Archive | 20 décembre 2010

Grand Dijon : Un budget à l’esprit tram !

Soirée chargée mais avant tout festive au conseil de communauté du Grand Dijon, jeudi 16 décembre 2010! Avant de souffler la dixième bougie de la communauté d’agglomération, les conseillers devaient plancher sur le budget de la collectivité pour l’exercice 2011. Au menu : la coquette somme de 438 millions d’euros, dont 173 millions d’investissement uniquement pour le tramway…

Un climat d’incertitude

« Ce que nous avons fait depuis dix ans, aucune collectivité n’aurait pu le faire seule », introduit le président du Grand Dijon, François Rebsamen, comme pour donner le « la » à la soirée spécial anniversaire de la communauté d’agglomération, qui fête également ses 10 ans (Lire notre article ici). Le débat d’orientation budgétaire passé, il s’agissait de voter le budget primitif pour l’année 2011. Un budget, comme l’explique Laurent Grandguillaume, rapporteur du projet, « avant tout marqué par la mise en œuvre, pour la première année, du nouveau panier de ressources fiscales suite à la suppression de la taxe professionnelle ». En effet, la taxe professionnelle est remplacée à 52,8% par de nouveaux impôts économiques, à 29,1% par des impôts ménages et à 18,1% par dotations et compensations de l’Etat.

« Un contexte d’incertitude », ajoute François Rebsamen, puisque selon lui, « l’Etat garantie la compensation de la taxe professionnelle à l’euro près mais sur la base du 1er janvier 2010 ». Ce nouveau panier de ressources devrait se traduire par une perte de ressources pour le Grand Dijon par rapport à la législation fiscale antérieure de 3,5 millions d’euros. En ressort cependant un budget en forte hausse puisqu’atteignant les 438,54 millions d’euros contre 335,68 M€ pour l’exercice 2010.

Cette augmentation s’explique par deux points. Tout d’abord, et suite à la décision préfectorale du 16 novembre 2010, le Syndicat mixte du Dijonnais (SMD) sera dissolu à compter du 31 décembre 2010. Les compétences « Eau » et « Assainissement », exercées jusqu’à cette date par le SMD sont donc repris par le Grand Dijon, qui a décidé d’ouvrir deux budgets annexes de l’eau et de l’assainissement (4,35 M€, dont 2,53 M€ d’équipement). Ensuite, elle s’explique par l’augmentation des dépenses d’équipement, les travaux liés à la construction du tramway représentant par exemple 173 M€ de l’ensemble du budget.

Les déchets passent à Véolia

Les dépenses d’équipement sont ainsi en hausse de 82,4 M€ (de 139,2 M€ en 2010 à 226,2 M€ en 2011), et un programme de 42,7 M€ est recentré sur les opérations majeures de l’agglomération comme l’habitat, l’environnement, le renouvellement urbain, les grandes infrastructures et le développement économique, appuyé sur un panier de ressources totalement revu. « Compte tenu de la mise en œuvre du nouveau panier de ressources, explique Laurent Grandguillaume, de nombreux postes de recettes sont bouleversés et la lisibilité des évolutions de budget à budget est faible » : l’évolution des recettes de fonctionnement serait de 5,4% (de 150,1 à 158,2 M€) quand les recettes d’investissement seraient de 3,3% (52,9 M€, contre 51,2 M€ au BP 2010). Les recettes de la fiscalité directe (cotisation foncière des entreprises, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, taxe sur les surfaces commerciales, imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux, taxe d’habitation, taxe sur le foncier bâti, taxe sur le foncier non-bâti), seraient de 75,3M€ (-11,13%), tandis que 15,4 M€ de dotations et compensations supplémentaires sont prévues au titre des conséquences de la réforme fiscale.
Les dépenses, qu’elles soient de fonctionnement ou d’investissement, suivent une courbe ascendante avec une progression respective de 1,46% de BP à BP, soit -1,6% hors participation au budget annexe des transports et de 12,8%. En effet, la masse salariale en baisse de 5,4% et les coûts de fonctionnement des services sont en forte baisse de 6,5%, soit -1,8 M€ de BP à BP. Ceci en raison de la renégociation du contrat de collectes des ordures ménagères. C’est désormais Véolia qui va prendre en charge ce service en lieu et place de l’opérateur historique : la Franco-Suisse. En ressort un contrat en baisse de 1,5 M€ et la mise en place d’une collecte dédiée des déchets des gros producteurs, impliquant un renouvellement du parc de bacs afin de faire payer au poids.

Les débuts de l’Esplanade Érasme

Et, alors que l’amortissement de la dette s’établit à 6,8 M€, les dépenses d’investissement s’élèvent elles à 68,6 M€ dont 3,9 M€ pour l’aménagement de l’Esplanade Érasme, qui sera, avec l’arrivée du tramway, la nouvelle artère de communication du campus universitaire, ou encore 1,9M€ pour la modernisation du centre de tri. Il s’agira alors d’augmenter la captation des journaux-revues-magazines (JRM) et de mettre en place, en réponse à un appel lancé par Eco-Emballages, un tri de nouvelles résines plastiques. Du côté des subventions d’équipements, 4,8M€ seront attribués à la LiNo, qui ne devrait finalement ouvrir ses voies qu’en 2013, et 4,4 M€ de participation à la LGV Rhin-Rhône qui, elle, verra son premier train en circulation le 11 décembre 2011.

Dans une optique de concentration autour des compétences primordiales, 7,9 M€ seront dédiés aux opérations d’habitat à loyer modéré, 3,3 M€ aux opérations de renouvellement urbain qui concernent en priorité les quartiers du Mail de Chenôve, des Grésilles de Dijon et pour l’année 2011 la fontaine d’Ouche à Dijon, le belvédère à Talant et, dans une moindre mesure, le Bief du moulin à Longvic et le centre-ville de Quétigny. Au total, près de près de 310 millions d’euros auront été investis dans ces différents quartiers afin de leur redonner une seconde jeunesse.

Vers le renouvellement complet de la flotte de bus ?

Mais le budget le plus important de l’exercice reste encore le budget annexe des transports publics urbains. Les dépenses d’investissement sont de 181,8 M€, dont 173,3 M€ pour les travaux de construction du tramway. 3,5 M€ sont en outre prévus pour les acquisitions de bus (bus d’occasion + 3 minibus), dans l’attente des études sur un renouvellement de grande ampleur de la flotte de bus pour la mise en service du tramway. François Rebsamen d’ajouter qu’il vient de signer un crédit-bail de 72 millions d’euros, qui correspond à l’acquisition de 33 rames (une supplémentaire en cas de problème technique), ce qui ajoute à l’économie de 750.000€ par rame suite au groupement d’achat avec Brest, une ristourne de 7,7 millions ! « Je tiendrai l’enveloppe ! », ajoute-t-il.

Quelques heures auparavant, ce dernier avait reçu des mains de Guy Louis, un historien des transports en commun de l’agglomération dijonnaise, son nouvel ouvrage : Dijon, du tram au bus et du bus au tram. De 1888 avec l’apparition des deux premières lignes d’omnibus-tramway entre la place Wilson et la place de la République, jusqu’à aujourd’hui, il retrace en 350 pages, 400 photographies et 60 plans l’histoire des transports en commun dans la Capitale des Ducs. Reste à écrire la dernière page…

LA CONVERSATION DE NOEL

Un gars dit à un autre:

– J’ai fait couper la queue de mon chien la semaine dernière.

– Ah oui! Comment ça???

– Tu vois, c’est que je reçois ma belle-mère à Noël et puis je ne veux pas qu’elle s’appeçoive que certaines personnes sont contentes de la voir

Grand Dijon : « D’un projet d’agglomération à une agglomération de projets »

La communauté a fêté ses 10 ans !

Grand Dijon : « D’un projet d’agglomération à une agglomération de projets »
par Jérémie Lorand | dijOnscOpe | sam 18 déc 10 | 08:44

Tandis qu’aux prochaines élections municipales de 2014, les citoyens pourront élire directement les conseillers communautaires, nombre d’entre eux s’étaient réunis, jeudi 16 décembre 2010, pour un événement un peu particulier. En marge du vote du budget primitif*, chacun était en effet invité à souffler la dixième bougie du Grand Dijon. L’occasion pour dijOnscOpe de faire le point sur son histoire et de tracer un premier bilan de la communauté d’agglomération de Dijon…

La genèse de l’agglomération dijonnaise…

Ce mouvement de rassemblement puisse sa source en 1966. A ce moment-là, plusieurs communes décident de mutualiser leurs moyens, notamment en matière de traitement des ordures ménagères puis de gérer les transports urbains et la réalisation de zones industriels en 1976. De ces prémices de coopération naissent finalement les communautés d’agglomération, les communautés urbaines et les communautés de communes, instituées par les lois Voynet – juin 1999 -, et Chevènement – 12 juillet 1999. Depuis plusieurs années, les lois sur la décentralisation avaient déjà dans l’idée de supplanter les communes par des communautés de communes. C’est sur ce premier modèle et sous l’impulsion du sénateur Maurice Lombart que va se créer la Comadi.

Ce dernier n’est pas un étranger dans le domaine puisqu’il préside alors le Disctrict depuis 1983. Il devient ainsi le premier président de la Comadi, qui portera ensuite le nom de Grand Dijon « pour donner plus de sens à son action », selon son actuel président et sénateur-maire de Dijon, François Rebsamen. Depuis le 10 février 2005, le Grand Dijon a d’ailleurs pris ses quartiers dans l’ancienne caserne Heudelet, un des symboles de son action sur le territoire, dont la verrière porte le nom de Maurice Lombart, décédé en 2008.

Mais à quoi sert le Grand Dijon au fait ?

Sur le papier, les communautés d’agglomérations ont cinq compétences régaliennes : le développement économique, l’aménagement de l’espace communautaire, l’équilibre social de l’habitat, la politique de la ville et le transport urbain. A cela, le Grand Dijon a ajouté l’assainissement et l’eau potable, la collecte et la gestion des déchets, les équipements culturels et sportifs. Au total, la communauté d’agglomération de Dijon est composée aujourd’hui de 22 communes, soit près de 250.380 habitants, dont 155.387 uniquement pour la ville-noyau : Dijon.

Ces éléments font du Grand Dijon la 20e communauté d’agglomération de France ; l’agglomération représente 49% de la population de la Côte-d’Or et 15,6% de la région Bourgogne. Mais le Grand Dijon est aussi voire surtout, un bassin économique qui concentre 121.200 emplois au sein de 12.597 entreprises, commerces et administrations. Et François Rebsamen d’expliquer qu’en dix ans, le Grand Dijon est passé « d’un projet d’agglomération à une agglomération de projets résolument tournée vers l’avenir ».

220 agents et autant de projets ?

Pour les dix ans du Grand Dijon, ce dernier a d’ailleurs choisi les dix projets-phares menés par la communauté de l’agglomération, au premier rang desquels on retrouve le Zénith (15,5 millions d’euros), la piscine olympique (24 millions d »euros), ou encore la rénovation urbaine du quartier des Grésilles, à Dijon (près de 310 millions d’euros pour le renouvellement urbain en globalité). Ces investissement sont la vitrine des compétences et des actions du Grand Dijon. « Beaucoup de personnes ne savent pas toujours que le Grand Dijon est à la source de telle ou telle action ou réalisation, ajoute François Rebsamen. Notre mission est pourtant bien de monter des projets et non pas uniquement de gérer ! ».

Si, à l’échelle nationale, Georges Pompidou a eu son centre Beaubourg, François Mitterrand, sa pyramide du Louvre, Jacques Chirac, son musée du Quai Branly, à l’échelle locale, le tramway marquera l’histoire de François Rebsamen au sein de l’agglomération dijonnaise. A l’automne 2012, le projet – qui tient pour une majeure partie du budget d’investissement préalablement voté en session* -, reliera 43 pôles majeurs. Il jettera les bases de nouveaux projets tels le Grand Campus, plus connu sous le nom de code « Esplanade Erasme », qui sera lancé dans le courant de l’année 2011, ou encore la poursuite de l’urbanisation des quartiers Valmy et Clémenceau, autour de la Tour Elithis, à Dijon.

Les transports seront donc au cœur des ambitions du Grand Dijon, qui espère devenir un carrefour européen en matière de transports ferroviaires. Après avoir réformé son réseau de bus en 2004, pour transporter désormais près de 150.000 personnes quotidiennement, la communauté s’attaque maintenant à une nouvelle guerre du rail. Ouverture prévue le 11 décembre 2011, de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône, sans oublier celle de la branche Ouest dans ce qui sera la toute nouvelle gare Dijon Porte-Neuve, située en contrebas du Centre hospitalier universitaire (CHU), et du pôle de compétence Pharmimage, œuvrant dans l’ingénierie médicale.

Une présence renforcée … sur le papier !

A défaut de mieux identifier les actions de l’agglomération sur le terrain, les citoyens et contribuables pourront les apprécier sur papier à entête… En effet, dès 2011, une partie des recettes de l’agglomération dépendra directement des impôts ménages que sont la taxe d’habitation et la taxe foncière sur le bâti. Enfin, les électeurs des 22 communes qui composent l’agglomération – dont la petite dernière, Fenay -, seront appelés aux urnes lors des prochaines municipales de 2014 : pour la première fois, ils pourront alors choisir directement leurs conseillers communautaires.

* Tout le détail sur le vote du budget primitif du Grand Dijon à retrouver dans notre édition du lundi 20 décembre 2010.