asner, son cher Robards… Elle joue les guests dans les séries Hawaï Police d’Etat, Perry Mason, Arabesque, les dernières avec les vétérans Raymond Burr et Angela Lansbury, Star Trek : La Nouvelle Génération, Dans la chaleur de la nuit… Dans Hôtel, elle retrouve une vedette de la Fox, Anne Baxter, en patronne de palace. Avec Gene Kelly, Mitchum et Taylor, Simmons devient un des personnages de la saga Nord et Sud, et elle interprète la mère autoritaire de Rachel Ward dans le célèbre Les Oiseaux se cachent pour mourir (1983). L’année suivante, elle collabore avec Stephen Frears sur le téléfilm December Flower. Le public aura également la possibilité de la voir dans la télésuite d’horreur (genre qui ne lui réussit guère) Dark Shadows, créée et réalisée par Dan Curtis, dont elle partage l’affiche avec Roy Thinnes. L’ancienne Estella de Lean interprète même Miss Havisham dans une nouvelle version de Les Grandes Espérances où figure Anthony Hopkins.

Décidément très active, Jean Simmons avait ces dernières années prêté sa voix à plusieurs longs métrages d’animation : Final Fantasy : Les Créatures de l’esprit en 2001, Le Château ambulant de Miyazaki et Le Ruban de Moebius.

Cinéma

Télévision

Récompenses

Nominations

 

 

Jean HARLOW

Jean Harlow (parfois orthographié Harlowe), de son vrai nom Harlean Harlow Carpenter[1], née le 3 mars 1911 à Kansas City, Missouri, et morte le 7 juin 1937 à Los Angeles, Californie, est une célèbre actrice américaine des années 1930. Surnommée par la presse « Baby », ou « The Platinum Blonde », en référence au film homonyme sorti en 1931, elle est morte en pleine gloire d’un empoisonnement urémique causé par une néphrite aiguë.

Elle fut découverte par Howard Hughes qui lui donna le premier rôle féminin dans le film Les Anges de l’enfer en 1930.

Enfant unique, elle avait une mère et un beau-père envahissants qui s’attachèrent à ses pas et dépensèrent systématiquement ses cachets de star au point que Jean Harlow, presque ruinée, dut vendre sa grande demeure pour payer ses créanciers.

Jean Harlow, de son vrai nom Harlean Carpenter, naît le 3 mars 1911 à Kansas City, dans le Missouri. Son père, Montclair Carpenter, est un grand dentiste. Sa mère s’appelle Jean, et on la nommera « Mama Jean ». À huit ans, l’enfant est inscrite à l’école de jeunes filles de Miss Barsto[2]. Elle y restera jusqu’au divorce de ses parents, à l’âge de neuf ans et reverra très peu son père (à la suite de cet abandon, elle recherchera toujours un père, par l’intermédiaire de ses maris et amants)[3].

Sa mère partie chercher du travail à Chicago, Harlean demeure auprès de ses grands-parents, qui prennent son éducation en main. La jeune fille, qui a désormais un beau-père, Marino Bello[4], un charmeur sicilien volage, continue son apprentissage à Kansas City, sous la férule de son grand-père. En 1926, sa mère est de retour et s’installe avec son nouveau mari. C’est maintenant Marino qui s’occupe de l’éducation d’Harlean, lui apprenant notamment à danser le tango et la valse. Mais elle quitte cette drôle de famille recomposée en septembre 1926 pour devenir pensionnaire à Lake Forest, dans l’Illinois. D’après Jean Harlow, le livre d’Irving Shulman, Harlean écrit à sa famille disant ne pas y être heureuse, voulant rentrer à la maison et se plaignant que son père ne lui a écrit qu’une seule fois sur une feuille arrachée à son carnet de rendez-vous.

Sa famille l’« étouffe », sa mère est en effet extrêmement religieuse, a une telle emprise sur elle qu’elle décide de se marier, à seize ans seulement, pour se libérer, avec Charles F. Mac Grew, « un jeune fils de banquier âgé de 21 ans, qu’elle rencontra dans un bal » sans prévenir sa famille (personne même)[2]. Seulement, la mère de Harlean sépare les deux amoureux et elle revient à la maison.

Ayant interrompu ses études, rêvassant sans cesse en se promenant en ville, elle fréquente des restaurants et des cinémas. Elle n’a jamais pris de cours de comédie, mais elle sent qu’elle possède un certain sex-appeal lorsqu’elle marche notamment dans la rue, toutes les têtes se retournent. Elle songe à faire de la figuration. Harlean change son nom en Jean et utilise le nom de famille de sa mère, Harlow. Elle passe quelques auditions, et son physique hors du commun lui permet de trouver très rapidement des rôles. Elle joue pour des comédies de Christiy, de Hal Roach, puis dans Monan of the Marines, avec Richard Dix. Elle décroche aussi un petit rôle dans The Saturday Night Kid.

Elle fait quelques apparitions dans plusieurs films des Laurel et Hardy[5], dont Son Altesse royale, où elle sort d’un taxi et Laurel coince sa robe dans la portière en la fermant (elle s’en va vêtue juste d’une chemise noire). Ce sont Laurel et Hardy qui font découvrir Jean à un certain Arthur Landau cherchant une actrice pour Howard Hughes (qui en a besoin d’urgence pour son film à venir, car la voix de l’actrice principale ne convient pas). Landau discute avec le duo sur les voix des acteurs, et Laurel lui explique qu’il préfère les voix rauques comme « celle de la petite, là bas par exemple. » Landau regarde dans la direction que Laurel lui indique et aperçoit Jean. Landau est fasciné par cette jeune fille de 19 ans et lui fait passer un bout d’essai[6].

Elle est alors remarquée, avec ses cheveux blond platine, par Howard Hughes, qui cherche une actrice pour remplacer Greta Nissen, une actrice de muet à l’accent suédois trop prononcé, pour le film Les Anges de l’enfer. En effet, le cinéma parlant prend la place du cinéma muet, ainsi, beaucoup d’actrices et d’acteurs tombent dans l’oubli du jour au lendemain à cause de leur voix qui ne plaisent pas aux réalisateurs ou qui ne conviennent pas pour les rôles. Du coup beaucoup d’actrices inexpérimentées, comme Jean tentent leur chance. Les critiques sur son jeu ne sont pas bonnes dans ce film d’aviation qui se déroule pendant la première guerre mondiale, mais on ne tarit pas d’éloges sur sa plastique. Un chroniqueur du magazine Variety écrit :

« Le degré de talent manifesté par Jean Harlow n’a guère d’importance, les garçons ne manqueront pas de mener grand tapage à propos de cette fille qui est la créature la plus sensuelle apparue à l’écran depuis un certain temps. Elle jouera toujours le même rôle, mais il n’est personne qui, possédant ce qu’elle possède, soit jamais mort de faim ! »

Le film est un triomphe et Jean Harlow devient une star. Elle possède un contrat avec la maison de production Caddo, celle d’Howard Hughes et reçoit 250 dollars par semaine de tournage[7]. La première a lieu en juin 1930, au Grauman’s Chinese Theatre. Jean, souriante est cramponnée aux bras de Hughes. Elle répond aux questions des journalistes avec humour[8].

Q : « Certaines critiques disent que vous n’êtes pas une véritable actrice. »
JH : « Quand on plaît au public, on n’a pas besoin d’être une actrice. »
Q : « Selon vous, pourquoi le public vous aime-t-il ? »
JH : « Les hommes m’aiment parce que je ne porte pas de soutien-gorge. Les femmes m’aiment parce que je n’ai pas l’air d’une fille qui leur volera leurs maris. Enfin, pas pour longtemps. »
Q : « En voleriez-vous un ? »
JH : « Ne croyez-vous pas que ce serait voler quelque chose dans un magasin d’occasion ? »
Q : « Miss Harlow, portez-vous un soutien-gorge aujourd’hui ? »
JH : « Voila une question de myope ! »

Elle obtient son premier rôle à la MGM dans Tribunal secret, avec Wallace Beery et Clark Gable. Elle tourne ensuite L’Ennemi public, puis enchaîne avec L’Homme de fer (Iron Man, 1931) auprès de Lew Ayres. Les critiques sont une fois de plus mauvaises. Variety écrit : « On ne peut pas qualifier Jean Harlow de bonne comédienne. Elle se montre tristement suffisante, mais contribuera probablement au succès du film auprès du public masculin, grâce à la profondeur de ses décolletés et à la minceur de ses parures. » Le journal renchérit lors de la sortie de Tribunal secret : « Miss Harlow devrait faire quelque chose en ce qui concerne sa voix[7]… »

Cependant, Jean Harlow est très aimée du public, les hommes sont amoureux d’elle quand ils la voient à l’écran et les femmes copient son look, la Fox l’engage pour jouer dans Goldie, la Columbia pour Three Wise Girls et La Blonde Platine. Elle devient une des actrices les mieux payées ; entre 1 500 et 1 750 dollars par semaine puis elle atteindra les 7 000 dollars par semaine, une fortune à l’époque[7].

Mais le désastre de sa vie privée contraste avec le triomphe de sa carrière. Elle cherche à s’éloigner de sa famille qui la harcèle. En réalité, Jean n’a jamais vu voulu être célèbre, c’est sa mère qui souhaitait entrer dans le show business et obtiendra cela par l’intermédiaire de sa fille. De plus, les médecins annoncent à Jean qu’elle est stérile[9].

Mais surtout, Jean va devoir faire face à un événement terrible. En 1931, elle fait la rencontre de Paul Bern (de vingt ans son aîné), le numéro trois de la MGM. Il avait la réputation d’être un gentleman.

En juin 1932, elle l’épouse. Lors du soir de leur nuit de noces, Jean, couverte de bleus, de morsures, en pleurs, hystérique, se réfugie chez son impresario, Arthur Landau et sa femme Beatrice[10]. Quelques jours plus tard, un matin, on découvre Bern mort, qui s’est suicidé d’une balle dans la tête, avec une courte lettre d’adieu dédiée à Jean : « Dearest Dear, unfortunately this is the only way to make good the frightful wrong I have done you and to wipe out my abject humiliation. I love you. Paul You understand that last night was only a comedy[11]. »

On comprit longtemps après la signification de ses mots. En réalité, Paul Bern était affublé d’un sexe d’enfant et impuissant et pensait que seule Jean Harlow, la nouvelle icône du sexe, pouvait faire de lui un homme. Mais Jean n’avait connu qu’un seul homme avant lui et, innocemment, elle se mit à rire. Cette réaction enfantine mit Bern dans une rage folle, ayant honte et se mit à frapper Jean Harlow, dans les reins notamment, et ce geste sera responsable de la maladie qui va l’emporter dans quelques années[12]

Dans le livre de Shulman, Jean Harlow, on découvre que les Landau avaient tout fait pour sauver le couple, Arthur discutant avec Paul pour découvrir son terrible secret, que seuls Jean, Arthur et sa femme connaissaient désormais. Bern confesse à Landau qu’il était vraiment désolé de ce qu’il avait fait à Jean qui souhaite le divorce. Arthur la pousse à reparler à Bern. Le 4 septembre, le couple rentre à leur maison. Ils se disputent, mais au moment du coucher, Jean et Paul se réconcilient, se montrant tout deux amicaux. Après que Jean tapota un oreiller pour Paul, celui-ci mit un faux phallus énorme autour de sa taille et commença à faire le pitre, « dansant, faisant la roue » et Jean se mit à rire. Ils s’endorment finalement, « enlacés ». Le couple semble avoir décidé de surmonter ce problème. Mais quelques heures plus tard, à l’aube, Paul se suicide, nu dans la salle de bain. On peut penser que le mot « comédie » renvoie à la petite danse de Bern, avec le phallus artificiel…

Ce suicide défraya la chronique et Louis B. Mayer, fit porter la responsabilité de cette tragédie à Jean. D’ailleurs, en 1935, quand elle jouera dans Imprudente Jeunesse, Mayer fera réécrire le scénario de cette comédie musicale pour l’humilier : Jean interprète en effet une actrice dont le mari venait de se suicider. C’était une façon de faire croire que si Paul Bern s’était suicidé, c’était en réalité moralement un meurtre[13]. Cependant, Mayer pouvait aussi se montrer doux, dans Jean Harlow de Irving Shulman on peut lire à la page 143 : « Ayant l’âge d’être le père de Jean, il s’efforcerait de la consoler et prendrait les dispositions voulues pour les funérailles de son mari. » (lorsque Mayer apprit la tragédie). De plus, lorsqu’elle sortit avec Bugsy Siegel, une des figures de la mafia new-yorkaise, Mayer estima qu’elle était véritablement une prostituée, « LA » bête noire des lignes de vertu.

La police quant à elle, posa quelques questions à Jean. Une des déclarations qui lui étaient été ainsi attribuées fut si maladroite que l’actrice fut soumise à un interrogatoire qui dura des heures, les enquêteurs se refusant à croire que quelqu’un pût faire montre d’une telle candeur dans la vie réelle. Selon l’auteur de l’article, elle aurait dit : « Paul parlait souvent du suicide de maniére générale, mais il ne m’a jamais laissé entendre qu’il envisageait lui-même un acte pareil. Je ne vois rien dans notre vie qui ait pu lui faire commettre cet acte. » Jean ne devait en aucun cas parler du réel motif du suicide de Bern, Mayer ne voulait pas que l’on sache « qu’un pédéraste avait été employé au studio. » Il demande aux autres dirigeants de la MGM de se taire : « Quand vous parlerez aux journalistes ou à qui que ce soit, ne dites rien. Contentez vous de pleurer. Vos familles aussi. De cette façon, vous ne direz pas d’imbécillités[14]. »

La Belle de Saigon, une comédie, sort peu de temps après et le jeu de Harlow est pour la première fois complimenté. L’année suivante, elle tourne avec Clark Gable Dans tes bras. Là encore, on salue la performance de Harlow. Elle est au sommet de sa carrière. George Cukor la dirige dans Les Invités De Huit Heures. Elle se montre heureuse de tourner dans ce film, d’autant plus qu’elle tombe amoureuse d’un caméraman, Harold Rosson. Quelques semaines après leur rencontre, ils se marient dans le plus grand secret. Seulement le bonheur est de courte durée, elle est opérée d’un appendicite aiguë et … divorce une nouvelle fois[14]. Elle tourne La Belle du Missouri. En 1935 elle joue dans Imprudente Jeunesse , avec William Powell. Ils tombent amoureux, Powell aime son côté naturel et candide, Jean se sent rassurée avec cet homme grand et fort. Powell sentira tout de suite qu’elle recherchait un père, et ayant compris ce besoin avait attribué un surnom à leur couple : « Baby et Popy »[15]. Le film est un échec commercial.

Elle tourne ensuite dans Une fine mouche avec Spencer Tracy qui a beaucoup de succès. Dans ce film on fit teindre Jean en un blond moins claire. Ses rôles, toujours à mi-chemin entre le comique et le tragique lui permettent d’exprimer les facettes de son talent. Jean devient en effet une comédienne reconnue, même si son physique est son plus grand atout. Tout semble sourire pour Jean, qui a réussi à écarter de sa vie sa mère et son beau-père, et surtout elle file le parfait amour avec William Powell. Seulement, la fin est proche pour Jean, qui meurt en 1937.

Jean Harlow a surtout marqué l’histoire pour avoir été la première à arborer une coiffure blond platine au cinéma. En effet, ses cheveux d’un blond presque blanc (un caractère qui semblait lié à la blancheur exceptionnelle de sa peau, très sensible aux brûlures du soleil) étaient absolument naturels et devaient la faire remarquer d’Arthur Landau, le célèbre impresario qui la lança véritablement avec le film Hell’s Angels (Les Anges de l’enfer, 1930) d’Howard Hughes et l’accompagna durant sa courte carrière de star. Elle n’avait donc pas besoin de se teindre les cheveux comme certains l’ont affirmé. Elle doit également son look légendaire à Max Factor qui lui imagine un maquillage sombre et graphique, idéal pour le cinéma en noir et blanc. Mais elle doit également son succès à son jeu très sensuel qui lui vaut son surnom de « bombe platine ».

À l’époque, l’emploi d’une actrice blonde pour jouer des rôles à connotation sensuelle constitue une rupture radicale avec les habitudes des studios qui confiaient généralement aux brunes le soin de jouer les « bombes sexuelles » à l’écran. Jean Harlow fut la première actrice blonde à jouer les « femmes fatales ». C’est à partir des personnages qu’elle incarna durant sa courte carrière qu’est né le mythe érotique moderne — le culte — de la femme blonde dont Marilyn Monroe deviendra l’archétype ; mais Marilyn ne deviendra blond clair qu’en 1946 et c’est d’ailleurs ce nouveau look qui l’aidera à percer. Elle devint blond platine en 1960 lors du film Le Milliardaire. La brune Lana Turner adoptera le blond en 1938 pour un rôle dans un film avec Clark Gable, film qu’elle ne tournera finalement pas.

Jean Harlow suscita une mode des cheveux blond platine chez les jeunes américaines, qui décolorèrent leurs cheveux avec du peroxyde vendu dans les pharmacies. C’est surtout la première fois que le cinéma est à l’origine d’une mode chez les jeunes spectatrices. Sa notoriété rapide et spectaculaire lui vaut d’être la première actrice de cinéma à faire la couverture du magazine Life en mai 1937, un mois avant sa disparition.

L’American Film Institute a classé Jean Harlow à la 22e place des « légendes hollywoodiennes du XXe siècle ».

En 1936, elle tourne trois films. Sa femme et sa secrétaire de Clarence Brown, avec Clark Gable, et Suzy avec Cary Grant. Ces deux films sont des échecs au box office. Le public trouvait que Jean était employée dans des rôles qui ne lui convenaient pas. En revanche, Une fine mouche, avec William Powell et Myrna Loy, est un succès[15].

Jean Harlow est morte de ne pas s’être soignée[16]. Le 4 janvier 1937, Jean est sur le point de terminer Valet de coeur. Elle tombe malade, contracte la grippe et doit rester au lit jusqu’à la fin du mois de mars[17]. Peu après les premiers symptômes de la maladie qui va l’emporter apparaissent. Elle refuse de se soigner malgré les conseils des médecins. Elle souffre horriblement, les médecins doivent lui arracher les dents infectées qui la font souffrir[17]. Elle doit également se reposer pendant une longue période, mais doit commencer le tournage de ce qui sera son dernier film, Saratoga, avec Clark Gable.

L’infection rénale dont elle souffre maintenant provoque des ravages de plus en plus importants sur sa santé. La douleur est telle qu’elle doit s’absenter du plateau toutes les dix minutes[17]. Un soir, elle s’évanouit dans les bras de Clark Gable [17]. Cette fois, elle accepte de se faire soigner par les médecins. Mais sa mère, qui depuis longtemps exerce une tutelle tyrannique, empreinte de fanatisme religieux, refuse de lui prodiguer les soins nécessaires. Selon elle, le recours aux médicaments est un véritable péché, seules de longues prières peuvent sauver Jean. Clark Gable, tente de la voir, mais Mama Jean l’empêcha d’entrer et lui explique qu’elle s’occupe d’elle grâce à la Science Scientists, qu’elle guérira (et que Gable devrait se convertir à cette science) Ce dernier, inquiet, rapporte les dires à Landau, qui se rend compte de la gravité de la situation, et convainc Mama Jean de faire venir au un moins médecin, compromis qu’elle accepte, tant qu’elle reste aux côtés de sa fille. Elle autorise même une piqûre par une des infirmières, destinée à soulager les souffrances de sa fille. (source: Harlow, Irving Shulman, pages 313, 315 et 316) Elle ne laisse entrer quiconque dans la chambre de sa fille pendant que les seules personnes s’occupant de Jean ( Landau et le personnel médical) tentent de la convaincre de l’emmener à l’hôpital tout de suite, ces soins là n’étant pas suffisants. Ses médecins ont même l’idée de montrer à la mère des pages de Science and Health (le mouvement religieux dont elle est adepte) car il permettrait d’espérer que l’on pourrait sur ce point lui faire entendre raison : « Il est préférable que les Christian Scientists abandonnent la chirurgie, la réparation des os brisés et les dislocations au mains d’un chirurgien, le guérisseur spirituel se confinant à la restauration de l’esprit[18]. »

Finalement, Arthur Landau et les médecins l’enlèvent de force, pour la faire hospitaliser[8]. Malheureusement, il est trop tard et le 7 juin 1937, à 11 h 37, Jean Harlow décède, malgré des soins de qualité, d’une crise d’urémie[19]: « Jean subit deux transfusions mais vers neuf heures du matin, médecins et soignantes constatèrent que sa respiration était oppressée et faible, le souffle ténu qui sont les signes avant-coureurs de la fin. Des spasmes convulsifs indiquaient un œdème cérébral galopant. On fit à Jean injection d’adrénaline par voie intraveineuse pour l’aider à respirer mais elle ne sortait du coma que quelques instants chaque fois. Tentative désespérée pour sauver l’actrice, on fit venir une équipe de réanimation de la caserne des pompiers de Los Angeles. Sous la direction du capitaine Warren Blake, deux pompiers la placèrent sous une tente à oxygène et lui appliquèrent un masque sur le visage. » Page 324, le capitaine déclara : « Immédiatement, il nous est apparu qu’il n’existait pas d’espoir de la ressusciter. […] Nous avons installé quatre bouteilles d’oxygène, reliées à un masque fixé sur son visage et nous avons commencé de lui insuffler de l’oxygène dans les poumons. Sa mère lui parlait et la secouait doucement pour essayer de la réveiller. Elle disait des paroles incohérentes. William Powell s’est avancé pour lui dire quelque chose mais il n’a pas pu. Il a craqué et a reculé. […] Miss Harlow a été déclarée morte à 11 h 37. Nous avons continué les insufflations d’oxygène jusqu’à 11 h 40. ». Pour parvenir à boucler le tournage, on fait appel à une doublure, filmée de dos[18],[20]. « Ce fut Alice Faye- également blonde et nantie de formes opulentes- qui remplaça Jean Harlow. ».

Quand on annonça sa mort, William Powell eut un sanglot et quitta le hall, la mère de Jean fit une crise de nerfs et on lui administra des calmants, les chauffeurs de Jean pleuraient, leur visage pressé contre le mur. Landau et un des médecins descendirent l’escalier et furent conduits dans un petit bureau par une infirmière, qui perdant son calme professionnel, joignit ses larmes aux leurs[19].

Ses obsèques resteront parmi les plus grandioses de l’histoire du cinéma. Sa dépouille est placée dans un grand sarcophage drapé de velours noir[18]. Elle n’avait que 26 ans. Sa mère dit : « Jamais elle n’a dit une méchanceté à propos de quelqu’un. Elle était toujours gaie, elle cherchait toujours à faire plaisir à chacun[21]. » Son père a assisté à l’enterrement[22]. La mère de Jean ne se sentira jamais responsable de la mort de sa fille et inaugurera un musée sur Jean. William Powell regrettera de ne pas l’avoir épousée, de ne pas l’avoir délivrée vraiment de l’éducation ultra religieuse de sa mère[13].

Le Time écrira : « Elle fut la première incarnation américaine du sex appeal[18]. »

Louis B. Mayer dira : « Elle était la fille la plus belle et la plus gentille que j’ai connu[23]. »

Clark Gable fut trop accablé par le chagrin pour faire des commentaires[24].

Dans le New York Herald Tribune, Marguerite Tazeleaar écrira : « Le dernier film de Jean Harlow, dont la diffusion a débuté hier au Capitol, m’a laissé une impression de profonde tristesse. En partie parce que je garde le souvenir de cette actrice jeune et douée qui est morte prématurément, mais aussi parce que dans ce film, on pressent sa fin prochaine. D’un bout à l’autre, elle apparait malade et tente avec courage d’apporter dans son jeu un peu de vigueur et de sentiment. Saratoga constitue en quelque sorte l’adieu d’une jolie jeune femme et d’une actrice douée. Jean Harlow domine ce film, qui est à l’image de son drame intérieur[18]. »

La mort de Jean suscita beaucoup de rumeurs : Jean serait morte à cause d’un régime trop draconien, ou d’un mélange d’alcool et de stupéfiants, ou d’un cancer provoqué par le liquide, la cire et le rembourrage sous-épidermique qu’elle aurait utilisé pour avoir une grosse poitrine, d’autres parlèrent de la syphilis, ou encore que ce sont les soi-disantes teintures qui ont empoisonné son cerveau[25]… Elle repose au cimetière de Forest Lawn à Hollywood[25].

  • Jean Harlow fut la maîtresse de Bugsy Siegel, un gangster américain et l’inventeur supposé du jeu à Las Vegas et fut la marraine de la fille de Siegel prénommée Millicent. Elle fut aussi la maîtresse amante d’un autre malfrat, Abner Zwillmann, qui lui permit de tourner des films avec la Columbia, en échange du remboursement d’un prêt accordé par Zwillmann à Harry Cohn, le patron du studio à l’époque.
  • Paul Bern, producteur à la MGM et second mari de Jean Harlow, fut retrouvé mort dans la chambre de sa femme située dans leur maison de Easton Drive, à Benedict Canyon. Il était nu, et couvert du parfum de son épouse. On affirma plus tard que Bern fut assassiné par une maîtresse éconduite qui voulut se venger après leur rupture.
  • Enfant, Marilyn Monroefit de Jean Harlow l’un de ses modèles. Un studio envisagea en 1962 de tourner une biographie de l’actrice et pressentit Marilyn pour tenir le rôle, mais ce projet ne vit jamais le jour. Il existe d’ailleurs de nombreuses similitudes entre la vie de Marilyn et de celle de Jean :
    • Marilyn n’a jamais connu son père, le père de Jean s’est peu occupé d’elle. Elles souffrirent toutes les deux de cette carence affective et cherchèrent toutes les deux un père.
    • Bien que Marilyn était en réalité châtain, dans la petite enfance elle avait des cheveux platine, comme son idole. Marilyn déclara en 1960, lors d’une interview par George Belmont qu’elle avait les cheveux blonds platine, alors on l’appelait « Tête d’étoupe » et qu’elle avait horreur de ça, qu’elle rêvait d’avoir des cheveux blond doré… jusqu’au jour où elle vit Jean, avec des cheveux blond platine comme les siens[26]. Jean Harlow n’aimait pas la couleur de ses cheveux, elle aurait dit un jour qu’elle aurait donné n’importe quoi pour être brune ou rousse[13].
    • Marilyn arrêta ses études et se maria pour la première fois au même âge que Jean, à seize ans. Elles totalisent toutes les deux trois mariages, dont leur premier,  » hors show biz « , quand elles n’étaient pas encore célèbres.
    • Toutes deux n’arrivaient pas à être mère, Jean était stérile et Marilyn n’arrivait pas à mener à terme ses grossesses.
    • Toutes les deux choquèrent leurs contemporains par leur tenues provocantes et ne portèrent pas de sous-vêtements sous leur robe.
    • L’acteur Ben Lyon tourna avec Jean dans Les Anges de l’enfer en 1930, le premier film où Jean était la vedette. C’est également lui qui fit passer le premier bout d’essai à Marilyn, en 1946.
    • Toutes les deux furent invitées à l’anniversaire d’un président (John Fitzgerald Kennedy pour Marilyn, Franklin Delano Rooseveltpour Jean) en abandonnant un tournage et se le virent reprocher.
    • Clark Gable fut leur dernier partenaire (Les Désaxés en 1961 pour Monroe, Saratogapour Jean).
    • Le 7 juin 1937, Harlow mourrait, le 7 juin 1962, Marilyn était renvoyée par la Fox.
    • Elles moururent toutes les deux très jeunes, dans des circonstances douteuses, ne pouvant terminer le tournage de leur dernier film.
    • À la mort de Marilyn, chaque semaine, son ex-mari, Joe DiMaggio, faisait fleurir sa tombe pendant des années, comme le fit avant lui William Powellpour Jean Harlow.
    • Elles utilisèrent toutes les deux le nom de leur mère comme nom de scène : Jean Harlow étant le prénom et le nom de sa mère, Monroe le nom de jeune fille de sa mère, Gladys.
    • Elles furent toutes les deux élevées dans la Science Chrétienne.
    • Comme Jean Harlow, et bien qu’elle soit célèbre, Marilyn fit la grève pour obtenir une révision financière de ses contrats avec les studios.
    • Elles tournèrent toutes les deux avec Cary Grant et William Powell et furent dirigées par George Cukor.
    • Toutes les deux eurent une santé assez fragile.
    • Howard Hughes aida beaucoup Jean pour sa carrière, selon certains, il aurait vu Marilyn dans un magazine, alors mannequin, dans les années 40, et aurait voulu l’engager.

Jean décéda à l’âge de 26 ans, Marilyn naquit en 1926. Marilyn posa en décembre 1958 pour Richard Avedon dans la peau de différentes actrices dont Jean… En 1962, Marilyn devait l’interpréter et rencontrer la mère de Jean (ce qui ne se fera jamais à cause du décès de Marilyn). Marilyn avait dit, au sujet de ce film biographique, qu’elle espérait qu’une fois qu’elle serait partie, on ne lui ferait pas la même chose. (sources : Marilyn Monroe derrière le miroir, d’Olivier Stauffer, pages 250 et 252 )

  • Jean Harlow est mentionnée dans la célèbre chanson de Madonna, Vogue (1990).

Jean Harlow

janis JOPLIN

Janis Lyn Joplin est une chanteuse américaine née le 19 janvier 1943, à Port Arthur, ville portuaire du Texas. Artiste rebelle, celle qui était surnommée la « Mama cosmique » est morte d’une surdose d’héroïne, le 4 octobre 1970, à Los Angeles.

Janis Joplin nait le 19 janvier 1943, à l’hôpital St. Mary[1] de Port Arthur, au Texas. Fille de Seth Joplin, employé chez Texaco, elle a un jeune frère, Michel, et une jeune sœur, Laura. Elle grandit en écoutant des musiciens de blues comme Bessie Smith, Odetta et Big Mama Thornton[2], et chante à la chorale locale. À l’école secondaire Thomas Jefferson, elle s’absente souvent des cours. Plutôt attirée par la peinture initialement, c’est à l’école secondaire qu’elle commence à chanter du blues et du folk avec des amis. Joplin entre à l’Université du Texas à Austin en 1960, où elle n’obtiendra jamais de diplôme. Durant ce bref passage à l’université, elle fut élue « le garçon le plus laid » du campus[3]. Elle en fut extrêmement humiliée et en garda un vif et douloureux souvenir. Elle n’eut de cesse, depuis cet épisode, de vouloir prouver son talent. Elle revint dans cette université quelques années plus tard, pendant une réunion des anciens étudiants, alors qu’elle était au sommet de sa gloire, pour affirmer sa réussite à ses anciens camarades persifleurs. Cultivant un comportement rebelle, « libérée », Joplin se trouve un style à partir de ses idoles féminines du blues, ainsi que dans la Beat Generation. Elle quitte le Texas en stop pour San Francisco en 1963. Elle chante le soir même de son arrivée, profitant d’une séance de open-music au Coffee and Confusion, puis se produit dans les bars à musique de la ville[4].

Sa consommation de drogue augmente : elle est accro au speed et consomme occasionnellement de l’héroïne, entre autres. Elle boit aussi énormément : sa boisson favorite est le Southern Comfort, une liqueur de Louisiane à base de whisky bourbon et de pêches.

Comme beaucoup de chanteuses de cette époque, l’attitude agressive de Janis en public est à l’opposé de sa vraie personnalité. Le livre Love, Janis, écrit par sa sœur, révèle que dans sa vie privée, Joplin était une femme très rationnelle, timide, sensible, et très dévouée à sa famille. Néanmoins, flambeuse fameuse, elle eut de nombreuses relations d’un soir, notamment avec, parmi les plus illustres, Jimi Hendrix, Leonard Cohen (qui a écrit en son honneur la chanson Chelsea Hotel No.2), Country Joe McDonald, Kris Kristofferson (dont elle popularisera la chanson Me and Bobby McGee) et même, de passage à Londres, avec Eric Clapton, sans compter quantité de jeunes filles volages[5].

Janis Joplin déménage de nouveau à San Francisco en 1966, où, grâce à sa voix éraillée très blues, elle rejoint Big Brother and The Holding Company, un groupe montant, surtout populaire auprès de la communauté hippie. En juin 1966, Janis Joplin fait sa première apparition en public avec Big Brother and the Holding Company au Avalon Ballroom[6]. Le groupe signe un contrat avec le label indépendant Mainstream Records et enregistre un album auquel ils donnent leur nom en 1967. Cependant, le manque de succès de leurs premiers singles conduit l’album à rester peu vendu.

Le premier grand succès du groupe a lieu au festival pop de Monterey, en juin 1967, où ils jouent notamment une version de Ball and Chain de Big Mama Thornton, avec une performance vocale exceptionnelle de Janis. Le documentaire de D.A. Pennebaker Monterey Pop montre Cass Elliot, co-chanteuse du quartet pop The Mamas & The Papas, parmi la foule, disant « Wow, that’s really heavy » (« Wow, c’est hallucinant »). Cette performance, ainsi que leur album de 1968 Cheap Thrills, caractérisé par des morceaux remplis d’émotions, ont fait de Janis Joplin une des stars incontournables de la musique américaine de la fin des années 1960.

Après s’être séparée de Big Brother tout en conservant son guitariste, Sam Andrew, elle forme un nouveau groupe pour l’accompagner, le Kozmic Blues Band, et enregistre l’album I Got Dem Ol’ Kozmic Blues Again Mama ! (1969). La même année, elle participe au célèbre festival de Woodstock, mais elle interdit de filmer sa prestation. Le groupe se sépare rapidement, et Joplin forme le Full Tilt Boogie Band. Ils enregistrent l’album Pearl, titré de son surnom, qui sort après sa mort. Il devient l’album le plus vendu de sa courte carrière, grâce aux tubes Move Over et Me and Bobby McGee et au morceau a cappella Mercedes-Benz, commentaire social ironique, écrit par elle-même et Michael McClure.

Du 28 juin au 4 juillet 1970, Janis et le Full Tilt Boogie Band rejoignent la tournée du Festival Express Train Tour, à travers le Canada, partageant la scène avec The Grateful Dead, Delaney & Bonnie, Rick Danko, Buddy Guy, The Band, Eric Andersen et Ian & Sylvia, notamment à Toronto, Winnipeg et Calgary. La vidéo de l’interprétation de la chanson Tell Mama, à Calgary, est devenue célèbre dans les années 80. Certains enregistrements des autres spectacles ont été repris sur l’album Janis In Concert sorti en 1972. Les images de ces concerts ont été incluses en 2003 sur le DVD du Festival Express.

Parmi ses dernières apparitions en public, on peut la voir à deux reprises dans l’émission télévisée The Dick Cavett Show le 25 juin et le 3 août 1970.

À l’automne 1970, elle enregistre l’album Pearl avec son nouveau Full Tilt Boogie Band et le producteur de Phil Ochs et des Doors, Paul A. Rothchild. Le lendemain même de l’enregistrement de Me and Bobby McGee – qu’elle n’aura jamais entendu – le 4 octobre 1970, Janis Joplin est découverte morte d’une surdose d’héroïne[7] dans sa chambre d’hôtel[8], deux semaines après Hendrix (mort le 18 septembre), surdose probablement due à une héroïne trop pure. Ses derniers enregistrements complets sont Mercedes-Benz ainsi qu’un chant pour l’anniversaire de John Lennon le 9 octobre 1970 ; Lennon racontera plus tard, à l’animateur Dick Cavett, que l’enregistrement n’est arrivé chez lui à New York qu’après la mort de Janis.

Elle est incinérée au cimetière Westwood Village Memorial Park à Westwood, un quartier de Los Angeles, en Californie, et ses cendres sont dispersées du haut d’un avion dans l’océan Pacifique. Quinze jours plus tard, conformément à ses dernières volontés (elle avait laissé un chèque de 2 500 dollars à cet effet), une immense fête rassemble ses amis. Sur le faire-part, on pouvait lire « Drinks are on Pearl » (Les boissons sont offertes par Pearl).

L’album Pearl, sorti six semaines après sa mort, contient une version instrumentale de Buried Alive In The Blues, Joplin étant morte avant d’enregistrer la voix. Mimi Fariña écrit une chanson sur sa mort In the Quiet Morning (For Janis Joplin), interprétée par Joan Baez. Peu reconnue par sa ville natale de son vivant, Janis Joplin est célébrée plus tard : en 1988, sa vie et son œuvre sont récompensées à Port Arthur, où un musée à son nom comporte notamment une sculpture en bronze de Douglas Clark. Contrairement à ce qui a été souvent dit et écrit, le film The Rose, sorti en 1979, s’inspire très peu de la vie de Janis Joplin.

Janis Joplin, qui se faisait appeler Pearl à cause de son boa rose et des colifichets tape-à-l’œil, témoignait une admiration inconditionnelle pour Bessie Smith, l’impératrice du blues. D’ailleurs, Janis paya elle-même l’inscription sur la tombe jusque là anonyme de la chanteuse : « La plus grande chanteuse de blues au monde ne cessera jamais de chanter – Bessie Smith 1894-1937 ».

Janis a marqué les esprits grâce à sa voix très maîtrisée, puissante et nuancée, avec une tessiture assez étendue et un timbre de voix particulièrement rocailleux, ce qui diffère notablement des styles folk et jazz assez communs chez beaucoup d’artistes blancs de l’époque, ainsi que par ses thèmes lyriques tournant autour de la souffrance et de la perte.

Pour beaucoup, elle personnifia le Flower Power des Sixties, où le son de San Francisco, son style de vie et ses accoutrements bizarres (pour l’époque) révolutionnèrent les États-Unis. Beaucoup de fans de Janis se rappellent son apparition au Dick Cavett show, quelques mois avant sa mort, devant un Dick Cavett manifestement ébloui.

Elle a bouleversé le monde du rock, jusque là dominé par les hommes, en imposant une façon rageuse et déglinguée de s’exprimer au féminin.

On la compare souvent à Jimi Hendrix, Jim Morrison (les sacrifiés du Summer of love) et Brian Jones, car ils sont tous les quatre morts à vingt-sept ans après une courte vie, mais une fulgurante carrière, sanctifiant à jamais l’existence d’un Club des 27.

Discographie

Discographie posthume

  • 1971 : Pearl
  • 1972 : Joplin in Concert
  • 1973 : Janis Joplin’s Greatest Hits
  • 1974 : Early Performances
  • 1974 : Soundtrack From Janis Movie
  • 1975 : Janis
  • 1982 : Farewell Song
  • 1984 : Cheaper Thrills
  • 1993 : Joplin(CD set)
  • 1995 : 18 Essential Songs
  • 1997 : Absolute Janis
  • 1997 : Anthology
  • 1998 : Live at Winterland ’68
  • 1999 : Rare Pearls (Box of Pearls 05)
  • 2001 : Love, Janis
  • 2008 : Joplin in Concert

TONY CURTIS

Tony Curtis, de son vrai nom Bernard Schwartz, est un acteur et producteur américain, né le 3 juin 1925 dans le Bronx, à New York (États-Unis), et mort le 29 septembre 2010[1] à son domicile[2] à Henderson[3],[4], dans le Nevada. Il fut marié à l’actrice Janet Leigh, mère de sa fille Jamie Lee Curtis, elle-même comédienne.

Acteur incontournable des années 1950 et 1960, il est entré dans la légende du cinéma grâce à ses rôles dans Le Grand Chantage, Les Vikings, Spartacus et surtout Certains l’aiment chaud. Habitué aux rôles de playboy dans des comédies légères, il a su toutefois montrer qu’il était capable d’assurer un registre dramatique, notamment dans L’Étrangleur de Boston. Il est également connu pour sa participation à la série télévisée Amicalement Vôtre avec Roger Moore.

Retiré du cinéma, il s’adonnait principalement depuis les années 1980 à la peinture et à la photographie.

Bernard Schwartz est né le 3 juin 1925, à New York, dans le quartier pauvre du Bronx, fils aîné d’Emanuel et Helen Schwartz, émigrés juifs hongrois. Il vit dans la misère, dans la boutique de tailleur de son père en compagnie de ses deux frères cadets [Julius (1929-1938) et Robert (1940-1992)], auprès d’une mère schizophrène et dure : « Quand j’étais enfant, maman me battait et fut très agressive et hostile ». Le plus jeune de ses frères, Robert est placé en institution psychiatrique, en conséquence du comportement de sa mère. Le puîné, Julius, est heurté et tué par un camion lorsque Tony a treize ans. Tony Curtis est d’ailleurs profondément marqué par cet accident, son frère étant son meilleur – et peut-être son seul – ami. Il passe beaucoup de temps dans la rue, y fait de mauvaises fréquentations et finit par se faire arrêter et placer en centre de redressement. C’est là qu’il découvre le théâtre et le cinéma, et son envie de vouloir y briller.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est dans la Marine, à bord du ravitailleur de sous-marin USS Proteus (AS-19) (en). Il assiste à la capitulation du Japon dans la baie de Tokyo, le 2 septembre 1945. Vétéran, on lui octroie une bourse qui lui permet de s’inscrire dans un cours d’art dramatique à New York. C’est au cours d’une pièce de théâtre, Golden Boy, qu’il est repéré par un agent d’Universal, qui lui fait signer un contrat de sept ans. Il arrive à Hollywood en 1948, âgé de 23 ans. De son propre aveu, à cette époque, il est surtout intéressé par les filles et l’argent.

Il adopte très vite le nom de Anthony Curtis, puis de Tony Curtis, et tourne un certain nombre de séries B sans intérêt. Il obtient son premier rôle important auprès de James Stewart dans Winchester ’73 et la même année dans Le voleur de Tanger de Rudolph Maté où son physique athlétique et son visage bronzé lui permettent de jouer les personnages « orientaux », comme dans Houdini le grand magicien ou Le fils d’Ali Baba. Il rencontre et épouse l’actrice Janet Leigh le 4 juin 1951. Ils auront deux enfants : Kelly (1956) et Jamie (1958), toutes deux plus connues sous les noms de Kelly Curtis et de Jamie Lee Curtis.

Son premier grand film est Trapèze avec Burt Lancaster en 1956, qui reçoit plusieurs récompenses. Sa performance dramatique ne passe pas inaperçue. L’année suivante, il reforme avec Lancaster un duo pour un film charnière dans sa carrière, Le Grand Chantage (Sweet Smell of Success), qui le consacre véritablement à Hollywood.

La superstar Kirk Douglas, producteur et acteur principal du film Les Vikings l’engage, avec Janet Leigh, pour jouer Eric, l’esclave demi-frère et ennemi de Einar (interprété par Douglas). Cette fresque historique est un immense succès à travers le monde. Toujours avec sa femme, il tourne sous la direction de Blake Edwards Vacances à Paris, une comédie romantique légère qui le conforte dans les rôles de séducteur playboy. La Chaîne, de Stanley Kramer la même année est également un grand succès : il est nommé à l’Oscar du Meilleur Acteur sans toutefois le remporter.

Un autre maître de la comédie, Billy Wilder fait appel à lui et à Jack Lemmon pour donner la réplique à Marilyn Monroe dans un classique du cinéma Certains l’aiment chaud, film considéré par l’AFI comme la plus grande comédie de tous les temps. Associé avec sa femme dans une société de production, il produit et interprète Qui était donc cette dame ?. Insistant pour avoir un rôle dans la nouvelle superproduction de Kirk Douglas, ce dernier lui crée un rôle dans Spartacus, celui du poète Antoninus. Il apporte de la fraîcheur au film Deux têtes folles avec Audrey Hepburn et William Holden et, retrouvant Douglas et Lancaster, il participe au naufrage commercial du film Le Dernier de la liste de John Huston. Le 18 juillet 1962, il divorce de Janet Leigh.

Les films qui suivent ne marquent pas la mémoire des cinéphiles : Une Vierge sur canapé avec Natalie Wood ou La Grande Course autour du monde constituent toutefois des divertissements de qualité. Il donne la réplique à Jerry Lewis dans Boeing Boeing en 1965 et prête sa voix à Roman Polanski pour son Rosemary’s baby. Voulant réellement prouver qu’il est un acteur dramatique capable, et pas seulement un comique bon aux films commerciaux, il insiste pour jouer le rôle principal de L’Etrangleur de Boston. Appuyé par le réalisateur Richard Fleischer et par un cachet ridicule, il obtient le rôle et une nomination aux Golden Globes.

Dès lors, Tony Curtis se tourne vers la télévision. Son dernier grand rôle marquant au cinéma est celui de Chester Schofield dans Gonflés à bloc de Ken Annakin en 1969. Une seconde carrière s’ouvre alors à lui, avec autant de succès, grâce à la série Amicalement vôtre avec Roger Moore. En France, on se souvient autant de son personnage, que de sa voix française, doublée par Michel Roux. Il apparaît aussi dans les séries McCoy et Vega$ ainsi que dans le dernier épisode de la saison 5 (24-25) des Experts réalisé par Quentin Tarantino, où il fait une brève apparition.

Retiré du cinéma et de la télévision, Tony Curtis mène une carrière de peintre à partir des années 1980. Ses toiles valent à présent près de 25 000 dollars et sont exposées à la galerie Tony Vanderploeg à Carmel en Californie. Il possède son étoile sur le Walk of Fame à Hollywood et a été fait chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en France, en 1995.

En 2002, Tony Curtis reprit en tournée le rôle du millionnaire Osgood Fielding III dans Certains l’aiment chaud, une version révisée de la comédie musicale Sugar donnée à Broadway en 1972 et inspirée du film de Billy Wilder dans lequel ce rôle avait été interprété par Joe E. Brown.

Acteur populaire et internationalement connu, il n’a cependant jamais reçu de Golden Globe, ni d’Oscar.

Tony Curtis est décédé le 29 septembre 2010 à l’âge de 85 ans, suite à un malaise cardiaque.

Tony Curtis a été marié six fois, et père de six enfants[5] :

  • Sa première épouse, de loin la plus connue, était l’actrice Janet Leigh (1927-2004), avec qui il est resté marié onze ans, et qui lui donnera deux filles : Kelly Curtis (née en 1956) et Jamie Lee Curtis(née en 1958), toutes deux actrices ;
  • Christine Kaufmann(8 février 1963–1967), dont deux filles : Alexandra (née en 1964) et Allegra (née en 1966) ;
  • Leslie Allen (20 avril, 1968–1982), dont deux fils : Nicholas Curtis, (30 décembre 1971 – Provincetown, Massachusetts, 2 juillet 1994, d’une overdose), acteur, et Benjamin Curtis (1973) ;
  • Andrea Savio (1984–1992) ;
  • Lisa Deutsch (28 février 1993–1994) ;
  • Jill Vandenberg Curtis (6 novembre 1998-29 septembre 2010), sa veuve.

Filmographie partielle

Série télévisée

 

 

Janet LEIGH

Janet Leigh, née Jeanette Helen Morrison, (6 juillet 1927 à Merced (Californie)3 octobre 2004 à Beverly Hills), est une actrice américaine.

Après des études de musique et de psychologie, elle est repérée en 1947 par l’actrice Norma Shearer qui soumet son nom à la Metro-Goldwyn-Mayer pour le film L’Heure du pardon. Le succès du film lui ouvre les portes du cinéma, elle tourne avec les plus grands : Errol Flynn dans La Dynastie des Forsyte (1949), James Stewart dans L’Appât (1953), John Wayne dans Les espions s’amusent (1957) et est dirigée par Orson Welles dans La Soif du mal (1958).

Janet Leigh atteint son apogée en 1960, grâce au thriller Psychose, réalisé par Alfred Hitchcock. Quarante-cinq minutes à l’écran et la scène culte de la douche suffisent à lui rapporter un Golden Globe et une nomination à l’Oscar. Elle donne ensuite la réplique à Frank Sinatra dans Un crime dans la tête (1962) et Paul Newman dans Détective privé (1966). Elle se fait alors plus rare sur les écrans à partir des années 1970 et apparaît aux côtés de sa fille Jamie Lee Curtis dans les films fantastiques Fog (1978) et Halloween 20 ans après, il revient (1998).

Elle s’engage beaucoup pour des causes humanitaires. Elle est l’une des ambassadrices des Share Inc, une œuvre caritative d’Hollywood pour les handicapés mentaux.

Elle fut mariée à quatre reprises, et eut ses deux filles avec Tony Curtis, Jamie Lee et Kelly Curtis.

Janet Leigh naît le 6 juillet 1927 à Merced en Californie.

Son père est agent d’assurances à Stockton où elle passe la majeure partie de son enfance[1] et sa mère domestique[2]. Pour combattre sa timidité, elle prend des cours de chant et de danse. Elle entre alors dans le choeur d’une église presbytérienne[1]. Élève surdouée sautant des classes, vivant dans des appartements, et déménageant fréquemment, elle arrête l’école à l’âge de quinze ans[2], pour étudier la musique et rentrer finalement à l’université du Pacifique où elle fait de la psychologie.

En 1942, elle épouse John Carlyle mais annule le mariage avant 1945[1]. Elle reste brièvement célibataire et, dès le 5 octobre de la même année, se marie avec le chef d’orchestre Stanley Reames[1]. Leur union ne durera que deux ans.

En 1947, l’actrice Norma Shearer se rend dans une station de ski dans la région de Truckee avec son époux Marty Arouge pour passer ses vacances[1],[2]. Elle descend au Sugar Bowl Ski Lodge où le père de Janet travaille[1]. C’est la que Shearer la remarque sur une photographie. Impressionnée par sa beauté naturelle, la comédienne, de retour à Hollywood, soumet son nom à la Metro-Goldwyn-Mayer pour le film L’Heure du pardon[1],[2]. Le 7 août 1946, Jeannette Morrisson se rend au studio pour passer un essai qui enchante les responsables du studio[2]. Elle signe avec eux un contrat longue durée et prend le nom de Janet Leigh.

Année Titre Réalisateur Rôle Détails
1947 L’Heure du pardon (The Romance of Rosy Ridge) Roy Rowland Lissy Anne MacBean  
Quand vient l’hiver (If Winter Comes) Victor Saville Effie Bright  
1948 Le Maître de Lassie (Hills of Home) Fred M. Wilcox Margit Mitchell  
Ma vie est une chanson (Words and Music) Norman Taurog Dorothy Feiner Rodgers  
Acte de violence (Act of Violence) Fred Zinnemann Edith Enley  
1949 How to Smuggle a Hernia Across the Border (How to Smuggle a Hernia Across the Border) Jerry Lewis   court métrage
Les Quatre Filles du docteur March (Little Women) Mervyn LeRoy Meg  
Le Danube rouge (The Red Danube) George Sidney Maria Buhlen  
Corps et âme (The Doctor and the Girl) Curtis Bernhardt Evelyn ‘Taffy’ Heldon  
La Dynastie des Forsyte (The Forsyte Woman) Compton Bennett June Forsyte  
Mariage compliqué (Holiday Affair) Don Hartman Connie Ennis  
1951 Proprement scandaleux (Strictly Dishonorable) Melvin Frank et Norman Panama Isabelle Perry  
Angels in the Outfield (Angels in the Outfield) Clarence Brown Jennifer Paige  
Les Coulisses de Broadway (Two Tickets to Broadway) James V. Kern Nancy Peterson  
It’s a Big Country (It’s a Big Country) Charles Vidor Rosa Szabo Xenophon  
1952 Une fois n’engage à rien (Just This Once) Don Weis Lucille ‘Lucy’ Duncan  
Scaramouche (Scaramouche) George Sidney Aline de Gavrillac de Bourbon  
L’Intrépide (Fearless Fagan) Stanley Donen Abby Ames  
1953 L’Appât (The Naked Spur) Anthony Mann Lina Patch  
Confidentially Connie (Confidentially Connie) Edward Buzzell Connie Bedloe  
Houdini le grand magicien (Houdini) George Marshall Bess Houdini  
Les Yeux de ma mie (Walking My Baby Back Home) Lloyd Bacon Chris Hall  
1954 Prince Vaillant (Prince Valiant) Henry Hathaway Princess Aleta  
Ce n’est pas une vie, Jerry (Living It Up) Norman Taurog Wally Cook  
Le Chevalier du roi (The Black shield of Falworth) Rudolph Maté Lady Anne of Mackworth  
Sur la trace du crime (Rogue Cop) Roy Rowland Karen Stephanson  
1955 La Peau d’un autre (Pete Kelly’s Blues) Jack Webb Karen Stephanson  
Ma sœur est du tonnerre (My sister Eileen) Richard Quine Eileen Sherwood  
1956 Safari (Safari) Terence Young Linda Latham  
1957 Les espions s’amusent (Jet Pilot) Josef von Sternberg Lt. Anna Marladovna Shannon/Olga Orlief  
1958 La Soif du mal (Touch of Evil) Orson Welles Susan ‘Susie’ Vargas  
Les Vikings (The Vikings) Richard Fleischer Morgana  
Vacances à Paris (The Perfect Furlough) Blake Edwards Lt. Vicky Loren  
1960 Qui était donc cette dame ? (Who Was That Lady ?) George Sidney Ann Wilson  
Psychose (Psycho) Alfred Hitchcock Marion Crane Golden Globe de la meilleure actrice dans un second rôle
Pepe (Pepe) George Sidney Caméo  
1962 Un Crime dans la tête (The Manchurian Candidate) John Frankenheimer Eugenie Rose Chaney  
1963 Bye Bye Birdie (Bye Bye Birdie) George Sidney Rosie DeLeon  
Le Divan de l’infidélité (Wives and Lovers) John Rich Bertie Austin  
1966 Kid Rodelo (Kid Rodelo) Richard Carlson Nora  
Détective privé (Harper) Jack Smight Susan Harper  
Trois sur un sofa (Three on a Couch) Jerry Lewis Dr. Elizabeth Acord  
Sursis pour une nuit (An American Dream) Robert Gist Cherry McMahon  
1967 Le Carnaval des truands (Ad ogni costo) Robert Gist Mary Ann  
1969 Hello Down There (Hello Down There) Jack Arnold et Ricou Browning Vivian Miller  
1972 La Femme sans mari (One Is A Lonely Number) Mel Stuart Gert Meredith  
Les Rongeurs de l’apocalypse (Night of the lepus) William F. Claxton Gerry Bennett  
1979 Boardwalk (Boardwalk) Stephen Verona Florence Cohen  
1980 Fog (The Fog) John Carpenter Kathy Williams  
1983 Psychose II (Psycho II) Richard Franklin Cameo/flashback  
1986 Psychose III (Psycho III) Anthony Perkins Cameo/flashback  
1990 Psychose IV (Psycho IV) Mick Garris Présentation du film  
1998 Halloween 20 ans après, il revient (Halloween H20: 20 Years Later) Steve Miner Norma Watson  
20

05

Bad Girls from Valley High (Bad Girls from Valley High) John T. Kretchmer Mme. Witt

 

 

 

Récompenses et Nomination

Cérémonie Date Résultat Prix Catégorie Film
Oscar du cinéma Drapeau des États-Unis 1961 nommé Oscar Meilleure Actrice dans un Second Rôle Psychose de Alfred Hitchcock (1960)
Golden Globe Award Drapeau des États-Unis 1998 Remporté Eyegore Award    
Golden Apple Awards Drapeau des États-Unis 1963 nommé Golden Apple Most Cooperative Actress  
1960 Remporté Golden Apple Most Cooperative Actress  
1952 Remporté Golden Apple Most Cooperative Actress  
Golden Globe Award Drapeau des États-Unis 1961 Remporté Golden Globe Meilleure Actrice dans un Second Rôle Psychose de Alfred Hitchcock (1960)
Laurel Awards Drapeau des États-Unis 1961 Remporté Golden Laurel Meilleure Performance dans un film comique Pepe de George Sidney (1960)
Remporté Golden Laurel 2e Meilleure Performance dans un second rôle Pepe de George Sidney (1960)
nommé Golden Laurel 7e Star Féminine  
1960 Remporté Golden Laurel Meilleure performance dans un film comique Qui était donc cette dame ? de George Sidney (1960)

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hildegard KNEF

Hildegard Knef ou Hildegarde Neff (née Hildegard Frieda Albertine Knef le 28 décembre 19251er février 2002) est une actrice de cinéma et de théâtre, chanteuse et compositrice allemande. Elle et Marlene Dietrich sont considérées comme les actrices allemandes les plus marquantes du cinéma mondial. En plus d’une longue carrière cinématographique en différentes langues et d’une longue carrière en chansons, elle est la seule comédienne allemande à avoir tenu un rôle en vedette à Broadway.

Elle a tenu deux rôles marquants. Celui de Susanne Wallner dans Die Mörder sind unter uns (Les assassins sont parmi nous) de Wolfgang Staudte en 1946. Produit par l’entreprise russe « DEFA-Studio für Spielfilme », il s’agit du premier film à l’affiche en secteur soviétique après la Seconde Guerre mondiale. L’autre rôle marquant est celui de Marina dans Die Sünderin (« La pécheresse ») en 1951, film de Willi Forst qui contient la première scène de nu dans l’histoire cinématographique allemande. Critiqué par l’Église catholique romaine, il est l’un des plus importants scandales liés à l’histoire du film allemand.

Pour son rôle dans la comédie musicale Silk Stockings en 1956 écrit par Cole Porter, elle est la seule comédienne allemande à connaître la gloire à Broadway.

De retour en Allemagne en 1957, elle entreprend une nouvelle carrière dans la chanson. Après un passage à Paris où elle joue dans La fille de Hambourg en 1959 et noue une relation avec Boris Vian, elle écrit elle-même les paroles de ses chansons. Elle choisit des compositeurs allemands de talent, dont le plus célèbre est Hans Hammerschmid. Avec lui, elle compose ses plus grands succès et l’un de ses meilleurs vinyles, un album de 1970 intitulé Knef, aux sonorités rock et psychédélique qui ne perd pas de vue l’aspect chansonnier du tout.

Elle est aussi connue pour Ich hab noch einen Koffer in Berlin (« J’ai toujours une valise à Berlin »), Heimweh nach dem Kürfurstendamm, Mackie Messer, la chanson phare de L’Opéra de Quat’Sous de Bertolt Brecht ou des compositions plus personnelles comme Eins und Eins, das macht zwei (1962), Er war nie ein Kavalier (1963), Von Nun An Ging’s Bergab (1967) ou Für mich soll’s rote Rosen regnen (1968).

Elle a publié plusieurs livres. Son autobiographie À cheval donné (Der geschenkte Gaul – Bericht aus einem Leben) de 1970 est une recollection de sa vie pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Le livre est devenu un best-seller en Allemagne.

Considérée comme une opportuniste parce qu’elle reprend la nationalité allemande pour des raisons fiscales, elle devient impopulaire en Allemagne dans les années 1970. Sa revendication en faveur des opérations de chirurgie esthétique font d’elle une proie de choix pour les journaux à potins allemands et nuit à sa réputation.

Souvent comparée à Marlene Dietrich à cause de sa personnalité, celle d’une femme libérée très confiante en ses moyens, elle a noyé son talent à la fin de sa vie dans la dépendance à l’alcool et aux médicaments. Son combat contre le cancer est demeuré célèbre.

Elle décède le 1er février 2002 à Berlin. Elle est inhumée au cimetière Waldfriedhof à Berlin.

Un film qui retrace sa vie est sorti le 12 mars 2009 en Allemagne. Elle y est interprétée par Heike Makatsch, sous la réalisation de Kai Wessel. Aucune sortie officielle n’est prévue en France pour le moment[1].

HEDY LAMARR

Hedy Lamarr est une actrice, productrice et inventeuse américaine, née Hedwig Eva Maria Kiesler le 9 novembre 1914 à Vienne (Autriche-Hongrie), décédée le 19 janvier 2000 à Altamonte Springs (Floride). Elle compte parmi les actrices mythiques du cinéma américain.

Elle est connue pour avoir campé le rôle principal dans Extase, Le Démon de la chair, Samson et Dalila, Camarade X, Angoisse, La Dame des tropiques, Tondelayo et a expérimenté de nombreux genres, du western à l’espionnage, du mélodrame à la comédie.

Surnommée « la plus belle femme du monde » par Louis B. Mayer, qui voulait en faire la nouvelle Garbo, alors que Rita Hayworth était « la déesse de l’amour » et avant qu’Ava Gardner ne devienne « le plus bel animal du monde » – le statut des actrices se dégradait –, Hedy Lamarr tourna pour des réalisateurs aussi prestigieux que King Vidor, Jack Conway, Victor Fleming, Jacques Tourneur, Marc Allégret, Cecil B. DeMille, Clarence Brown, et collabora avec Josef von Sternberg et Douglas Sirk ; elle aurait été par ailleurs la maîtresse de Frank Borzage, Billy Wilder et Otto Preminger, Charles Chaplin et Orson Welles.

Au sommet de sa gloire, entre 1938 et 1949, Hedy Lamarr fut la partenaire de James Stewart, Charles Boyer, Clark Gable, Spencer Tracy, Ray Milland, John Garfield, ainsi que leur maîtresse. Elle rencontra aussi John Kennedy, Howard Hughes, Errol Flynn et Marlon Brando entre autres, laissant une image hautaine et scandaleuse, avant de connaître la déchéance, entre chirurgie ratée et faits divers.

En plus de sa carrière cinématographique Hedy Lamarr est connue comme ayant, sous le nom de Hedy Kiesler Markey[1] et avec son ami le compositeur George Antheil, déposé le brevet d’un système de codage des transmissions appelé étalement de spectre, proposé alors pour le radio-guidage des torpilles américaines durant la Seconde Guerre mondiale, bien qu’il ne fût pas appliqué (Brevet des USA 2,292,387)[2]. La technique réapparut dans le domaine militaire dans les années 1960. De nos jours elle est par exemple utilisée par les systèmes de positionnement par satellites (GPS, GLONASS), les liaisons chiffrées militaires, les communications de la Navette Spatiale avec le sol, et plus récemment dans les liaisons sans fil Wi-Fi [3].

« La première chose qu’elle remarque, quand un de ces beaux messieurs lui est présenté, c’est sa démarche, sa manière d’être. Est-il aimable, courtois, distingué ? A-t-il un aspect frais, soigné ? Hedy a horreur des hommes qui ont l’air d’avoir oublié de se raser, comme de tous ceux qui éprouvent un malin plaisir à mettre leurs mains au plus profond de leurs poches et leurs pieds sur leur bureau. » Ciné-télé-revue

Le livre de souvenirs de Hedy Lamarr, paru en 1966, a causé des dommages à son image de déesse intouchable. En France, il a fait l’objet d’un compte rendu de Bernard Cohn dans le Positif n° 98 en octobre 1968. La star s’y attarde sur sa vie privée mouvementée. Ces mémoires figurent parmi les dix autobiographies les plus érotiques de tous les temps selon Playboy, avec La Vie sexuelle de Catherine M., Les Mémoires de Casanova et les autobiographies de Klaus Kinski et Motley Crue. Lamarr crut que la franchise du livre avait mis un point final à sa carrière et accusa ses auteurs fantômes. Le livre fut même précédé de deux introductions, une médicale et une psychiatrique, car le sexe non-marital était présenté alors comme un sérieux problème de santé. Et Lamarr en a usé sans frein.

Certes Lamarr est l’une des grandes séductrices de Hollywood, une « dévoreuse » à l’instar de Lana Turner, Joan Crawford ou Marlene Dietrich. Elle s’est illustrée notamment à travers six mariages, dont le premier est le plus fameux : Friedrich « Fritz » Mandl était un des quatre plus grands marchands d’armes du monde, ami personnel et fournisseur de Mussolini. Il a fait d’elle, dès 1933, une institution de la haute société de Vienne, recevant des dirigeants étrangers dont Hitler paraît-il. Mandl tenta, selon une légende peu probable[7], de racheter toutes les copies d’Extase pour les détruire. Par ailleurs, Hedy Lamarr aurait quitté Mandl justement parce qu’il était trop impliqué avec les nazis. Légende ou réalité ? Hedwig Mandl s’enfuit en cachette, droguant la domestique chargée de la surveiller et lui empruntant son uniforme – on se croirait dans Les Enchaînés d’Hitchcock. Or Extase aurait été interdit en Allemagne parce que Hedy était juive. Lorsqu’Adolf Hitler était chancelier, la nudité et l’orgasme ne devaient pas être tolérés dans un film, tchèque de surcroît. Le face à face entre Lamarr et le dictateur nazi ne pouvait être que pénible – s’il a eu lieu.

De ses maris suivants, il est finalement assez peu question : avec le scénariste et producteur Gene Markey (1939-1940), ex-mari de Joan Bennett, Hedy adopte James qui, en 1969, sera le principal protagoniste d’un fait divers – devenu policeman, il tue un garçon noir de 14 ans ; avec l’acteur John Loder (1943-1947), elle a deux enfants, Anthony et Denise, avec qui elle entretient des relations difficiles malgré de belles déclarations – l’actrice avait la main lourde, et Denise a raconté qu’elle pleurait en jouant avec une poupée à l’effigie de sa mère souvent absente ; il y eut ensuite l’acteur Teddy Stauffer (1951-1952), l’industriel W. Howard Lee (1953-1960) et l’avocat Lewis J. Boies (1963-1965). Son mariage le plus long, avec Lee qui épousa ensuite Gene Tierney, fut, de l’aveu de l’actrice, une page noire de sa vie…

Eva et surtout Hedy collectionnèrent les aventures. En Angleterre, elle séduisit l’irrésistible Stewart Granger encore marié avec Elspeth March. Dans Ecstasy and Me, elle raconte qu’en 1945, John Kennedy, de passage à Paris, lui téléphona pour lui proposer de sortir ; elle l’invita dans son appartement où il arriva une heure plus tard avec un sac d’oranges ; les agrumes étant à l’époque pratiquement introuvables, le présent fut très apprécié… En mars 1941, Howard Hughes l’arrose de cadeaux. Lamarr sort avec Jean-Pierre Aumont en août 1942, Mark Stevens en septembre, et ses fiançailles avec George Montgomery sont rompues en novembre, selon Hollywood Reporter.

Parmi les personnalités diverses que la star aurait fréquentées de près : le producteur légendaire de Sur les quais et Le Pont de la rivière Kwaï, Sam Spiegel, rencontré à Berlin, Johnny Carson, l’animateur non moins légendaire du Tonight Show, le grand photographe Robert Capa, le réalisateur Frank Borzage, qui la dirigea sur I Take this Woman, les acteurs David Niven, Errol Flynn, Marlon Brando, les acteurs réalisateurs Orson Welles et Charles Chaplin, Billy Wilder et Otto Preminger, deux réalisateurs viennois qu’elle fréquente en Europe avant la guerre, ses partenaires Charles Boyer, Clark Gable (l’intéressée le nie[6]), George Sanders, James Stewart, John Garfield, Robert Taylor, Robert Walker, Spencer Tracy, Ray Milland ! La bisexualité de Hedy Lamarr ne fait l’objet d’aucun développement, sauf dans le livre de Devra Z. Hill, et elle-même a écrit : « I don’t think that anyone would call me a lesbian, it’s just that I seem to be the type that other women get queer ideas about. »

Lamarr s’est beaucoup exprimée sur les hommes, souvent en formules lapidaires du genre : « En dessous de 35 ans, un homme a trop à apprendre, et je n’ai pas le temps de lui faire la leçon ».

Hedy Lamarr se maria et divorça six fois

Hedy Lamarr

 

DOLORES DEL RIO

Dolores del Río (de son nom complet Dolores Asúnsolo y López Negrete del Río) (3 août 1905 à Durango au Mexique11 avril 1983 à Newport Beach en Californie) est considérée comme l’actrice la plus représentative et la plus renommée au plan international du cinéma mexicain.

Elle a tenu le premier rôle de films de Hollywood pendant le cinéma muet et elle fut une actrice très populaire au Mexique.

Dolores del Río était la cousine de l’acteur Ramón Novarro. Sa riche famille a perdu tous ses biens pendant la révolution mexicaine. Un désir de reconstituer son style de vie confortable l’a conduite à suivre une carrière en tant qu’actrice. En 1921 à 16 ans, elle épouse Jaime Martinez del Río, le couple émigre aux États-Unis. Le mariage a fini par un divorce mais Dolorés del Río a conservé son nom d’épouse pour poursuivre une carrière en tant qu’actrice.

Elle est admirée en tant qu’une des femmes les plus belles sur l’écran, et sa carrière s’est épanouie jusqu’à la fin de l’époque du muet. En 1930, elle a épousé Cedric Gibbons, un des principaux directeurs artistiques de la Metro-Goldwyn-Mayer. Avec l’arrivée des films parlants, elle a été reléguée à tenir des rôles exotiques sans importance. Elle divorce de Cedric Gibbons en 1941, et entame une relation avec Orson Welles, de dix ans son cadet, qui est tombé amoureux d’elle. Elle a collaboré avec Orson Welles.

Elle revient au Mexique en 1942 et commence à tourner en espagnol, ce qui lui apporte un grand succès au Mexique et en Amérique centrale au cours des vingt années suivantes.

Elle est morte d’une affection hépatique à l’âge de 77 ans à Newport Beach, en Californie, et a été enterrée à Mexico au Mexique.

 

Cary GRANT

Archibald Alexander Leach est né le 18 janvier 1904 à Bristol, en Angleterre. Il fut élève dans l’école primaire de Bishop Road . Enfant unique, il vécut une enfance malheureuse et agitée. Sa mère Elsie fut placée par son père dans un hôpital psychiatrique lorsque Archie avait dix ans. Elle ne surmonta jamais la dépression qui survint après la mort d’un précédent enfant. Son père, qui eut ensuite un fils d’une autre femme, lui raconta que sa mère était partie pour de longues vacances. Ce n’est pas avant d’avoir plus de 30 ans qu’il découvrit qu’elle vivait encore, placée dans un institut spécialisé.

Il fut renvoyé de la Fairfield Grammar School de Bristol en 1918. Il rejoignit ensuite la « Bob Pender stage troupe » et voyagea avec le groupe vers les États-Unis en 1920, lors d’une tournée de deux ans. À la fin de la tournée, il décida de rester sur place pour poursuivre sa carrière scénique.

Encore sous son nom de naissance, il joue sur la scène de The Muny à St. Louis (Missouri), dans les spectacles suivants : Irene (1931); Music in May (1931); Nina Rosa (1931); Rio Rita (1931); Street Singer (1931); The Three Musketeers (1931); et Wonderful Night (1931).

Ayant connu le succès dans des comédies légères de Broadway, il part pour Hollywood en 1931, où il prend le nom de Cary Lockwood. Il choisit ce nom d’après son personnage dans la pièce Nikki. Il signe avec Paramount Pictures, mais les patrons du studio étaient plus impressionnés par l’acteur que par son pseudonyme. Le prénom convenait mais le nom de Lockwood prêtait à confusion avec un autre acteur. C’est en parcourant une liste de noms d’emprunt que naquit Cary Grant, choisi pour ses initiales C et G qui avaient déjà porté chance à Clark Gable et Gary Cooper, deux des plus grandes stars de l’époque.

Après des participations et un premier rôle face à Marlène Dietrich dans Blonde Venus, sa célébrité vint grâce à Mae West qui le choisit pour lui donner la réplique dans deux films à grand succès Lady Lou et Je ne suis pas un ange (tous les deux de 1933)[3]. Je ne suis pas un ange fut un succès très rentable, tout comme Lady Lou, nommé pour l’Oscar du meilleur film, qui sauva Paramount de la banqueroute.

En 1936, l’acteur commence à se montrer très exigeant, et ne supporte plus que la Paramount ne voit en lui qu’un sosie de Gary Cooper[4] et décide à la fin de son contrat de devenir indépendant. Il signera deux contrats notamment avec la RKO et la Columbia Pictures qui lui permettent de devenir un acteur indépendant, et c’est en devenant un acteur indépendant qu’il deviendra l’égal de Gary Cooper et l’acteur de légende qu’on connaît[4].

Cary Grant joua dans les plus célèbres screwball comédies, dont L’Impossible monsieur Bébé avec Katharine Hepburn, La dame du vendredi avec Rosalind Russell, Arsenic et vieilles dentelles avec Priscilla Lane, et Chérie, je me sens rajeunir avec Ginger Rogers. Son rôle dans Cette sacrée vérité avec Irene Dunne représente l’incarnation type du personnage de Grant à l’écran.

Ces rôles solidifièrent sa force d’attraction, et Indiscrétions, avec Hepburn et James Stewart, démontra son stéréotype à l’écran : l’homme charmeur mais peu fiable, précédemment marié à une femme intelligente et de caractère qui, après avoir divorcé de lui, réalise que – malgré ses défauts – il est irrésistible.

Grant était une valeur sûre du box-office pendant plusieurs décennies. Acteur polyvalent, il pouvait jouer des rôles physiques comme dans Gunga Din avec le savoir-faire acquis sur la scène. Howard Hawks dit de lui qu’il était « de si loin le meilleur qu’aucun ne pouvait se comparer à lui. »[5]

Il tournera dans plusieurs films d’Alfred Hitchcock qui, bien connu pour ne pas aimer les acteurs, dira de lui « qu’il était le seul acteur qu’il ait jamais aimé de toute sa vie »[6]. Grant apparaît ainsi dans de grands classiques du maître du suspense : Soupçons, Les Enchaînés, La Main au collet et La Mort aux trousses. Le biographe Patrick McGilligan a écrit qu’en 1965, Hitchcock proposa à Grant de jouer dans Le Rideau déchiré mais celui-ci avait décidé de se retirer après son dernier film, Rien ne sert de courir (1966); Paul Newman prit son rôle face à Julie Andrews[7].

Au milieu des années 1950, Grant créa sa propre maison de production, Grantley Productions, et produisit plusieurs films distribués par Universal, tels Opération jupons, Indiscret, Un soupçon de vison (avec Doris Day), et Grand méchant loup appelle. En 1963, il joue aux côtés d’Audrey Hepburn dans Charade.

Grant était perçu comme un électron libre du fait qu’il était le premier acteur « indépendant », à contre-courant du vieux système des studios, qui décidaient des évolutions de leurs acteurs. Il put ainsi avoir le contrôle de chaque aspect de sa carrière. Il décidait quels films tourner et s’impliquait dans le choix du réalisateur et de ses partenaires et négociait même parfois un pourcentage sur les bénéfices, un privilège rare à l’époque mais désormais courant parmi les grandes stars.

Il fut nommé deux fois aux Oscars dans les années 1940 mais, étant l’un des premiers acteurs indépendants des grands studios, il ne l’obtiendra pas durant ses années d’activité. Ce n’est qu’en 1970 que l’académie lui remit un Oscar d’honneur pour sa carrière. En 1981, il reçut les honneurs du Kennedy Center.

Éloigné des écrans, l’acteur resta néanmoins actif. À la fin des années 1960, il accepta un poste au comité de direction de Fabergé. Une fonction qu’il assumait pleinement en assistant aux assemblées et faisant de la promotion, conscient que sa présence lors du lancement d’un nouveau produit pouvait lui garantir le succès.

À la fin de sa vie, il fera des tournées aux États-Unis appelées A Conversation with Cary Grant au cours desquelles étaient projetés des extraits de ses films suivis de débats. L’acteur se préparait pour une représentation à l’Adler Theater à Davenport dans l’Iowa l’après-midi du 29 novembre 1986 lorsqu’il fut victime d’un accident vasculaire cérébral. Il meurt dans la nuit au St. Luke’s Hospital à l’âge de 82 ans.

La vie privée de l’acteur fut agitée, comprenant notamment cinq mariages. Selon certaines rumeurs, il aurait été homosexuel ou bisexuel et aurait entretenu une liaison amoureuse de dix années avec le comédien Randolph Scott.

  • En 1942, Grant épouse la très riche et mondaine Barbara Hutton et devint une figure paternelle pour son fils, Lance Reventlow, qui trouvera la mort dans un accident d’avion. Le couple fut ironiquement surnommé « Cash and Cary, » même si dans un accord prénuptial, l’acteur refusait tout arrangement financier en cas de divorce. Celui-ci survint en 1945, mais ils restèrent des amis toute leur vie. Grant a toujours réfuté l’accusation d’un mariage d’argent. Il a dit avec son humour typique : « Je peux m’être marié pour de très bonnes raisons, mais l’argent n’a jamais été l’une d’elles. »
  • Sa troisième femme est l’actrice Betsy Drake, qu’il épouse le 25 décembre 1949. Ils partagent l’affiche de deux films ensemble. S’avérant le mariage le plus durable, il s’achèvera le 14 août 1962. Drake lui fit découvrir le LSD, et au début des années 1960 il raconta comment un traitement de la drogue hallucinogène – légale à l’époque – dans une prestigieuse clinique californienne lui apporta la paix intérieure que le yoga, l’hypnose et le mysticisme n’avaient pu lui procurer[8],[9],[10].
  • Son quatrième mariage, à l’actrice Dyan Cannon de trente-trois ans sa cadette, eut lieu le 22 juillet 1965 à Las Vegas. Le mariage fut suivi de la naissance prématurée de son unique enfant, Jennifer Grant, le 26 février 1966 alors que l’acteur avait 62 ans. Il l’appelait souvent « ma meilleure production », et regretta de n’avoir pas eu d’enfant plus tôt. Le mariage avait du plomb dans l’aile dès le début et Cannon le quitta en décembre 1966, déclarant que Grant partait souvent dans des rages soudaines et la battait quand elle lui « désobéissait ». Le divorce, finalisé en 1968, fut amer et public, et la bataille pour la garde de leur fille dura dix ans.
  • Le 11 avril 1981 Grant épouse sa compagne de longue date, Barbara Harris, qui avait trente-deux ans de moins que lui. Elle restera à ses côtés jusqu’à sa mort.

 

 

AVA GARDNER

Ava Lavinia Gardner (née le 24 décembre 1922 à Grabtown en Caroline du Nord et décédée le 25 janvier 1990 à Londres) était une actrice américaine. Elle fut surnommée « le plus bel animal du monde ».

Ava Gardner est née un soir de Noël en 1922, elle est la plus jeune des sept enfants de Mary Elizabeth et Jonas Gardner, des fermiers exploitant de plantations de tabac. Son père meurt quand elle a douze ans. Elle fait ses études à l’Atlantic City Christian College de Wilson en Caroline du Nord et suit des cours de sténo-dactylo.

Pendant une jeunesse pauvre et studieuse à Grabtown, Brogden, Newport News et Wilson, elle fait de fréquents passages à New York chez sa sœur aînée Béa, surnommée Bappie, mariée à un photographe professionnel, Larry Tarr. Impressionné par la beauté de la jeune fille, alors âgée de 17 ans, il prend des centaines de photos d’elle et les expose dans les vitrines de son studio de photos. C’est là que Barney Duhan, un employé de la MGM les remarque et suggère à Larry de les envoyer au studio de cinéma. Il déclare : « J’allais à une soirée, j’étais en retard et je me suis dit que c’était vraiment moche, avec mon physique et mes revenus, de ne pas avoir de cavalière. C’est alors que j’ai vu cette photo, et je me suis exclamé à haute voix que je pourrais peut-être avoir son numéro de téléphone? » Marvin Schenck, qui s’occupe des jeunes talents de la MGM, découvre ces photos, la contacte et lui fait passer un bout d’essai. En 1941, elle signe un contrat de sept ans avec la MGM à cinquante dollars la semaine et part, accompagnée de sa sœur Bappie, à Hollywood…

Très handicapée par un terrible accent du terroir, Ava doit se contenter pour commencer, de séries de photos de pin-up et de petits rôles dans des films mineurs où elle apprend son métier. Ava ne fut même pas créditée dans les 14 films où elle figura de 1942 à 1943. Son nom apparaît pour la première fois au générique de Trois hommes en blanc en 1944. Elle suit des cours pour placer sa voix, des cours de diction pour la débarrasser de l’accent de Caroline du Nord et des cours d’art dramatique. Le réalisateur Joseph L. Mankiewicz y fera référence dans La Comtesse aux pieds nus où il fait dire à Humphrey Bogart qu’il ne veut aucun professeur de diction à ses côtés

Pendant cette période, elle rencontre sur les plateaux de la MGM, Mickey Rooney, jeune acteur chevronné de la MGM et acteur populaire de la série des Andy Hardy. Le champion du box office lui fait découvrir le tout Hollywood et ne la quitte plus. Elle sort temporairement de l’ombre quand elle épouse Mickey Rooney, avec le consentement de Louis B. Mayer le grand patron de la MGM. Le mariage eut lieu, organisé simplement par le studio, le 10 janvier 1942 à Ballard. « Alors que les gens se sont beaucoup demandé si le fait d’être mariée à Mickey ne m’avait pas aidée à décrocher ma première série de figurations, je dois à la stricte vérité de dire qu’être Mme Rooney à la ville n’a en rien contribué à me propulser au firmament des étoiles. Jamais Mickey n’a tenté de faire de moi une actrice, jamais il ne m’a rien appris, jamais il ne m’a obtenu le moindre rôle. »[2] Le mariage durera 16 mois.

Elle rencontre par la suite le multimilliardaire Howard Hughes qui la courtise et la poursuivra de ses assiduités pendant de longues années. Allant même jusqu’à l’espionner en la faisant suivre par ses sbires et mettre sur écoutes. Ava ne se préoccupe guère de ces « filatures » et refusera toujours ses avances et demandes en mariage tout en conservant son amitié.

Après quelque temps, elle fait un second mariage avec le musicien Artie Shaw en 1945, mais le mariage est un nouvel échec et ils divorcent un an plus tard. Bien qu’ils se soient quittés en bons terme, ce mariage fit beaucoup de mal à Ava, à cause des critiques et du cynisme de Shaw. Il lui avait même dit un jour:  » Ava tu es tellement belle mais tu es bête comme une oie.  »