Quels tarifs appliquer pour garantir la rentabilité du futur réseau de tramway ? Comment conserver l’attractivité des déplacements en bus ? Que faire pour améliorer l’accessibilité des arrêts aux personnes à mobilité réduite ? Tels sont les questions que doivent se poser les acteurs du chantier du tramway dijonnais, selon le rapport « Observatoire tramway Grand Dijon » réalisé par le Centre d’études techniques de Lyon (Cete) et remis à dijOnscOpe lors du conseil municipal de Dijon, lundi 31 janvier 2011. Une analyse née de la comparaison avec d’autres agglomérations françaises d’environ 250.000 habitants sur le territoire hexagonal…
Le Havre, Tours, Reims, Brest : toutes ces villes ont en commun avec Dijon leur projet de mise en service d’un tramway à l’horizon 2012. Rythmé par de nombreuses comparaisons, le rapport du Cete débute avec l’analyse des vitesses commerciales observées sur chacun des réseaux de transports en commun existants. « Les vitesses commerciales permettent de détacher deux types de réseaux : ceux dont la vitesse est inférieure à 17 km/h, qui ont besoin d’un « nouveau souffle », et ceux dont la vitesse est supérieure à 17 km/h, ce qui est compétitif avec les automobiles », commence le rapport. Et d’ajouter : « Les réseaux de Dijon et Reims ont des vitesses commerciales inférieures à 17 km/h : ils doivent passer à un nouveau mode de transport en commun pour augmenter l’attractivité de leurs lignes ». L’un des premiers enjeux du tramway dijonnais sera donc de maintenir le niveau d’offre bus à un très bon niveau afin d’éviter la dérive d’un réseau à deux vitesses avec l’arrivée du tramway ; selon le rapport, la vitesse commerciale du réseau devra, d’une manière générale, être augmentée.
Du côté des tarifs, le Cete remarque qu’à Dijon, « le très bon usage du réseau ne se traduit pas en terme de recettes : il est donc « meilleur marché » que les autres pour les usagers ». L’enjeu, ici, sera donc « d’augmenter les recettes afin de compenser la hausse probable des coûts d’exploitation due à la mise en œuvre du tramway », note le rapport. Enfin, un questionnement sur l’accessibilité du réseau aux personnes à mobilité réduite a été mené, qui fait ressortir qu’à Dijon et au Havre, « moins de 10% des arrêts du réseau sont accessibles, ce qui reste faible ». Le dernier défi soulevé par le Cete est donc « d’améliorer la situation en terme de points d’arrêts accessibles », tout en « profitant de ce fait pour porter des efforts sur le réseau de bus afin d’arriver au niveau d’agglomérations plus importantes ».