
Après avoir vu migrer son groupe de chasse 01.002 « Cigognes » fin juillet 2011 à Luxeuil, la base aérienne 102 prépare activement l’arrivée du Commandement des Forces Aériennes (CFA) depuis Metz. Un atout majeur pour la pérennité du site.
LE 12 MAI 2011, date de commémoration des cinquante ans de présence des Mirage à Dijon-Longvic, la base aérienne 102 « Capitaine Guynemer » adressait ses adieux au groupe de chasse 01.002 « Cigognes ». Une page s’est tournée l’été dernier, mais le rayonnement de la BA 102 reste intact. Elle va simplement se transformer en profondeur. Certes, la BA 102 deviendra plus administrative, sa vocation aéronautique diminuant avec le départ des Mirage 2000. Mais il restera une activité aérienne militaire avec l’escadron de chasse 2/2 Côte-d’Or, chargé d’entraîner les forces de première ligne, et deux avions de liaison qui assureront le transport des autorités militaires. Surtout, la BA 102 accueillera l’été prochain l’un des poids lourds des états-majors de l’armée de l’air : le commandement des forces aériennes. En provenance de Metz, cet état-major composé de 360 militaires et personnels civils de la Défense, assure la préparation au combat de 326 unités des forces aériennes conventionnelles (escadrons de chasse, de transport, d’hélicoptères, unités de contrôle aérien, unités d’intervention et de sécurité) soit un total de 13 000 personnes dans le monde. La présence de sept officiers généraux, dont un général 4 étoiles de l’armée de l’air, parmi les futures troupes, constitue l’élément le plus marquant de cette arrivée. « Dijon va devenir un des grands pôles fonctionnels de l’armée de l’air » se réjouit le colonel Jean-Marc Vigilant.
Menacée de fermeture en 2008, la base aérienne 102 avait finalement été sauvée grâce au soutien des élus. En vue du maintien de la base dijonnaise, l’arrivée de cet état-major est un atout très sérieux. « Dijon, en termes de pérennité, est actuellement dans une position très favorable, mais personne n’a de visibilité de ce qu’il adviendra dans six ou huit ans, tempère le colonel Vigilant. L’état-major, à lui seul, ne peut justifier pour toujours l’existence d’une plate-forme aéronautique militaire. Il faudra donc que l’on s’attache à densifier l’activité militaire à Dijon » indique-t-il. Autre indice rassurant pour la pérennisation de la BA 102, le lancement par l’armée de l’air d’un programme important de travaux d’infrastructures. Trois bâtiments sont en effet en cours de rénovation pour recevoir l’état-major et un bâtiment neuf, destiné à loger les quatre brigades du CFA, sera construit pour l’automne 2012.
La venue de l’état-major ne provoquera pas seulement un changement au sein de la base aérienne. L’impact sur le logement, les écoles, les services publics et commerciaux de l’agglomération dijonnaise est certain. « Il faudra gérer le logement de 360 familles, dont la physionomie est différente des 200 militaires pilotes et mécaniciens (souvent célibataires ou jeunes mariés) ayant quitté la BA 102 l’été dernier. Les membres de l’état-major, composé en majeure partie d’officiers et sous-officiers, mariés avec enfants collégiens ou lycéens, n’auront pas les mêmes attentes. » Outre le défi du logement, l’emploi des conjoints et la scolarisation des enfants seront les autres priorités pour accueillir et intégrer les familles de façon optimale en Côte-d’Or. Après le départ des « Cigognes », la BA 102 se prépare à un nouvel envol.