Ethylotests en rupture de stock à Dijon

 

 

 

La leçon des gilets jaunes et des triangles n’a pas suffi. A l’approche du 1er juillet, mettre la main sur des éthylotests est devenu un véritable casse-tête pour les automobilistes. A Dijon, plusieurs commerces et grandes surfaces sont en rupture de stock.

 

L’éthylotest va-t-il saouler les Français avant l’heure ? C’est possible. A partir du 1er juillet, chaque automobiliste devra obligatoirement détenir au moins deux éthylotests dans sa boîte à gants ; le conducteur devant être capable de présenter un éthylotest valide en cas de contrôle. Si l’absence d’éthylotest ne sera sanctionnée d’une amende de onze euros qu’à partir du 1er novembre 2012, les automobilistes ont d’ores et déjà dévalisé les grandes surfaces et pharmacies. Après l’épisode des gilets jaunes et des triangles, beaucoup n’ont pas souhaité retomber dans le piège. A Dijon, il était très compliqué, voir impossible, de mettre la main sur un éthylotest chimique à 1 euro. « Il ne nous reste plus que des éthylotests électroniques à 90 euros. Sinon, nous sommes en rupture de stock. Nous ne savons pas précisément quand est-ce que nous serons réapprovisionnés… Les gens commencent à s’affoler. » Partout le même refrain.

Seulement deux fournisseurs…

 

Quelques jours auparavant, le directeur de cabinet du préfet, Arnaud Schaumasse, avait émis l’hypothèse d’une rupture de stock : « La période d’adaptation est faite pour prévoir ce type de problèmes. Mais je pense que les principaux fournisseurs, ayant été prévenus de l’introduction de cette mesure il y a plusieurs mois (novembre 2011), ont pris leurs dispositions. » A priori, pas suffisamment pour satisfaire les 36 millions d’automobilistes français… Seulement deux fournisseurs certifiés par la norme NF (mention garantissant un produit fiable) se partagent le juteux marché : le Français Contralco et le groupe sud-africain Red Line Products.

 

Notons au passage que Contralco, dont le chiffre d’affaires a explosé, a bien mené sa barque… Daniel Orgeval, président de l’association I.Tests, à l’origine de cette loi destinée à lutter contre la conduite en état d’ivresse, n’est autre que le chargé de mission de l’entreprise Contralco… Vous avez dit conflits d’intérêts ?

 

Les limites de l’éthylotest chimique

 

Bref, revenons à la sécurité routière. En France, en 2011, un tiers des personnes décédées sur la route n’avaient pas respecté le taux légal autorisé de 0,5 g/l de sang. « C’est une mesure prise dans le cadre d’une politique de promotion de l’autocontrôle » explique Arnaud Schaumasse. Le commandant de l’Escadron départemental de sécurité routière de la Côte-d’Or (EDSR), Michel Westrelin, abonde dans le même sens : « Avoir un éthylotest dans sa voiture, c’est une première prise de conscience, un moyen de se contrôler. Il faut que l’automobiliste ou ses proches deviennent acteurs de leur sécurité et de celle d’autrui. »

 

Outre s’assurer que la mention NF soit indiquée sur les éthylotests chimiques, il est bon de savoir que cet appareil de mesure est vulnérable en cas de températures extrêmes. Ainsi, il ne supporte ni la chaleur (40 °C), ni le froid (-10 °C). Des températures facilement atteignables à l’intérieur d’une voiture en plein mois de juillet ou de décembre. Vigilance donc… Enfin, la date de péremption d’un éthylotest est de deux ans.