Située au centre-ville de Dijon, rue du temple, la Mission locale de l’arrondissement de Dijon est fière de son bilan annuel. Alors que la crise économique a menacé tout au long de l’année 2010 cette structure dépendante des fonds d’Etat, le plan de relance l’a finalement sauvée de la faillite. Pourtant, l’année 2011 s’annonce plutôt sombre. Pour les jeunes de 16 à 25 ans, qui représentent 100% du public reçu par la Mission locale, l’avenir reste très incertain, sachant que les financements dédiés à ce co-traitant de Pôle Emploi sont également envisagés à la baisse.
Un bilan positif pour un budget minime
« Sans résoudre la question du chômage des jeunes, le modèle des missions locales produit des résultats qui témoignent d’un réel potentiel pour des coûts inférieurs à ceux des dispositifs comparables » : c’est en ces termes que l’Inspection générale des finances (IGF) conclut son rapport consacré au réseau des missions locales pour l’insertion professionnelle des jeunes, remis au ministère du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’Etat, et au ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi en juillet 2010. Et les résultats sont éloquents : le coût moyen par jeune suivi en mission locale était de 417 euros en 2008 contre près de 30.000 euros dans les centres Défense deuxième chance.
Au niveau local, la Mission locale de l’arrondissement de Dijon a vu son activité croitre de 17% en deux ans. 1.000 jeunes supplémentaires ont été reçus par rapport à 2008 et près de 7.200 jeunes sont désormais « en contact », c’est-à-dire inscrits, avec la Mission locale. « Nous obtenons une moyenne annuelle de 40% de sorties positives pour ces jeunes, donc des contrats d’au moins six mois », explique Frédéric Rémond, directeur de la mission locale de Dijon.
Une situation précaire en hausse
Bien que ces chiffres croissants montrent l’importance d’une structure telle que la Mission locale et la confiance qu’elle inspire à ces jeunes, ils démontrent également l’impasse grandissante dans laquelle les 16-25 ans, voire au-delà, peuvent se trouver : « La plupart des jeunes qui viennent nous voir ont un niveau d’étude 5, c’est-à-dire un CAP ou en-dessous. Mais nous recevons également de plus en plus de jeunes diplômés avec un BTS en poche. C’est ce qui est le plus inquiétant ! », ajoute Frédéric Rémond.
Pour essayer d’endiguer au maximum ce déclassement de la jeunesse, la Mission locale de l’arrondissement de Dijon a donc décidé, malgré les restrictions budgétaires qui s’annoncent avec grand fracas pour 2011, de s’implanter au plus près des quartiers, principaux viviers de ces jeunes demandeurs d’emploi. Pour ce faire, de nouveaux locaux seront aménagés au cœur de la Fontaine d’Ouche et, par la suite, dans le quartier des Grésilles : « Nous allons également expérimenter de nouvelles méthodes, notamment l’accueil collectif des jeunes qui est, pour l’instant, individuel ». Et même si la Mission locale de Dijon risque de se voir privée de 10% de son effectif en 2011 pour cause de fonds insuffisants, elle compte bien sur le soutien de la ville de Dijon déjà effectif, notamment avec le financement des permis de conduire pour certains jeunes (Lire notre article ici) : « Nous sommes encore prêts à « ramer » pour améliorer ces chiffres ! », conclut Michel Julien, président de la Mission locale de Dijon.


