
Une grande figure de la musique s’en est allée… La pianiste française Brigitte Engerer, est morte à Paris samedi 23 juin, à l’âge de 59 ans des suites d’une longue maladie, a annoncé l’AFP. Elle laisse derrière elle une immense carrière internationale.
Née à Tunis en 1952, Brigitte Engerer fait ses premiers pas dans la musique très tôt, donnant son premier concert à l’âge de 9 ans au Théâtre des Champs-Elysées. A 17 ans, elle quitte Paris pour étudier dans ce qui était à l’époque appelé l’URSS, à l’invitation du Conservatoire de Moscou. L’influence russe ne la quittera pas. « Je fonctionne au désir. Sans cela, je ne peux rien faire« , affirmait la brillante Brigitte Engerer. La musique de chambre occupe une place de choix dans sa carrière indique l’AFP. « J’aime me fondre dans le son et et les couleurs de l’autre pour ensuite les nourrir des miens« , assurait-elle.
L’artiste a enseigné au Conservatoire national supérieur de Paris à partir de 1994. Généreuse et à l’écoute selon son entourage, elle était aussi très cultivée et parlait plusieurs langues dont le russe évidemment. Elle a été mariée à l’écrivain Yann Quéffelec et avait une fille de 27 ans et un fils de 18 ans.
Brigitte Engerer a donné son dernier concert le 12 juin dans le lieu de ses débuts, au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, aux côtés de l’Orchestre de Chambre de Paris avec lequel elle a interprété le concerto de Schumann. « Ce soir-là, jamais un piano n’a autant chanté« , a commenté le violoncelliste Henri Demarquette, ami et compagnon de travail de Brigitte Engerer. Pour lui, « elle était parvenue à une complétude totale d’artiste et ne jouait pas une note qui ne soit de l’amour« .
Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’ordre National du Mérite, Commandeur de l’Ordre National des Arts et Lettres, elle a reçu en 2011 la Victoire d’Honneur pour l’ensemble de sa carrière, par les Victoires de la Musique Classique. Le président de la République François Hollande a salué « le talent » et le « grand courage » de la « pianiste de réputation internationale« . Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a loué une « révélation pianistique » et la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, a rendu hommage à « un être humain exceptionnel au-delà de l’immense virtuose acclamée dans les salles du monde entier ».